Critiques pour l'événement L’ecole des femmes (Bujeau)
« L’école des femmes » de Molière dans une adaptation et une mise en scène de Christian Bujeau à la Comédie Nation par la compagnie « Les veilleurs d’aurore », est une version déjantée qui donne la pêche !
Après une première remarquée dans le théâtre Tristan Bernard les comédiens ont pris possession depuis le début de l’année de la Comédie Nation et le public répond présent.
Sur une tarentelle, la danse de la parade amoureuse, cette école des femmes s’ouvre dans un rythme effréné, rythme qu’elle conservera tout au long de la pièce, jusqu’au dénouement, jouant avec l’enjambement, dans une belle musique, pour des alexandrins énoncés remarquablement par tous ces jeunes comédiens à la fougue maîtrisée. Et comme disait notre ami Nicolas Boileau « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » : ils ont tous compris !
Etre cocu n’a jamais fait plaisir à quiconque, c’est dans cet esprit que Molière dans cette comédie « comique » à tendance « grosse farce » sur les bords grivoise, met au premier plan son personnage d’Arnolphe. Un homme d’un âge avancé, qui décide afin de jouir sereinement d’un amour conjugal sans nuages d’épouser sa pupille Agnès, qu’il a cachée aux yeux du monde depuis son enfance, pensant ainsi qu’elle sera d’autant plus sage et vertueuse qu’elle est ignorante et sotte.
Seuls les valets Georgette et Alain seront dans cette intrigue qualifiés de niais, très bien mis en valeur par Olivera Trakjovic et Thomas Soler (qui joue également Oronte père d’Horace) dont leurs facéties nous fait souvent rire.
Or cette jeune Agnès, fatiguée de cet isolement, depuis sa fenêtre et dans son innocence tombe amoureuse, après plusieurs saluts partagés, d’Horace fils d’Oronte, ami d’Arnolphe.
Horace à la jeunesse exaltée, joué tout en spontanéité par Maxime Soulier, se confie à Arnolphe : un thème cher à Molière, celui du confident inapproprié et les ennuis commencent…la punition se construit…
Pendant cinq actes, dans un décor joliment coloré représentant à jardin la « prison » d’Agnès et à cour la demeure d’Arnolphe, nous allons assister à cette farce rondement menée par des comédiens impétueux, à la complicité bienveillante, heureux de partager sur scène leur passion. Cela se sent et se partage avec un public qui en redemande.
Beaucoup de trouvailles dans cette mise en scène où les quelques anachronismes volontaires déclenchent les rires que je vous laisserai découvrir.
Il y a longtemps que l’on sait que le ridicule ne tue point, mais dans le cas d’Arnolphe, on doit dire qu’il est poussé à l’extrême, du début à la fin de la pièce Molière ne l’a pas ménagé et Vincent Cordier dans le rôle titre, écrasant, s’en sort à merveille.
Il joue toutes les facettes du personnage avec sincérité avec juste ce qu’il faut dans les mimiques et grimaces, tout en déployant son énergie pour convaincre Agnès de son amour sincère.
Un amour malheureusement non partagé puisqu’Agnès, la jeune ingénue, mais pas sotte comme Arnolphe le pensait, le souhaiterait, pour mieux se l’accaparer, est tombée sous le charme du jeune et vaillant Horace, d’un âge qui sied mieux à sa condition.
Une Agnès interprétée tout en candeur, en émotions discrètes par Méghane Sardin, mais en présence, qui nous a dit tout naturellement, sans emphase, la réplique si célèbre : « Le petit chat est mort ». Une douceur qui est passée comme un souffle léger dans le plan machiavélique d’Arnolphe, dépassé par les évènements.
Une Agnès qui saura sortir ses griffes au moment voulu, éconduisant un Arnolphe qui décidément ne parviendra pas à capter l’idée qu’elle se fait de l’Amour.
Avec légèreté et naturel, les allusions grivoises entre Arnolphe et Agnès passent presque inaperçues tant elles semblent en suspens dans cet état de grâce.
La morale voulant mettre en évidence le ridicule de la conception du point de vue d’Arnolphe sur le mariage.
Gravite autour de ce trio, Chrysalde, ami d’Arnolphe joué avec beaucoup de raffinement par Drys Penthier. Dans la première scène qui met en place la pièce, son œil frise de malice et le public qu’il prend à partie dans son argumentaire, en réponse à la bêtise d’Arnolphe, est sous le charme.
Le notaire interprété par Axel Kurdzielewicz qui joue également Enrique, père d’Agnès, ne manquera pas de vous surprendre et de vous faire rire par une présence tout en couleur.
Christian Bujeau signe la mise en scène de cette belle comédie avec tout le détachement nécessaire à l’approche des situations qui parlent d’elles-mêmes, point s’en faut d’ajouter quelconque artifice, la mise en valeur du texte par ces jeunes comédiens est un petit bijou dans un écrin bien cadré et bien construit.
Une version qui aurait certainement retenu l’attention de notre cher Molière !
Après une première remarquée dans le théâtre Tristan Bernard les comédiens ont pris possession depuis le début de l’année de la Comédie Nation et le public répond présent.
Sur une tarentelle, la danse de la parade amoureuse, cette école des femmes s’ouvre dans un rythme effréné, rythme qu’elle conservera tout au long de la pièce, jusqu’au dénouement, jouant avec l’enjambement, dans une belle musique, pour des alexandrins énoncés remarquablement par tous ces jeunes comédiens à la fougue maîtrisée. Et comme disait notre ami Nicolas Boileau « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » : ils ont tous compris !
Etre cocu n’a jamais fait plaisir à quiconque, c’est dans cet esprit que Molière dans cette comédie « comique » à tendance « grosse farce » sur les bords grivoise, met au premier plan son personnage d’Arnolphe. Un homme d’un âge avancé, qui décide afin de jouir sereinement d’un amour conjugal sans nuages d’épouser sa pupille Agnès, qu’il a cachée aux yeux du monde depuis son enfance, pensant ainsi qu’elle sera d’autant plus sage et vertueuse qu’elle est ignorante et sotte.
Seuls les valets Georgette et Alain seront dans cette intrigue qualifiés de niais, très bien mis en valeur par Olivera Trakjovic et Thomas Soler (qui joue également Oronte père d’Horace) dont leurs facéties nous fait souvent rire.
Or cette jeune Agnès, fatiguée de cet isolement, depuis sa fenêtre et dans son innocence tombe amoureuse, après plusieurs saluts partagés, d’Horace fils d’Oronte, ami d’Arnolphe.
Horace à la jeunesse exaltée, joué tout en spontanéité par Maxime Soulier, se confie à Arnolphe : un thème cher à Molière, celui du confident inapproprié et les ennuis commencent…la punition se construit…
Pendant cinq actes, dans un décor joliment coloré représentant à jardin la « prison » d’Agnès et à cour la demeure d’Arnolphe, nous allons assister à cette farce rondement menée par des comédiens impétueux, à la complicité bienveillante, heureux de partager sur scène leur passion. Cela se sent et se partage avec un public qui en redemande.
Beaucoup de trouvailles dans cette mise en scène où les quelques anachronismes volontaires déclenchent les rires que je vous laisserai découvrir.
Il y a longtemps que l’on sait que le ridicule ne tue point, mais dans le cas d’Arnolphe, on doit dire qu’il est poussé à l’extrême, du début à la fin de la pièce Molière ne l’a pas ménagé et Vincent Cordier dans le rôle titre, écrasant, s’en sort à merveille.
Il joue toutes les facettes du personnage avec sincérité avec juste ce qu’il faut dans les mimiques et grimaces, tout en déployant son énergie pour convaincre Agnès de son amour sincère.
Un amour malheureusement non partagé puisqu’Agnès, la jeune ingénue, mais pas sotte comme Arnolphe le pensait, le souhaiterait, pour mieux se l’accaparer, est tombée sous le charme du jeune et vaillant Horace, d’un âge qui sied mieux à sa condition.
Une Agnès interprétée tout en candeur, en émotions discrètes par Méghane Sardin, mais en présence, qui nous a dit tout naturellement, sans emphase, la réplique si célèbre : « Le petit chat est mort ». Une douceur qui est passée comme un souffle léger dans le plan machiavélique d’Arnolphe, dépassé par les évènements.
Une Agnès qui saura sortir ses griffes au moment voulu, éconduisant un Arnolphe qui décidément ne parviendra pas à capter l’idée qu’elle se fait de l’Amour.
Avec légèreté et naturel, les allusions grivoises entre Arnolphe et Agnès passent presque inaperçues tant elles semblent en suspens dans cet état de grâce.
La morale voulant mettre en évidence le ridicule de la conception du point de vue d’Arnolphe sur le mariage.
Gravite autour de ce trio, Chrysalde, ami d’Arnolphe joué avec beaucoup de raffinement par Drys Penthier. Dans la première scène qui met en place la pièce, son œil frise de malice et le public qu’il prend à partie dans son argumentaire, en réponse à la bêtise d’Arnolphe, est sous le charme.
Le notaire interprété par Axel Kurdzielewicz qui joue également Enrique, père d’Agnès, ne manquera pas de vous surprendre et de vous faire rire par une présence tout en couleur.
Christian Bujeau signe la mise en scène de cette belle comédie avec tout le détachement nécessaire à l’approche des situations qui parlent d’elles-mêmes, point s’en faut d’ajouter quelconque artifice, la mise en valeur du texte par ces jeunes comédiens est un petit bijou dans un écrin bien cadré et bien construit.
Une version qui aurait certainement retenu l’attention de notre cher Molière !
La première avait été une fête avec un metteur en scène porté en triomphe par un Alain peu revanchard (Molière et Bujeau l'ayan fait passé pour un paysan bien attardé...). Mais le public et moi même avions appréciés cette mise en scène burlesque qui mettant en valeur le côté farce de la pièce mais sans amoindrir toute la portée Féministe. Et bien le plaisir a été renouvelé à la Comédie Nation.
J'ai retrouvé l'enthousiasme des acteurs et noté quelques nouvelles facéties. Et la différence est que nous sommes passé d'un succès d'estime auprès de la famille élargie des amis de " Périmony " à un véritable succès populaire. De nombreuses familles entières dans la salle, les plus jeunes (5-10 ans) pleurant de rires devant ce nigaud d'Alain. Le succès a permis de prolonger la programmation. Alors profitez-en. Molière n'a pas toujours été fêté d'une aussi belle manière !
J'ai retrouvé l'enthousiasme des acteurs et noté quelques nouvelles facéties. Et la différence est que nous sommes passé d'un succès d'estime auprès de la famille élargie des amis de " Périmony " à un véritable succès populaire. De nombreuses familles entières dans la salle, les plus jeunes (5-10 ans) pleurant de rires devant ce nigaud d'Alain. Le succès a permis de prolonger la programmation. Alors profitez-en. Molière n'a pas toujours été fêté d'une aussi belle manière !
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