Critiques pour l'événement La Vénus à la Fourrure
24 févr. 2016
8/10
246
Très belle pièce de Jérémie Lippmann. Un texte fort, subtil, vivant, parfois un peu bavard mais jamais sans intérêt. L'intensité dramatique monte au fur et à mesure que les deux personnages se découvrent, s'apprivoisent, s'éloignent, se rapprochent. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une pièce moderne où la montée en puissance était si bien maîtrisée.

On ne décroche pas. On est embarqué, envoûté par cette Venus, magnifiquement interprétée par Marie Gillain, impressionnante dans le rôle (un rôle TRES difficile). Nicolas Briançon est brillant, comme toujours. Ce rôle lui va particulièrement bien. Il y excelle.
Enfin, le décor, la mise en scène sont également remarquables. Une très bonne pièce. Déjà presque un classique. Cette version restera une référence.
6 déc. 2015
9/10
303
Voilà une pièce au thème étonnant au premier abord, et qui ne déçoit pas en surprenant également ses spectateurs par la géniale mise en abime exploitée tout au long de la représentation ! Par moment j'écoutais avec attention les moments de théâtre classique inspirés par le texte original de Sacher-Masoch, par moment je réfléchissais aux différentes façons de l'interpréter, par moment je riais du personnage d'actrice inculte merveilleusement interprété par Marie Gillain, par moment je pensais à Birdman vu l'un des thèmes de la pièce (le personnage et son acteur qui ne font qu'un), par moment j'appréciais le jeu de grande classe développé par les deux comédiens, et tout au long de la pièce j'ai su que la réputation et les récompenses reçues par cette pièce n'était pas volées, loin de là !
21 avr. 2015
8/10
345
A l'origine, j'étais un peu sceptique pour une pièce tournée vers la domination.

A la fin, j'étais conquis par la pièce.
Le jeu d'acteur est excellent et la mise en scène brillante.

J'ai passé une excellente soirée et je suis sorti enthousiasmé par ce jeu de mélange entre attraction/répulsion, fiction/réalité, qui oppose le metteur en scène et la jeune comédienne.
27 févr. 2015
10/10
331
Fabuleux spectacle où de brillantissimes comédiens nous offrent une leçon de théâtre.
Inoubliable soirée.
30 déc. 2014
7,5/10
371
La pièce que je ne connaissais pas m'a intéressé et j'ai beaucoup aimé le jeu des acteurs.

Peut-être quelques petites baisses de régime par moment mais l'intérêt reste soutenu. Nicolas Briançon a un jeu tout en finesse, Marie Gillain est superbe, tour à tour redoutable et désirable, bref, fascinante.

Quant au décor, pourquoi pas, il laisse la place au jeu des comédiens et c'est l'essentiel.
21 déc. 2014
7/10
141
À New York, un metteur en scène (Thomas Novachek – Nicolas Briançon) cherche la comédienne idéale pour incarner La Vénus à la fourrure qu’il vient d’adapter de Sacher-Masoch. Après une journée de casting éprouvante et improductive, alors qu’il s'apprête à quitter le théâtre, une jeune comédienne assez vulgaire, Vanda Jordan (Marie Gillain), le retient et demande à auditionner.
Bien plus impliquée qu’elle ne veut le faire croire, Vanda connaît le texte par cœur et s’avère très impliquée dans la lecture…

Dans un décor de Jacques Gabel qui paraît léger au premier regard mais parfait pour mettre en valeur les comédiens et particulièrement bien éclairé par Joël Hourbeigt, Nicolas Briançon et Marie Gillain se livrent à un jeu de séduction où dominant et dominé échangent leurs rôles avec beaucoup de sensualité. Le thème du sadomasochisme est quand même très édulcoré pour la scène et bien secondaire. Pas de quoi fouetter un chat ou bouleverser le bourgeois ! En revanche l’interprétation des comédiens n’est que finesse et rupture. On pourrait leur reprocher un manque d’ascension dans l’intensité des rôles sur toute la pièce et une baisse de régime à mi-parcours. Mais pour un retour sur scène Marie Gillain est éblouissante et Nicolas Briançon fidèle à lui-même : fin et espiègle.
15 déc. 2014
6,5/10
216
Ayant lu le livre dont Deleuze avait fait la présentation, il y a quelques années, je pensais en retrouver l'essence.

Il n'en est rien, ce que l'auteur nous donne à voir est une sorte de libertinage cruel qui tourne au jeu du chat et de la souris. Donc oublions l'original. Toutefois les comédiens sont excellents et servent au mieux le texte et la direction du metteur en scène.
La mise en scène est calamiteuse, nul n'est besoin de tonnerre et éclairs qui n'apportent rien, un léger dépouillement aurait été plus pertinent.

A voir malgré tout pour Nicolas Briançon toujours excellent.
14 nov. 2014
6,5/10
141
Jeu de dupes, de perversion, de machiavélisme, nous assistons à une partition à deux à la fois étrange et… ennuyeuse.

Étrange parce que Marie Gillain est énergique et habitée, a une présence indéniable sur scène, on ne voit qu’elle. Le fait qu’elle joue toute la pièce en guêpière, porte-jarretelles, escarpins ajoute forcément à cette présence : elle est sublime et terminera même entièrement nue, occupant durant 1h25 l’espace et les regards. Oui, elle est fascinante. À ses côtés, Nicolas Briançon est parfait : dominant au début, il s’efface peu à peu sous les ordres de cette maitresse-femme qui le prend dans ses filets et va transformer une simple lecture en jeu pervers et inquiétant qui s’inversera à nouveau.

Ennuyeuse parce que la pièce peine à décoller : si Marie Gillain est habitée, j’ai trouvé qu’elle manquait de nuances, que sa Vanda gouailleuse ne se transformait pas assez, prenait le dessus sur Thomas sans qu’il y ait une montée suffisante en puissance dans la tension et inversement des rôles. On ne la sent pas assez troublante, on reste spectateur passif sans sentir une quelconque tension ou trouble sexuel, même quand Wanda, allongée sur une ottomane, tient Thomas entre ses cuisses.

Quant à la mise en scène, elle est étrange elle aussi, d’abord en s’effaçant derrière les comédiens puis en s’imposant par des musiques trop fortes, trop soulignées, imposant même un stroboscope à un moment, qui proposera certes une scène visuellement très belle mais à mon sens injustifiée. Le décor est triste, gris, terne : une salle de répétition poussiéreuse, où l’on verra apparaître sans justification un rapace ou un autre animal empaillés.

Au final, je reste partagée : certes le rôle de Wanda est difficile, indéniablement magnifique pour une comédienne. Marie Gillain se donne, se lance à cœur et corps perdus, et sa prestation est incontestablement intéressante. Mais elle manque peut-être de direction et n’a pas réussi à apporter suffisamment de nuances, de trouble, de sentiment d’insécurité ou de frissons, voire de « sulfure » ou d’ambiguïté. Nicolas Briançon est lui parfait, mais son personnage est effacé par sa sculpturale partenaire.

Avis partagé, donc : je crois que j’aurais aimé voir davantage de progression dans l'inversion des rôles, de tension entre les personnages, et je suis restée en dehors de cette histoire.
6 nov. 2014
8,5/10
94
Après Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric dans la version filmique de Polanski, au tour de Marie Gillain et Nicolas Briançon de se glisser dans la peau d’une actrice perverse et d’un metteur en scène déboussolé.

La Vénus à la fourrure, grand succès à Broadway de David Ives, joue et se déjoue des perspectives du public en l’invitant à une représentation sous forme de poupées russes machiavélique et étourdissante.

Dirigé d’une main de maître par Jérémie Lippmann, le couple brûle les planches et emporte la foule du Tristan Bernard dans une transe érotico-trouble des plus réjouissantes.
26 oct. 2014
7/10
199
Une pièce au thème un peu dérangeant mais qui ne nous met finalement pas mal à l'aise.
On rit de l'incongruité des situations qui se mettent en place peu à peu devant nous, on se demande combien de temps va passer avant que le metteur en scène craque...

Les deux acteurs sont très doués et passent de leur rôle initial (actrice et metteur en scène) à celui qu'ils jouent dans la pièce avec une facilité déconcertante.

La mise en scène est originale et met en avant le côté un peu décalé de cette pièce.

Un bon moment passé dans ce théâtre que je ne connaissais pas et des petits éclats de rire nerveux que l'on n'a pas réussi à retenir.

Intéressant.