Critiques pour l'événement I love Piaf
18 mai 2019
8/10
8
« I love Piaf » une histoire musicale de Jacques Pessis au Théâtre de la Tour Eiffel dans une mise en scène de François Chouquet est une belle chronique très fouillée de la môme Piaf.

Après ses nombreux succès dans d’autres lieux, c’est dans ce beau théâtre de la Tour Eiffel que nous avons rendez-vous pour une nouvelle série de concerts jusqu’au 27 juillet.
Nous sommes accueillis par un lampadaire qui protège un banc public et en toile de fond une vue de Paris des années 30, une vue qui évoluera au fur et à mesure de l’évocation de la vie d’Edith Piaf.
Et le show commence avec la sublime voix d’Anaïs Delva.
Une voix à laquelle nos oreilles resteront en éveil jusqu’au final. Elle dégage une telle présence que c’est un régal de l’écouter. Une carrière commencée dans la comédie musicale tout en se faisant remarquer aux côtés d’Arthur Jugnot dans « La dame blanche ».
Elle est accompagnée ce soir par, le champion du monde de l’accordéon, Aurélien Noël ou comme disait
Jacques Pessis, Aurélien Christmas ! Les touches sous doigts se laissent pianoter avec plaisir et nous galvanisent de bonheur.

Jacques Pessis, le conteur de cette soirée, sous son air d’enfant blagueur, a retracé la vie et la carrière de la môme Piaf avec beaucoup d’anecdotes, qui pour beaucoup d’entre nous ne sont pas familières. Une vue très complète de cette artiste morte trop tôt.
Et comme disait son ami Jean Cocteau : «Il n’y a jamais eu d’Edith Piaf, il n’y en aura plus jamais »... Jean Cocteau à la galanterie poussée au paroxysme, en décédant le lendemain de la mort d’Edith Piaf ; sa mort passant au second plan, laissant toute la tristesse des Français à la mémoire de la Môme.

Jacques Pessis, la bible vivante de la chanson française, remet également les points sur les « i » en rectifiant certaines anecdotes qui sont fausses comme celle du lieu de sa naissance, elle est née dans un hôpital et non dans la rue, ou bien celle de la drogue à laquelle elle aurait été accro, elle prenait simplement de la morphine pour sa polyarthrite.
Une enfance difficile avec l’abandon de sa mère et la vie avec un père qu’elle fuira bien trop jeune pour se retrouver dans la rue.
Tout débute dans la ville lumière de Paris, ville lumière surnommée par les anglais et qui le doit à Louis XIV, qui avait fait éclairer des rues de Paris dans le but de prévenir les agressions qui a cette époque étaient monnaie courante, une première mondiale.

Aux sons de l’accordéon, à l’énergie et la légèreté sublimes, Anaïs Delva chante Piaf. Elle ne cherche pas à l’imiter mais elle incarne avec justesse cette chanteuse qui ne laisse personne indifférent. Sa voix, tout à la fois puissante et vaporeuse, dégage beaucoup d’émotions. Elle nous charme avec son sourire et virevolte sur cette scène qu’elle s’est appropriée avec malice.
Une artiste avec un grand « A » qui va au fil de la soirée nous rappeler tant de souvenir en ponctuant les anecdotes de Jacques Pessis avec des chansons très connues comme Milord, La vie en rose, l’Hymne à l’amour, l’Homme à la moto, La foule, A quoi ça sert l’amour ou encore Non, je ne regrette rien, mais aussi avec des chansons beaucoup moins connues comme celle qui débute le spectacle La goualante du pauvre Jean ou encore La java de Cézigue.

Dans une mise en scène qui laisse libre cours à la fantaisie des artistes, on suit avec bonheur Anaïs Delva dans l’évocation de la vie, de l’univers d’Edith Piaf au talent immense par Jacques Pessis, cette chanteuse de cabaret, cette vedette du music hall (là encore une belle anecdote de Jacques Pessis sur la genèse de ce mot) à la gloire professionnelle internationale mais aussi à la vie personnelle désastreuse.
Une évocation, un bel hommage à la fois tendre et passionné qui se tient sur scène avec le trio Delva-Pessis-Noël au talent incontestable !

Et nous nous séparons un peu tristes de quitter la môme Piaf sur le succès de Padam, Padam que toute la salle reprend en cœur.
……
« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle…
…Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis…. »
8 juil. 2018
8,5/10
36
Quand ils nous prennent dans leur bras,
Quand ils nous chantent tout ça,
On voit le Lucernaire en rose...

« Ils », ce sont MTATIANA et Patrice Maktav, qui nous proposent une délicieuse évocation musicale de la vie personnelle et professionnelle de l'immense Edith Piaf.

Sur scène, un banc, un lampadaire, une fenêtre, des chaises. Au lointain, une photo ancienne du Paris des années 30.
Nous y sommes !

Sous la plume de Jacques Pessis et grâce à la mise en scène de François Chouquet, les deux artistes vont nous raconter l'inoubliable interprète de « Milord », « La foule » et autres tubes populaires connus dans le monde entier.
Le duo était accompagné hier par le remarquable accordéoniste Aurélien Noël.

Les rôles sont bien définis.

Patrice Maktav est le conteur, l'aède-hipster. Lui va dire, lui va porter l'histoire avec les mots.
Avec beaucoup de charme, d'humour, de charisme, il nous rappelle bien entendu ce que l'on savait plus ou moins de la destinée d'Edith Piaf, mais il nous livre surtout une multitude d'anecdotes plus vivantes les unes que les autres.

Jacques Pessis, l'un des plus fin connaisseurs en matière de chanson française nous gâte. Que de détails, que de points de vue intéressants !

Et puis, il y a Melle MTATIANA.
La môme Tatiana.

De sa voix ronde et chaude de véritable mezzo-soprano, de son timbre suave et velouté au délicat vibrato, la chanteuse nous démontre dès le début son grand talent. Du pianissimo au forte, elle est très à l'aise.

Elle va enchanter le public en général, et votre serviteur en particulier.
C'est un véritable régal artistique, tant pour les yeux que pour les oreilles.

Elle va interpréter les plus grands titres du répertoire piafesque. (Piafien?)
Il faut être clair : la demoiselle chante avec sa voix à elle ! Il était hors de question de se livrer à une quelconque imitation de la môme Piaf. Ceci n'aurait eu que peu d'intérêt.

Beaucoup d'émotion va poindre de ces dix-sept chansons.
Voici qu'une larme coule sur la joue de MTATIANA. Nous autres spectateurs n'en menons pas large !

Plusieurs fois dans la soirée, les deux artistes unissent leurs voix chantées. Patrice Maktav, dont la palette de talents est très étendue, empoigne également sa guitare électrique pour un « homme à la moto » très rock !

Peut-être aurez-vous la chance comme moi hier d'être choisi par la chanteuse pour incarner le fameux Milord ! Je ne vous en dis pas plus !

Une évidence s'impose très vite dès le début du spectacle, tout le monde a envie de chanter avec MTATIANA. Ce n'est qu'à la fin du show, pour le dernier titre, que les spectateurs sont invités à accompagner la demoiselle.

Tout le monde ne s'en prive pas. Je vous laisse découvrir par vous-même quel est ce dernier titre. (Vous avez pour ce faire jusqu'au 19 août.)

Il faut noter que tout ce show est sous-titré en anglais, ce qui permet comme hier à beaucoup de touristes étrangers de venir se plonger dans l'univers de la chanson réaliste.

Voici donc un spectacle très joliment et très intelligemment troussé, avec beaucoup de tendresse, de passion et de talent, et qui rend un très bel hommage à ce monument de la chanson française qu'est Edith Piaf.

Un de ces spectacles qui filent beaucoup trop vite. C'est son seul défaut : j'aurais bien aimé qu'il durât trois fois plus longtemps !

Un spectacle qui se prolonge après le dernier salut : je défie quiconque de sortir de la salle rouge du Lucernaire sans avoir envie de fredonner « La vie en rose », « Sous le ciel de Paris » ou encore « L'hymne à l'amour ».
28 juin 2018
8/10
15
... Un spectacle-évocation réussi, riche et charmant, pour connaitre ou retrouver l’histoire de cette vie incroyable, pour écouter ou réécouter les chansons emblématiques de cette chanteuse au talent rare et inégalé.