Critiques pour l'événement Et pendant ce temps, Simone Veille (Trinidad)
Bel hommage à Simone, bel hommage aux femmes tout court !
Quatre comédiennes pétillantes pour une pièce drôle et haute en couleur. On est touché par ce flashback féminin dans lequel on retrouve nos grands-mères et nos mamans.
N'ayez pas peur d'aborder des sujets sensibles comme le voile et l'avortement, ici tout est dit haut et fort mais tout en humour !
Les passages chantants sont bien pensés, même si quelques blagues un peu lourdes pour ma part.
Quelques archives projetées au écran pour plus de réalisme et d'histoire. Les anecdotes racontés par notre Simone des temps modernes sont essentielles pour comprendre l'évolution (ou pas) de la condition féminine.
Ravie de voir des hommes de tout âge dans la salle et ravie de constater de bonnes critiques de leur part.
Cette pièce est un message à caractère de révolution, d'espoir et de beauté, un très beau portait de Simone Veil finalement.
Quatre comédiennes pétillantes pour une pièce drôle et haute en couleur. On est touché par ce flashback féminin dans lequel on retrouve nos grands-mères et nos mamans.
N'ayez pas peur d'aborder des sujets sensibles comme le voile et l'avortement, ici tout est dit haut et fort mais tout en humour !
Les passages chantants sont bien pensés, même si quelques blagues un peu lourdes pour ma part.
Quelques archives projetées au écran pour plus de réalisme et d'histoire. Les anecdotes racontés par notre Simone des temps modernes sont essentielles pour comprendre l'évolution (ou pas) de la condition féminine.
Ravie de voir des hommes de tout âge dans la salle et ravie de constater de bonnes critiques de leur part.
Cette pièce est un message à caractère de révolution, d'espoir et de beauté, un très beau portait de Simone Veil finalement.
La curiosité m'a poussée à venir découvrir cette pièce, à l'affiche depuis plusieurs saisons.
Un quatuor de comédiennes débordantes d'énergie, mène l'histoire, celle avec et sans majuscule, en comédie, en images et en chansons.
On retrace 60 années de condition féminine, quatre générations, en 1h20 de spectacle. Une belle prouesse, à l'aide de costumes nous aidant à replacer dans leur contexte les personnages, leurs attentes, leurs milieux... et leurs combats.
De nombreux sujets sont abordés : contraception, maternité, mais au delà des droits, on évoque aussi la vie sentimentale, sexuelle, professionnelle et son évolution, depuis la femme au foyer d'après-guerre à celle, libre et libérée du 21ème siècle.
La trentenaire que je suis a appris quelques anecdotes croustillantes, avec pas mal de "ah ouais quand même" qui me viennent à l'esprit à l'évocation de certaines lois archaïques et pourtant, tout récemment abrogées (celle sur le port du pantalon est hilarante).
Réalisation du chemin parcouru, des luttes menées, du parcours restant à accomplir... avec un regard, pour ma part, sceptique sur les filles de 2010, dans lesquels évidemment je me retrouve mais me perds un peu.
Le spectacle et ses comédiennes nous amusent tout en faisant prendre conscience, devant un public presque exclusivement féminin malheureusement.
J'ai particulièrement aimé les chansons, parodiques et instructives, et le final qui est un bel hommage à Simone Veil.
Un quatuor de comédiennes débordantes d'énergie, mène l'histoire, celle avec et sans majuscule, en comédie, en images et en chansons.
On retrace 60 années de condition féminine, quatre générations, en 1h20 de spectacle. Une belle prouesse, à l'aide de costumes nous aidant à replacer dans leur contexte les personnages, leurs attentes, leurs milieux... et leurs combats.
De nombreux sujets sont abordés : contraception, maternité, mais au delà des droits, on évoque aussi la vie sentimentale, sexuelle, professionnelle et son évolution, depuis la femme au foyer d'après-guerre à celle, libre et libérée du 21ème siècle.
La trentenaire que je suis a appris quelques anecdotes croustillantes, avec pas mal de "ah ouais quand même" qui me viennent à l'esprit à l'évocation de certaines lois archaïques et pourtant, tout récemment abrogées (celle sur le port du pantalon est hilarante).
Réalisation du chemin parcouru, des luttes menées, du parcours restant à accomplir... avec un regard, pour ma part, sceptique sur les filles de 2010, dans lesquels évidemment je me retrouve mais me perds un peu.
Le spectacle et ses comédiennes nous amusent tout en faisant prendre conscience, devant un public presque exclusivement féminin malheureusement.
J'ai particulièrement aimé les chansons, parodiques et instructives, et le final qui est un bel hommage à Simone Veil.
C'est assez rare de trouver une pièce comme celle ci où à la fois on apprend des choses et à la fois on rit, et c'est à ce titre que je la recommande pour passer une agréable soirée.
Bien que certains dialogues revendicationnaires sont un poil cliché, l'ensemble m'a beaucoup plu. Et il est très intéressant d'avoir le côté historique du féminisme afin de nous rappeler que nous revenons de loin et que les acquis d'aujourd'hui sont au final assez récents. J'ai ainsi ici été surprise d'apprendre que malgré mon jeune âge (30 ans), je suis née à une époque où aucune femme n'avait encore jamais endossé le rôle de ministre en France...
Le clin d'œil à la fin ajouté suite au décès de Madame Veil était assez émouvant.
Bien que certains dialogues revendicationnaires sont un poil cliché, l'ensemble m'a beaucoup plu. Et il est très intéressant d'avoir le côté historique du féminisme afin de nous rappeler que nous revenons de loin et que les acquis d'aujourd'hui sont au final assez récents. J'ai ainsi ici été surprise d'apprendre que malgré mon jeune âge (30 ans), je suis née à une époque où aucune femme n'avait encore jamais endossé le rôle de ministre en France...
Le clin d'œil à la fin ajouté suite au décès de Madame Veil était assez émouvant.
Dans cette pièce, nous suivons 3 lignées de femmes sur 4 générations : des années 1950 aux années 2010.
Que de chemin parcouru par les femmes ! Avec humour et tendresse, nous assistons aux différents combats féministes.
La disparition récente de Simone Veil ajoute une touche d'émotion à la pièce.
C'est drôle, intelligent, émouvant : courez -y !
Que de chemin parcouru par les femmes ! Avec humour et tendresse, nous assistons aux différents combats féministes.
La disparition récente de Simone Veil ajoute une touche d'émotion à la pièce.
C'est drôle, intelligent, émouvant : courez -y !
Il y a des spectacles qui sont plus qu'une distraction. Qui par exemple apportent une vraie réflexion sur des problème de société. C'est le cas de la pièce (très bien) écrite par un collectif de femmes.
Elle est non seulement rigoureusement exacte sur le plan historique (les hommes auraient pointé toute erreur depuis longtemps s'il y avait la moindre faille), mais elle est aussi extrêmement drôle, tant par l'humour des répliques que par le jeu des actrices.
Et pendant ce temps Simone veille! est un hommage à toutes les femmes et à la Ministre de la Santé qui, sous le gouvernement de Giscard d'Estaing, a porté le projet de libéralisation de l'avortement. Une loi d'une autre envergure que celles qui sont débattues en ce moment, même si on veut nous les faire avaler comme emblématiques d'une société en mouvement.
Simone Veil est d'ailleurs venue voir la pièce avec l'émotion qu'on imagine aisément.
Savez-vous que le carnet de chèques a été inventé en 1865 alors que ce n'est qu'un siècle plus tard qu'une femme obtient le droit d'ouvrir un compte en banque et d'exercer une profession sans l'autorisation de son mari ?
Pour "faire tourner " les usines pendant la première Guerre mondiale les femmes n'ont pas eu besoin de l'autorisation des hommes (trop heureux de pouvoir les exploiter). Pourquoi leur ont-elles rendu leur tablier sans mot dire à leur retour. On ne leur accorda rien en remerciement du service rendu. La Libération n'a pas concerné tout le monde.
Il faudra attendre une guerre de plus et la reconnaissance de De Gaulle pour que le droit de vote leur soit accordé dans notre pays. La politique demeurera malgré tout une chasse gardée masculine.
Le féminisme (qui n'est pas l'inverse du machisme) est un mouvement historique qui a été rendu nécessaire en premier lieu par l'éducation. On n'a pas de quoi être fières de nos aïeules mais alors qu'elles clament que les filles sont plus dégourdies que les garçons elles les élèvent dans le culte du foyer et des objets ménagers.
Des images d'archives sont projetées en appui des dialogues. Il est difficile de croire qu'elles sont authentiques tant on a l'impression de voir des clichés. Aucune n'a été reconstituée pour la pièce. Tout est vrai.
En 1799 porter un pantalon est un délit. En 1909 l'autorisation est donnée aux femmes à condition par exemple d'être cavalière et cette stupide loi n'est abrogée que le 31 janvier 2013. Je me souviens de la tentative de mon premier employeur m'interdisant l'accès au magasin au motif que j'étais en pantalon.
Je n'étais que lycéenne mais j'avais été très choquée et pour ne pas perdre le salaire de la journée j'ai accepté de porter une jupe de flanelle grise à plis sans craindre le ridicule ni la chaleur (c'était un job d'été).
Et quand j'entends siffler des jeunes filles dans les cités parce qu'elles sont en jupe je me dis que les temps ont changé ... pas nécessairement en bien.
L'avortement était un crime dans les années 50. Pas question d'en parler sur un banc public. Le droit de divorcer est accordé mais le Code civil imposé par Napoléon exige encore l'autorisation du père pour se marier. Quand un homme adultérin est passible d'une amende, une femme risque la prison.
Une chanson marque chaque changement de décennie, On reconnait la musique de Bambino réécrite Ma petite libido par Trinidad. Arrivent les années 70 marquées en Avril 1971 par le manifeste des 343 salopes qui fera la une de Charlie Hebdo.
Les trois comédiennes discutent sur l'air de la série télévisée des Drôles de dames pour évoquer le procès de Bobigny et surtout la loi Neuwirth qui libéralise la pilule contraceptive. En 1975 la loi Veil autorise l'avortement. L'ONU créé le 8 mars de cette même année la journée internationale de la Femme qui ne sera officialisée en France qu'en 1982.
C'est sur la musique des Rois mages chantés par Sheila que sont racontés les voyages vers des pays libéraux accordant l'avortement. Edith Cresson, première femme Premier Ministre, ne tiendra que 11 mois au gouvernement en 1991. Les jupettes d'Alain Juppé ne feront guère mieux en 1995.
Octobre 1981, autre révolution, médiatique cette fois. Christine Okrent présente le journal télévisé de 20 heures (en alternance avec un homme). Scandale du voile en 1989 aboutissant en 2004 à la loi interdisant les signes religieux ostentatoires. Autre scandale, sanitaire avec la reconnaissance de la dangerosité de 14 000 prothèses en silicone en 2012, faisant dire aux comédiennes que voile ou silicone, les femmes sont toujours dans le désir de l'homme.
Le mariage pour tous marque un progrès mais comme son nom l'indique il concerne les deux sexes.
Les progrès sont pointés mais il reste beaucoup à faire encore dans les années 2010. Les chiffres ne font plus rire. Une femme violée toutes les 7 minutes. On a prôné en 1970 le partage des travaux domestiques mais ce n'est qu'en 1996 qu'on affirma le principe du salaire égal pour un travail égal, sans pour autant l'appliquer puisqu'en 2016 les salaires des femmes sont, à travail égal, inférieurs de plus d'un quart à ceux de leurs homologues masculins.
Il y a encore un bout de chemin à faire pour devenir non pas identiques, mais égaux et complémentaires. Encore avancer et surtout ne pas reculer. Le féminisme doit rester actif mais il peut être drôle et c'est une des qualités de ce spectacle qui a été très applaudi par un public mixte.
Je n'ai d'ailleurs pas entendu une seule critique de la part des hommes. Ce spectacle provoque un enthousiasme et des émotions partagés. Le texte est intelligemment féministe, humain, très humain, et d'un humour très élégant. Il est proposé à la sortie. Le jeu des comédiennes sert le sujet à la perfection.
Elle est non seulement rigoureusement exacte sur le plan historique (les hommes auraient pointé toute erreur depuis longtemps s'il y avait la moindre faille), mais elle est aussi extrêmement drôle, tant par l'humour des répliques que par le jeu des actrices.
Et pendant ce temps Simone veille! est un hommage à toutes les femmes et à la Ministre de la Santé qui, sous le gouvernement de Giscard d'Estaing, a porté le projet de libéralisation de l'avortement. Une loi d'une autre envergure que celles qui sont débattues en ce moment, même si on veut nous les faire avaler comme emblématiques d'une société en mouvement.
Simone Veil est d'ailleurs venue voir la pièce avec l'émotion qu'on imagine aisément.
Savez-vous que le carnet de chèques a été inventé en 1865 alors que ce n'est qu'un siècle plus tard qu'une femme obtient le droit d'ouvrir un compte en banque et d'exercer une profession sans l'autorisation de son mari ?
Pour "faire tourner " les usines pendant la première Guerre mondiale les femmes n'ont pas eu besoin de l'autorisation des hommes (trop heureux de pouvoir les exploiter). Pourquoi leur ont-elles rendu leur tablier sans mot dire à leur retour. On ne leur accorda rien en remerciement du service rendu. La Libération n'a pas concerné tout le monde.
Il faudra attendre une guerre de plus et la reconnaissance de De Gaulle pour que le droit de vote leur soit accordé dans notre pays. La politique demeurera malgré tout une chasse gardée masculine.
Le féminisme (qui n'est pas l'inverse du machisme) est un mouvement historique qui a été rendu nécessaire en premier lieu par l'éducation. On n'a pas de quoi être fières de nos aïeules mais alors qu'elles clament que les filles sont plus dégourdies que les garçons elles les élèvent dans le culte du foyer et des objets ménagers.
Des images d'archives sont projetées en appui des dialogues. Il est difficile de croire qu'elles sont authentiques tant on a l'impression de voir des clichés. Aucune n'a été reconstituée pour la pièce. Tout est vrai.
En 1799 porter un pantalon est un délit. En 1909 l'autorisation est donnée aux femmes à condition par exemple d'être cavalière et cette stupide loi n'est abrogée que le 31 janvier 2013. Je me souviens de la tentative de mon premier employeur m'interdisant l'accès au magasin au motif que j'étais en pantalon.
Je n'étais que lycéenne mais j'avais été très choquée et pour ne pas perdre le salaire de la journée j'ai accepté de porter une jupe de flanelle grise à plis sans craindre le ridicule ni la chaleur (c'était un job d'été).
Et quand j'entends siffler des jeunes filles dans les cités parce qu'elles sont en jupe je me dis que les temps ont changé ... pas nécessairement en bien.
L'avortement était un crime dans les années 50. Pas question d'en parler sur un banc public. Le droit de divorcer est accordé mais le Code civil imposé par Napoléon exige encore l'autorisation du père pour se marier. Quand un homme adultérin est passible d'une amende, une femme risque la prison.
Une chanson marque chaque changement de décennie, On reconnait la musique de Bambino réécrite Ma petite libido par Trinidad. Arrivent les années 70 marquées en Avril 1971 par le manifeste des 343 salopes qui fera la une de Charlie Hebdo.
Les trois comédiennes discutent sur l'air de la série télévisée des Drôles de dames pour évoquer le procès de Bobigny et surtout la loi Neuwirth qui libéralise la pilule contraceptive. En 1975 la loi Veil autorise l'avortement. L'ONU créé le 8 mars de cette même année la journée internationale de la Femme qui ne sera officialisée en France qu'en 1982.
C'est sur la musique des Rois mages chantés par Sheila que sont racontés les voyages vers des pays libéraux accordant l'avortement. Edith Cresson, première femme Premier Ministre, ne tiendra que 11 mois au gouvernement en 1991. Les jupettes d'Alain Juppé ne feront guère mieux en 1995.
Octobre 1981, autre révolution, médiatique cette fois. Christine Okrent présente le journal télévisé de 20 heures (en alternance avec un homme). Scandale du voile en 1989 aboutissant en 2004 à la loi interdisant les signes religieux ostentatoires. Autre scandale, sanitaire avec la reconnaissance de la dangerosité de 14 000 prothèses en silicone en 2012, faisant dire aux comédiennes que voile ou silicone, les femmes sont toujours dans le désir de l'homme.
Le mariage pour tous marque un progrès mais comme son nom l'indique il concerne les deux sexes.
Les progrès sont pointés mais il reste beaucoup à faire encore dans les années 2010. Les chiffres ne font plus rire. Une femme violée toutes les 7 minutes. On a prôné en 1970 le partage des travaux domestiques mais ce n'est qu'en 1996 qu'on affirma le principe du salaire égal pour un travail égal, sans pour autant l'appliquer puisqu'en 2016 les salaires des femmes sont, à travail égal, inférieurs de plus d'un quart à ceux de leurs homologues masculins.
Il y a encore un bout de chemin à faire pour devenir non pas identiques, mais égaux et complémentaires. Encore avancer et surtout ne pas reculer. Le féminisme doit rester actif mais il peut être drôle et c'est une des qualités de ce spectacle qui a été très applaudi par un public mixte.
Je n'ai d'ailleurs pas entendu une seule critique de la part des hommes. Ce spectacle provoque un enthousiasme et des émotions partagés. Le texte est intelligemment féministe, humain, très humain, et d'un humour très élégant. Il est proposé à la sortie. Le jeu des comédiennes sert le sujet à la perfection.
Nous sommes en 1950 dans un parc.
Marcelle, Giovanna et France, confortablement installées sur leur tabouret en forme de chiffre, disposés en ligne pour retranscrire la date de l’action, parlent de leur condition de femme.
Marcelle, une ouvrière aux allures de paysanne, a déjà sept enfants et se retrouve engrossée tous les ans, battue par son mari entre deux « fournées ». Giovanna est une femme bien née qui n’envisage d’autre avenir que celui des contes de fées tandis que France lutte déjà pour la reconnaissance des droits des femmes, afin qu’ils soient égaux à ceux des hommes. Nous ferons ensuite la connaissance de leurs filles, petites-filles et arrières-petites-filles, bien ancrées dans leur génération.
Sous le regard bienveillant de Simone, la narratrice, nous voici plongés dans un voyage temporel nous faisant passer par la société de consommation des Trente Glorieuses où Moulinex libéra la femme, par l’avortement, le droit de vote en reconnaissance du travail fourni pendant la guerre, la pilule, la procréation assistée, le désir de changer son propre corps dont on dispose désormais librement, et tout ce qui contribua à l’avancée de la femme, tout en ponctuant la pièce par des rappels de dates importantes, celles qui marque un tournant dans cette longue et sinueuse évolution qui, des années plus tard, semble quasiment innées pour les jeunes filles contemporaines. Et pourtant, le chemin fut long et il reste encore de la route à parcourir pour que hommes et femmes deviennent, non pas identiques, mais égaux voire complémentaires.
La femme est ici vue comme un musée et chacune d’entre nous peut s’y retrouver. Tandis que Simone incarne toutes les femmes, elle se montre également un guide formidable. Elle donne des précisions, des explications, des compléments d’informations mais toujours avec humour et enrobé dans des calembours. A l’instar du titre, les jeux de mots se succèdent dans ses interventions et apportent un vent de légèreté tout en marquant les esprits.
Incroyable de se remémorer par exemple que dans les années 50, l’avortement était encore considéré comme un crime contre l’Etat et était passible de la peine de mort. Il faudra attendre le Manifeste des 343 salopes pour faire évoluer les mentalités. Sur le plateau, les quatre actrices sont formidables. Trinidad, qui a pleinement contribué à l’écriture de la pièce, est Marcelle, Marcelline, Marciane et Marcia avec une extrême sensibilité tandis que France, Francine, Framboise et Fanfan prennent vie grâce au talent d’Agnès Bove. Serena Reinaldi, que nous avions été applaudir il y a quelques mois dans Ah ! Le grand homme, trouve ici un terrain de jeu idéal pour laisser s’exprimer tout son potentiel en incarnant avec générosité Giovanna, Giovannina, Gina et Janis. De jeux de mots en réalités, de miracles de l’évolution en absurdités, grâce à des images d’archives ou des détails, Fabienne Chaudat veille avec délice sur les générations féminines qui s’expriment. Et quand le poids des mots devient trop faible, rien de tel qu’une chanson, à quatre voix, pour frapper un grand coup. Que ce soit en parodiant Si tu vas à Rio de Dario Moreno (devenu « Si tu as un robot »), Bambino de Giuseppe Franciulli (« Libido » sur le plaisir féminin), Les Rois Mages de Mario et Giosy Capuano (« Comme c’est dommage », véritable hymne en faveur de l’avancée en matière d’interruption volontaire de grossesse), Oui j’l’adore de Frédéric Loizeau (qui devient l’entêtant « Tchador » qui fait robe et qui fait store mais propose un regard différent sur le voile et la laïcité), Pour que tu m’aimes encore de Jean-Jacques Goldman (« Pour que tu rames encore » dédicacé aux hommes) ou encore le très réussi Belle (« Veil », vibrant hommage à une grande dame), le spectacle est complet et les messages forts se succèdent.
Et pendant ce temps Simone veille offre des portraits de femmes à la fois drôles et touchants grâce à une écriture incisive et très juste. Inutile d’attendre le 8 mars (journée de la lutte pour les droits des femmes, dont la première date de 1982) pour célébrer comme il se doit la femme émancipée. Comme le disait à juste titre Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ». Il est vrai que cette évolution tient davantage du « présent compliqué » que du « passé simple » mais le spectacle nous invite à continuer le chemin, à avancer, à changer le monde et surtout à rêver pour pouvoir s’accomplir, dans le respect et la liberté de chaque individu et où l’on peut se réaliser et trouver le bonheur sans forcément passer par la maternité. C’est pourquoi, comme les quatre comédiennes le chantent avec conviction, nous avons nous aussi envie d’adresser un message sincère et reconnaissant à Madame Veil (et à celles qui seront les modèles de demain) : « merci d’avoir fait d’une femme une personne ... sous chaque femme, méfiez-vous, se cache une lionne et celle que je suis te salue, merci Simone ! ».
Marcelle, Giovanna et France, confortablement installées sur leur tabouret en forme de chiffre, disposés en ligne pour retranscrire la date de l’action, parlent de leur condition de femme.
Marcelle, une ouvrière aux allures de paysanne, a déjà sept enfants et se retrouve engrossée tous les ans, battue par son mari entre deux « fournées ». Giovanna est une femme bien née qui n’envisage d’autre avenir que celui des contes de fées tandis que France lutte déjà pour la reconnaissance des droits des femmes, afin qu’ils soient égaux à ceux des hommes. Nous ferons ensuite la connaissance de leurs filles, petites-filles et arrières-petites-filles, bien ancrées dans leur génération.
Sous le regard bienveillant de Simone, la narratrice, nous voici plongés dans un voyage temporel nous faisant passer par la société de consommation des Trente Glorieuses où Moulinex libéra la femme, par l’avortement, le droit de vote en reconnaissance du travail fourni pendant la guerre, la pilule, la procréation assistée, le désir de changer son propre corps dont on dispose désormais librement, et tout ce qui contribua à l’avancée de la femme, tout en ponctuant la pièce par des rappels de dates importantes, celles qui marque un tournant dans cette longue et sinueuse évolution qui, des années plus tard, semble quasiment innées pour les jeunes filles contemporaines. Et pourtant, le chemin fut long et il reste encore de la route à parcourir pour que hommes et femmes deviennent, non pas identiques, mais égaux voire complémentaires.
La femme est ici vue comme un musée et chacune d’entre nous peut s’y retrouver. Tandis que Simone incarne toutes les femmes, elle se montre également un guide formidable. Elle donne des précisions, des explications, des compléments d’informations mais toujours avec humour et enrobé dans des calembours. A l’instar du titre, les jeux de mots se succèdent dans ses interventions et apportent un vent de légèreté tout en marquant les esprits.
Incroyable de se remémorer par exemple que dans les années 50, l’avortement était encore considéré comme un crime contre l’Etat et était passible de la peine de mort. Il faudra attendre le Manifeste des 343 salopes pour faire évoluer les mentalités. Sur le plateau, les quatre actrices sont formidables. Trinidad, qui a pleinement contribué à l’écriture de la pièce, est Marcelle, Marcelline, Marciane et Marcia avec une extrême sensibilité tandis que France, Francine, Framboise et Fanfan prennent vie grâce au talent d’Agnès Bove. Serena Reinaldi, que nous avions été applaudir il y a quelques mois dans Ah ! Le grand homme, trouve ici un terrain de jeu idéal pour laisser s’exprimer tout son potentiel en incarnant avec générosité Giovanna, Giovannina, Gina et Janis. De jeux de mots en réalités, de miracles de l’évolution en absurdités, grâce à des images d’archives ou des détails, Fabienne Chaudat veille avec délice sur les générations féminines qui s’expriment. Et quand le poids des mots devient trop faible, rien de tel qu’une chanson, à quatre voix, pour frapper un grand coup. Que ce soit en parodiant Si tu vas à Rio de Dario Moreno (devenu « Si tu as un robot »), Bambino de Giuseppe Franciulli (« Libido » sur le plaisir féminin), Les Rois Mages de Mario et Giosy Capuano (« Comme c’est dommage », véritable hymne en faveur de l’avancée en matière d’interruption volontaire de grossesse), Oui j’l’adore de Frédéric Loizeau (qui devient l’entêtant « Tchador » qui fait robe et qui fait store mais propose un regard différent sur le voile et la laïcité), Pour que tu m’aimes encore de Jean-Jacques Goldman (« Pour que tu rames encore » dédicacé aux hommes) ou encore le très réussi Belle (« Veil », vibrant hommage à une grande dame), le spectacle est complet et les messages forts se succèdent.
Et pendant ce temps Simone veille offre des portraits de femmes à la fois drôles et touchants grâce à une écriture incisive et très juste. Inutile d’attendre le 8 mars (journée de la lutte pour les droits des femmes, dont la première date de 1982) pour célébrer comme il se doit la femme émancipée. Comme le disait à juste titre Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ». Il est vrai que cette évolution tient davantage du « présent compliqué » que du « passé simple » mais le spectacle nous invite à continuer le chemin, à avancer, à changer le monde et surtout à rêver pour pouvoir s’accomplir, dans le respect et la liberté de chaque individu et où l’on peut se réaliser et trouver le bonheur sans forcément passer par la maternité. C’est pourquoi, comme les quatre comédiennes le chantent avec conviction, nous avons nous aussi envie d’adresser un message sincère et reconnaissant à Madame Veil (et à celles qui seront les modèles de demain) : « merci d’avoir fait d’une femme une personne ... sous chaque femme, méfiez-vous, se cache une lionne et celle que je suis te salue, merci Simone ! ».
Depuis 2012 le petit cabaret-spectacle écrit en hommage à Simone Veil et le féminisme tourne à Paris et en France.
De retour au Studio Hébertot avec une nouvelle distribution, le spectacle nous embarque dans 40 ans de féminisme à travers 4 générations de femmes.
Pendant 1 heure 20, le public s’attache à Marcelle, Giovanna, France, leurs filles et petites filles, pendant que la narratrice, Simone, présente ces différents stéréotypes de l’évolution de la femme depuis 1950 et les dates clefs de la condition féminine (discours de Simone Veil à l’Assemblée Nationale, procès de Bobigny, Manifeste des 343 salopes, …).
En passant par Marcelle, l’ouvrière peu instruite des années 50, battue par son mari et engrossée tous les ans (« Vous vous rendez compte ? Six mois après le dernier. J’ai l’impression d’être un four à pain. Y’a une fournée qui sort, y’en a une autre qui rentre ».), Framboise la parfaite mère au foyer des années 90 (« Alors c’est ça le nouveau combat des féministes ? Changer la taille du bonnet ? ») ou encore Fanfan l’avocate des années 2010 (« Je peux vous assurer que le salaire n’est pas sexuellement transmissible. Il gagne toujours 27% de plus que moi ».) le spectateur s’attache à ces portraits toujours drôles et souvent touchants. Drôles parce l’humour est toujours incisif, truffé de jeux de mots ou de contrepèteries, touchants parce que, à travers ces luttes décisives comme le droit de vote, le droit de travailler, le droit à l’avortement, l’égalité hommes-femmes, la pilule, etc, on ne peut que se rappeler combien rien n’est acquis et surtout combien les femmes ont dû se battre pour obtenir, caillou après caillou, les droits les plus élémentaires qui aujourd’hui paraissent innés aux jeunes filles nées au XXIème siècle mais qui sont encore souvent fragiles.
Avec une mise en scène et un décor dépouillé (des tabourets en forme de chiffres évoquent les années qui passent (1950, 1970, 1990, 2010), des projections videos (discours de Simone Veil, publicités Moulinex des années 50, …) le texte est incarné par les 4 comédiennes très inspirées qui s’amusent visiblement dans leurs compositions respectives. Les chansons populaires réécrites au goût du thème (« Oui Tchador » sur l’air de « Oui j’l’adore » de Frédéric Loiseau, « Libido » sur la musique de « Bambino », ou bien « Veil », sur l’air de « Belle », …) accompagnées de répliques mordantes qui fusent sans aucun temps mort font mouche et touchent le public à tous les coups.
C’est frais, c’est drôle, et c’est surtout nécessaire.
De retour au Studio Hébertot avec une nouvelle distribution, le spectacle nous embarque dans 40 ans de féminisme à travers 4 générations de femmes.
Pendant 1 heure 20, le public s’attache à Marcelle, Giovanna, France, leurs filles et petites filles, pendant que la narratrice, Simone, présente ces différents stéréotypes de l’évolution de la femme depuis 1950 et les dates clefs de la condition féminine (discours de Simone Veil à l’Assemblée Nationale, procès de Bobigny, Manifeste des 343 salopes, …).
En passant par Marcelle, l’ouvrière peu instruite des années 50, battue par son mari et engrossée tous les ans (« Vous vous rendez compte ? Six mois après le dernier. J’ai l’impression d’être un four à pain. Y’a une fournée qui sort, y’en a une autre qui rentre ».), Framboise la parfaite mère au foyer des années 90 (« Alors c’est ça le nouveau combat des féministes ? Changer la taille du bonnet ? ») ou encore Fanfan l’avocate des années 2010 (« Je peux vous assurer que le salaire n’est pas sexuellement transmissible. Il gagne toujours 27% de plus que moi ».) le spectateur s’attache à ces portraits toujours drôles et souvent touchants. Drôles parce l’humour est toujours incisif, truffé de jeux de mots ou de contrepèteries, touchants parce que, à travers ces luttes décisives comme le droit de vote, le droit de travailler, le droit à l’avortement, l’égalité hommes-femmes, la pilule, etc, on ne peut que se rappeler combien rien n’est acquis et surtout combien les femmes ont dû se battre pour obtenir, caillou après caillou, les droits les plus élémentaires qui aujourd’hui paraissent innés aux jeunes filles nées au XXIème siècle mais qui sont encore souvent fragiles.
Avec une mise en scène et un décor dépouillé (des tabourets en forme de chiffres évoquent les années qui passent (1950, 1970, 1990, 2010), des projections videos (discours de Simone Veil, publicités Moulinex des années 50, …) le texte est incarné par les 4 comédiennes très inspirées qui s’amusent visiblement dans leurs compositions respectives. Les chansons populaires réécrites au goût du thème (« Oui Tchador » sur l’air de « Oui j’l’adore » de Frédéric Loiseau, « Libido » sur la musique de « Bambino », ou bien « Veil », sur l’air de « Belle », …) accompagnées de répliques mordantes qui fusent sans aucun temps mort font mouche et touchent le public à tous les coups.
C’est frais, c’est drôle, et c’est surtout nécessaire.
"Et Pendant Ce Temps Simone Veille" est une pièce sur l'histoire du féminisme qui traite ce thème avec humour sans jamais tomber dans le militantisme aggressif.
Tout le monde s'y retrouve, les hommes comme les femmes.
En 1h30 les 4 comédiennes nous font revivre 60 ans de féminisme avec un rappel des grandes dates pour les femmes et des extraits vidéos de moment clés de l'histoire.
A voir sans hésitez et à faire partager aux jeunes générations !
Tout le monde s'y retrouve, les hommes comme les femmes.
En 1h30 les 4 comédiennes nous font revivre 60 ans de féminisme avec un rappel des grandes dates pour les femmes et des extraits vidéos de moment clés de l'histoire.
A voir sans hésitez et à faire partager aux jeunes générations !