Critiques pour l'événement Espæce
10 déc. 2017
8/10
9
« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner »

Après Avignon en 2016 et sûrement d’autres endroits mais j’ai pas creusé la question, Aurélien Bory s’empare d’un des espaces du 104 pour y installer sa machine infernale. Il y a quelque chose de Kafka dans cette histoire avec ces cinq personnages enfermés dans cet espace protéiforme. Ce fameux grand mur est impressionnant et je suis époustouflé, comme dans un spectacle de magie, même si ça m’énerve, de le voir bouger avec l’aide quasi-invisible des régisseurs. Parler de Perec sans énoncer un seul mot. Un peu comme quand celui-ci écrit une histoire sans utiliser la lettre e. Impossible n’est pas français. Je pense qu’on pourrait demander à plusieurs spectateurs la petite histoire qu’ils se sont fait dans leur tête, nous obtiendrions à chaque fois une version différente. Car Espaece ouvre notre boite à imaginaire, aidé par les performances des interprètes, acrobate, contorsionniste, chanteuse lyrique, Olivier Martin Salvan qui est un effet spécial à lui tout seul, avec un solo hilarant, qui s’adaptent comme ils peuvent à ce fameux espace.

Il y a sûrement des références qui nous échappent, mais on tient là un très bel objet visuel non identifié.