Critiques pour l'événement Comme à la maison
Excellente pièce sur ces sacrés secrets de famille, qui va plus loin que le simple boulevard, la simple comédie !
La tension est tenue jusqu’à... ce qu’elle ne soit plus tenue...!! Des sujets très délicats sont évoqués, certains à demi-mots, d'autres en majuscules.
Petite frustration (cinquième coeur manquant) : il y a matière à faire un peu plus long quand on sait le qui et le pourquoi du comment... (Mais heureusement, on ne tombe pas dans les rabibochages peu crédibles, du Jardin d'Alphonse).
La tension est tenue jusqu’à... ce qu’elle ne soit plus tenue...!! Des sujets très délicats sont évoqués, certains à demi-mots, d'autres en majuscules.
Petite frustration (cinquième coeur manquant) : il y a matière à faire un peu plus long quand on sait le qui et le pourquoi du comment... (Mais heureusement, on ne tombe pas dans les rabibochages peu crédibles, du Jardin d'Alphonse).
Comme dit le proverbe, on ne choisit pas sa famille. Dans le cas présent, le moins que l’on puisse dire c’est que celle-là ne manque pas de sel (voire même d’épice au regard des répliques cinglantes présentes tout au long de la pièce). Comme à la maison, c’est un nouvel an à la mode western, un règlement de compte sur fond de bulle de champagne.
Pourtant, tout commençait si bien. En ce réveillon de la Saint-Sylvestre, enfants, parents et une tante se retrouvent pour célébrer ensemble la nouvelle année qui va s’ouvrir. On prévoit de mettre les petits plats dans les grands. Mais voilà, ce qui devait être un beau et chaleureux repas va rapidement se transformer en séance d’exhumation des (nombreux) cadavres dormant depuis trop longtemps dans les placards. Terminée l’ambiance de fête. Et là où fanent les bons vœux fleurissent les plus terribles vérités. Celles qui blessent et qui détruisent. Père, mère, fils, fille, tante, bru : personne n’est épargné. De l’aveu le plus frivole au secret le plus sordide, tout est déballé.
Le ton est donné. Sur scène prend place une pièce à l’humour grinçant, féroce, corrosif. Les frileux de l’humour noir seront bien avisés de passer leur chemin. Pour les autres, qu’ils poussent la porte du théâtre de Paris, cette pièce risque de leur plaire. Le texte est plutôt bien écrit. Les dialogues ciselés sont bien mis en valeur par l’interprétation des comédiens. Le rythme est suffisamment soutenu pour ne provoquer aucun ennui chez le spectateur. Seule la toute dernière minute m’a un peu déçu, trouvant en effet la fin un peu décalée et pas totalement cohérente par rapport au reste de la pièce.
Néanmoins, malgré ce détail, Comme à la maison se laisse regarder avec plaisir.
Alors si le cœur vous en dit, un siège libre vous attend à la table de cette famille « Tatidaniellesque » ... à vos risques et périls bien sûr.
Ah, si une dernière chose : bonne année … enfin si vous sortez indemnes de cette soirée !
Pourtant, tout commençait si bien. En ce réveillon de la Saint-Sylvestre, enfants, parents et une tante se retrouvent pour célébrer ensemble la nouvelle année qui va s’ouvrir. On prévoit de mettre les petits plats dans les grands. Mais voilà, ce qui devait être un beau et chaleureux repas va rapidement se transformer en séance d’exhumation des (nombreux) cadavres dormant depuis trop longtemps dans les placards. Terminée l’ambiance de fête. Et là où fanent les bons vœux fleurissent les plus terribles vérités. Celles qui blessent et qui détruisent. Père, mère, fils, fille, tante, bru : personne n’est épargné. De l’aveu le plus frivole au secret le plus sordide, tout est déballé.
Le ton est donné. Sur scène prend place une pièce à l’humour grinçant, féroce, corrosif. Les frileux de l’humour noir seront bien avisés de passer leur chemin. Pour les autres, qu’ils poussent la porte du théâtre de Paris, cette pièce risque de leur plaire. Le texte est plutôt bien écrit. Les dialogues ciselés sont bien mis en valeur par l’interprétation des comédiens. Le rythme est suffisamment soutenu pour ne provoquer aucun ennui chez le spectateur. Seule la toute dernière minute m’a un peu déçu, trouvant en effet la fin un peu décalée et pas totalement cohérente par rapport au reste de la pièce.
Néanmoins, malgré ce détail, Comme à la maison se laisse regarder avec plaisir.
Alors si le cœur vous en dit, un siège libre vous attend à la table de cette famille « Tatidaniellesque » ... à vos risques et périls bien sûr.
Ah, si une dernière chose : bonne année … enfin si vous sortez indemnes de cette soirée !
Comme à la maison est programmé à un horaire tardif (21 heures) et il est inutile d’arriver en avance. Vous serez contraint de déambuler debout dans le hall sans pouvoir vous asseoir, ou de trouver refuge dans un café des alentours.
A tout prendre je vous conseille fortement de dîner auparavant chez Adrien Cachot au Détour, qui est à deux pas. C'est divin et d'un remarquable rapport qualité/prix. Parce qu'en sortant de la pièce il est probable que vous serez refroidi par les repas de famille et que vous préférerez les fuir.
On a tous en tête des moments de tension vécus avec des proches. Mais le crescendo qui s'enchaine sur la scène atteint des sommets. On croit avoir entendu le pire et on pense qu'une accalmie se produira et un détail vient relancer de nouvelles horreurs.
Horreurs pour les personnages qui subissent les foudres et les critiques de Suzanne (Annie Gregorio). C'est la chef de famille, sur qui tout repose, vérités et joies, comme mensonges et désillusions. Chacun en prendra pour son grade, et même au-delà.
Il faut dire qu'ils l'ont bien cherché. L'envie de raconter queslques-uns des retournements est forte mais ce serait au détriment du suspense. Sachez surtout que c'est très drôle et qu'on rit beaucoup. La fin, inattendue, est une belle revanche.
L'action se situe un soir de 1er janvier et le repas qui devait marquer la réconciliation de la famille ne fera que précipiter son implosion. Parce que sans doute on ne guérit jamais de son enfance, surtout quand on vous a caché vos origines.
On pourra trouver des points communs avec Juste la fin du monde en version comédie. On pourra aussi penser qu'on a déjà vu cette salle à manger quelque part, ici-même servant de décor à une autre pièce. Le concept de développement durable est nouveau au théâtre mais il fonctionne. Le papier, l'escalier, les rideaux ... tout colle.
Bénédicte Fossey et Eric Romand ont concocté des dialogues qui fusent sans arrêt. Cette pièce est à retenir pour ceux qui voudront démarrer l'année 2018 dans une atmosphère joyeuse.
Allez-y en famille, la vôtre vous semblera ensuite plutôt facile à vivre. Au retour cachez sous le sapin le dernier livre d'Eric Romand, Mon père, ma mère et Sheila, paru chez Stock à la rentrée et tirez au sort l'heureux gagnant.
A tout prendre je vous conseille fortement de dîner auparavant chez Adrien Cachot au Détour, qui est à deux pas. C'est divin et d'un remarquable rapport qualité/prix. Parce qu'en sortant de la pièce il est probable que vous serez refroidi par les repas de famille et que vous préférerez les fuir.
On a tous en tête des moments de tension vécus avec des proches. Mais le crescendo qui s'enchaine sur la scène atteint des sommets. On croit avoir entendu le pire et on pense qu'une accalmie se produira et un détail vient relancer de nouvelles horreurs.
Horreurs pour les personnages qui subissent les foudres et les critiques de Suzanne (Annie Gregorio). C'est la chef de famille, sur qui tout repose, vérités et joies, comme mensonges et désillusions. Chacun en prendra pour son grade, et même au-delà.
Il faut dire qu'ils l'ont bien cherché. L'envie de raconter queslques-uns des retournements est forte mais ce serait au détriment du suspense. Sachez surtout que c'est très drôle et qu'on rit beaucoup. La fin, inattendue, est une belle revanche.
L'action se situe un soir de 1er janvier et le repas qui devait marquer la réconciliation de la famille ne fera que précipiter son implosion. Parce que sans doute on ne guérit jamais de son enfance, surtout quand on vous a caché vos origines.
On pourra trouver des points communs avec Juste la fin du monde en version comédie. On pourra aussi penser qu'on a déjà vu cette salle à manger quelque part, ici-même servant de décor à une autre pièce. Le concept de développement durable est nouveau au théâtre mais il fonctionne. Le papier, l'escalier, les rideaux ... tout colle.
Bénédicte Fossey et Eric Romand ont concocté des dialogues qui fusent sans arrêt. Cette pièce est à retenir pour ceux qui voudront démarrer l'année 2018 dans une atmosphère joyeuse.
Allez-y en famille, la vôtre vous semblera ensuite plutôt facile à vivre. Au retour cachez sous le sapin le dernier livre d'Eric Romand, Mon père, ma mère et Sheila, paru chez Stock à la rentrée et tirez au sort l'heureux gagnant.
Nous sommes dans la France profonde pour assister à une agréable pièce menée de main de maître, je devrais dire de maîtresse, par la truculente Annie Gregorio.
Avec son accent, sa verve et son autorité elle dirige à la baguette sa famille et la troupe. C’est drôle malgré la lourdeur de l’ambiance. L’obligation d’être réuni pour le premier de l’an va être l’occasion des règlements de comptes. La mort du père, les rancœurs, les non dits et les révélations de sordides secrets bien gardés jusque là, vont faire exploser le fragile équilibre familial.
Les couples se séparent, les frères et sœurs se déchirent un peu comme dans « le jardin d’Alphonse » mais un ton en dessous !
Avec son accent, sa verve et son autorité elle dirige à la baguette sa famille et la troupe. C’est drôle malgré la lourdeur de l’ambiance. L’obligation d’être réuni pour le premier de l’an va être l’occasion des règlements de comptes. La mort du père, les rancœurs, les non dits et les révélations de sordides secrets bien gardés jusque là, vont faire exploser le fragile équilibre familial.
Les couples se séparent, les frères et sœurs se déchirent un peu comme dans « le jardin d’Alphonse » mais un ton en dessous !
Décidément, cette saison, j’enchaîne les comédies cyniques sur les familles à éviter absolument ! Après La Perruche et Ramsès II, c’est dans Comme à la maison qu’on se retrouve au sein d’une famille un peu barjot pleine de secrets bien enfouis jusqu’ici mais qui vont un peu exploser au cours de ce déjeuner post-réveillon où toute la famille est réunie. Je m’abstiendrais d’en dévoiler davantage au risque de trop vous divulgacher le spectacle mais je préviens d’avance : âmes sensibles, s’abstenir !
Difficile de se faire un avis arrêté devant ce spectacle : on est en équilibre sur un fil et on penche sans arrêt de chaque côté : devant des blagues vraiment trash, on a du mal à rire franchement, et puis finalement une réplique passe un peu de pommade de manière à nous faire sortir ce rire qu’on retenait peut-être par la force. C’est un sentiment étrange que d’hésiter ainsi entre rire et s’indigner. Peut-être est-ce dû aussi à l’utilisation de ficelles parfois un peu lourdes du théâtre de boulevard qui fait qu’on n’arrive pas vraiment à lâcher prise devant ces situations extravagantes et franchement hardcore ?
Pourtant, si les situations sont parfois grotesques, on sent que niveau dialogue les auteurs se sont fait plaisir. Les échanges sont cyniques, insolents, parfois bien trouvés, souvent acerbes. On le comprend dès que le rideau se lève : les premières répliques d’Annie Grégorio imposent un rythme soutenu et des vannes piquantes qui fusent à chaque fin de dialogue. Les bases d’un bon boulevard sont là, et pourtant le spectacle semble se chercher encore : avec ces situations loufoques style humour anglais, ces répliques indigestes qui oscillent entre un rire francs et ces relations poisons qui ont un côté touchant devant l’humanité indéniable de chaque personnage, difficile de se positionner.
En vérité, je ne suis pas sûre que le spectacle tiendrait sans le bel ensemble de comédiens que Pierre Cassignard a réuni sur la scène de la Salle Réjane. Annie Grégorio mène la danse avec une verve impressionnante, sorte de monstre de pierre au coeur de velours. Sous sa carapace de mère indigne où elle enchaîne les (bons) mots les plus immoraux, on sent malgré tout une grande humanité, une peur de se dévoiler, une impossibilité à donner l’amour dont elle semble avoir été privée.
Tous oscillent ainsi entre l’être et le paraître ; Lisa Martino touche par son regard de l’enfant qui attend la récompense et la reconnaissance, Aude Thirion est une bru méprisée qui a su obtenir rapidement toute ma sympathie et un soutien sans faille tout le long du spectacle. Jeoffrey Bourdenet affiche le sourire en coin de celui qui a réussi mais parvient à montrer l’indicible. Heureusement, Françoise Pinkwasser vient raviver le tout avec un bel entrain et son regard apaisant est un échappatoire non négligeable. Enfin, Pierre-Olivier Mornas est sans nul doute le personnage qui nous met dans la situation la plus inconfortable. Il est gênant et sa situation dérange autant qu’elle indigne. Il est l’oiseau tombé du nid et sa détresse irradie le plateau à la manière d’une douleur diffuse.
Difficile de se faire un avis arrêté devant ce spectacle : on est en équilibre sur un fil et on penche sans arrêt de chaque côté : devant des blagues vraiment trash, on a du mal à rire franchement, et puis finalement une réplique passe un peu de pommade de manière à nous faire sortir ce rire qu’on retenait peut-être par la force. C’est un sentiment étrange que d’hésiter ainsi entre rire et s’indigner. Peut-être est-ce dû aussi à l’utilisation de ficelles parfois un peu lourdes du théâtre de boulevard qui fait qu’on n’arrive pas vraiment à lâcher prise devant ces situations extravagantes et franchement hardcore ?
Pourtant, si les situations sont parfois grotesques, on sent que niveau dialogue les auteurs se sont fait plaisir. Les échanges sont cyniques, insolents, parfois bien trouvés, souvent acerbes. On le comprend dès que le rideau se lève : les premières répliques d’Annie Grégorio imposent un rythme soutenu et des vannes piquantes qui fusent à chaque fin de dialogue. Les bases d’un bon boulevard sont là, et pourtant le spectacle semble se chercher encore : avec ces situations loufoques style humour anglais, ces répliques indigestes qui oscillent entre un rire francs et ces relations poisons qui ont un côté touchant devant l’humanité indéniable de chaque personnage, difficile de se positionner.
En vérité, je ne suis pas sûre que le spectacle tiendrait sans le bel ensemble de comédiens que Pierre Cassignard a réuni sur la scène de la Salle Réjane. Annie Grégorio mène la danse avec une verve impressionnante, sorte de monstre de pierre au coeur de velours. Sous sa carapace de mère indigne où elle enchaîne les (bons) mots les plus immoraux, on sent malgré tout une grande humanité, une peur de se dévoiler, une impossibilité à donner l’amour dont elle semble avoir été privée.
Tous oscillent ainsi entre l’être et le paraître ; Lisa Martino touche par son regard de l’enfant qui attend la récompense et la reconnaissance, Aude Thirion est une bru méprisée qui a su obtenir rapidement toute ma sympathie et un soutien sans faille tout le long du spectacle. Jeoffrey Bourdenet affiche le sourire en coin de celui qui a réussi mais parvient à montrer l’indicible. Heureusement, Françoise Pinkwasser vient raviver le tout avec un bel entrain et son regard apaisant est un échappatoire non négligeable. Enfin, Pierre-Olivier Mornas est sans nul doute le personnage qui nous met dans la situation la plus inconfortable. Il est gênant et sa situation dérange autant qu’elle indigne. Il est l’oiseau tombé du nid et sa détresse irradie le plateau à la manière d’une douleur diffuse.
La salle Réjane est petite, évitez les premiers rangs, trop proches de la scène à mon goût.
La pièce nous transporte au sein d'une famille déjantée, les dialogues fusent et Annie Gregorio qui joue le rôle de la mère au caractère bien trempé est formidable.
Un mélange d'humour noir et de franches rigolades, pas le temps de s'ennuyer une seconde, cela passe très vite car tous les acteurs nous font passer un bon moment :)
La pièce nous transporte au sein d'une famille déjantée, les dialogues fusent et Annie Gregorio qui joue le rôle de la mère au caractère bien trempé est formidable.
Un mélange d'humour noir et de franches rigolades, pas le temps de s'ennuyer une seconde, cela passe très vite car tous les acteurs nous font passer un bon moment :)
Ah quand une famille se retrouve réunie pour un moment festif, même si le père malade reste enfermé dans sa chambre, ne nous étonnons pas que les mensonges, les cachoteries, les rancunes et surtout les secrets tentent de ressortir du passé, là où ils se terrent enfouis dans les oublis meurtris ou bâillonnés par les usages de la convenance.
Oh mais quel pataquès !... Suzanne, patronne matriarcale de cette famille sarthoise, sort ses griffes autant qu’elle retient ses rancœurs. Elle oscille sans ciller entre rage et courage, laissant trainer son amour derrière ses abords de souveraine froide et lucide. Elle accueille chacun des membres comme un problème à régler, avec le sourire caustique de celle qui subit mais ne se soumet pas.
Et ça débarque, ça déballe, ça rembarque ! Pas vus pas pris mais toujours bien dit !... Il y a comme un « j’ai deux mots à vous dire » qui plane, un « qui s’y frotte s’y pique » aussi. Et tout à coup, ça fuse, comme un aigle qui s’abat sur sa proie.
Tous les attributs dangereux des retrouvailles se conjuguent alors. Retrouvailles de la fratrie avec son enfance et sa jeunesse ; Les blessures non pansées ; Celles toujours ouvertes qu’on préfère soumettre à la dérision de l’évitement comme celles trop importantes qui attendent des soins.
Bénédicte Fossey et Eric Romand signent un texte simple et en même temps irrémédiablement chargé de sens. Les repas de famille et ce qu’ils font rejaillir de nos mémoires et de nos oublis, inconscients ou pas ; Les pulsions archaïques autour de la mère nourricière, le modèle, l’exemple, le totem qui ne peut pas faillir ; Le télescopage des places acquises ou conquises dans la tribu qui se rejoue toujours ; La quête de reconnaissance de l’adulte devenu·e, qui peut passer parfois par une recherche de vérité et de résilience sur les méfaits connus, méconnus ou supposés de l’histoire familiale.
La mise en scène de Pierre Cassignard semble faire le choix de la sobriété. Aucun effet inutile ne vient alourdir l’histoire. La fluidité glisse avec adresse et précision. L’ensemble est plaisant, drôle et prenant à la fois. Pierre Cassignard laisse toute la place aux comédiens pour nous entreprendre et nous faire goûter aux saillies croustillantes du texte et aux truculences des jeux. C’est bien vu.
La distribution remporte un franc succès. Annie Grégorio en tête qui nous présente une incroyable et désopilante Mater Familias. La savoureuse Françoise Pinkwasser nous montre une tata déjantée à point. Aude Thirion, une bru plus coincée tu meurs. Et Lisa Martino, Pierre-Olivier Mornas et Jeoffrey Bourdenet, tous les trois justes, précis et convaincants, composent une fratrie comme on souhaite n'en voir que chez des voisins, des cousins très éloignés ou des copains perdus de vue mais surtout pas dans sa famille ! …
Les pensées surviennent devant les miroirs implacables de la scène. Les rires parfois jaunes côtoient les autres franchement drôles. Une comédie de mœurs sympathique.
Oh mais quel pataquès !... Suzanne, patronne matriarcale de cette famille sarthoise, sort ses griffes autant qu’elle retient ses rancœurs. Elle oscille sans ciller entre rage et courage, laissant trainer son amour derrière ses abords de souveraine froide et lucide. Elle accueille chacun des membres comme un problème à régler, avec le sourire caustique de celle qui subit mais ne se soumet pas.
Et ça débarque, ça déballe, ça rembarque ! Pas vus pas pris mais toujours bien dit !... Il y a comme un « j’ai deux mots à vous dire » qui plane, un « qui s’y frotte s’y pique » aussi. Et tout à coup, ça fuse, comme un aigle qui s’abat sur sa proie.
Tous les attributs dangereux des retrouvailles se conjuguent alors. Retrouvailles de la fratrie avec son enfance et sa jeunesse ; Les blessures non pansées ; Celles toujours ouvertes qu’on préfère soumettre à la dérision de l’évitement comme celles trop importantes qui attendent des soins.
Bénédicte Fossey et Eric Romand signent un texte simple et en même temps irrémédiablement chargé de sens. Les repas de famille et ce qu’ils font rejaillir de nos mémoires et de nos oublis, inconscients ou pas ; Les pulsions archaïques autour de la mère nourricière, le modèle, l’exemple, le totem qui ne peut pas faillir ; Le télescopage des places acquises ou conquises dans la tribu qui se rejoue toujours ; La quête de reconnaissance de l’adulte devenu·e, qui peut passer parfois par une recherche de vérité et de résilience sur les méfaits connus, méconnus ou supposés de l’histoire familiale.
La mise en scène de Pierre Cassignard semble faire le choix de la sobriété. Aucun effet inutile ne vient alourdir l’histoire. La fluidité glisse avec adresse et précision. L’ensemble est plaisant, drôle et prenant à la fois. Pierre Cassignard laisse toute la place aux comédiens pour nous entreprendre et nous faire goûter aux saillies croustillantes du texte et aux truculences des jeux. C’est bien vu.
La distribution remporte un franc succès. Annie Grégorio en tête qui nous présente une incroyable et désopilante Mater Familias. La savoureuse Françoise Pinkwasser nous montre une tata déjantée à point. Aude Thirion, une bru plus coincée tu meurs. Et Lisa Martino, Pierre-Olivier Mornas et Jeoffrey Bourdenet, tous les trois justes, précis et convaincants, composent une fratrie comme on souhaite n'en voir que chez des voisins, des cousins très éloignés ou des copains perdus de vue mais surtout pas dans sa famille ! …
Les pensées surviennent devant les miroirs implacables de la scène. Les rires parfois jaunes côtoient les autres franchement drôles. Une comédie de mœurs sympathique.
Ha, que je me suis régalé ! ...
Une pièce bien écrite et mise en scène avec du rythme et de l'énergie comme j'aime ! ... Des dialogues plein de drôlerie et d'esprit caustique.
Bravo aux comédiens et un vrai petit coup de coeur pour Françoise Pinkwaser dont la brillante performance n'a pas vraiment pas été handicapée par sa chaise. Comme quoi ?!...
Une pièce bien écrite et mise en scène avec du rythme et de l'énergie comme j'aime ! ... Des dialogues plein de drôlerie et d'esprit caustique.
Bravo aux comédiens et un vrai petit coup de coeur pour Françoise Pinkwaser dont la brillante performance n'a pas vraiment pas été handicapée par sa chaise. Comme quoi ?!...
Dès le départ la sensation d'une bonne pièce est là.
Elle se confirme tout au long de la pièce. Un "vaudeville" familial.
Les bons, les méchants, les envieux, les rancuniers.
L'ensemble fait que l'on passe un excellent moment.
Elle se confirme tout au long de la pièce. Un "vaudeville" familial.
Les bons, les méchants, les envieux, les rancuniers.
L'ensemble fait que l'on passe un excellent moment.
Ah les fêtes de fin d’année ! Quel bonheur, on s’imagine la douceur, la une cheminée où flambent quelques bûches, l’odeur d’un vin chaud ou d’un gratin.
Les rires, la joie d’ouvrir des cadeaux et les regards complices et émerveillés.
Oui, ça s’est joli sur le papier... mais chez Suzanne (truculente Annie Grégorio) rien ne se passe comme ça, elle n’a pas sa langue dans sa poche, n’a qu’une hâte c’est que ses enfants repartent aussitôt arrivés !
Sa sœur a un moral d’acier, courageuse, clouée dans un fauteuil roulant Ginou a toujours le sourire, et tempère comme elle peut Suzanne. Il est vrai que son mari est en phase terminale, qu’il est à la maison et ne correspond avec sa femme qu’au son de la « cucaracha » qu’il klaxonne tant et plus.
Michel et sa femme arrivent enfin, le fils ainé n’a rien d’un conquérant, il fait ce qu’il peut et mal de toutes façons, Gwennaelle s’est mise son trente-et-un, essaie de faire des efforts d’amabilité, personne ne l’écoute. Sylvie, la fille de Suzanne est comédienne, plutôt dans le genre « pensons-causons » que la franche rigolade. Elle est heureuse avec un nouveau compagnon. Puis vient enfin, Titou, le dernier, qui vient surprendre tout le monde en arrivant du Canada.
Une bonne comédie, mise en scène par Pierre Cassignard, qui a parfaitement jonglé entre comédie et tragédie. Les comédiens sont excellents, les répliques sont drôles, vachardes, on rit beaucoup jusqu’au dénouement imprévu.
Les rires, la joie d’ouvrir des cadeaux et les regards complices et émerveillés.
Oui, ça s’est joli sur le papier... mais chez Suzanne (truculente Annie Grégorio) rien ne se passe comme ça, elle n’a pas sa langue dans sa poche, n’a qu’une hâte c’est que ses enfants repartent aussitôt arrivés !
Sa sœur a un moral d’acier, courageuse, clouée dans un fauteuil roulant Ginou a toujours le sourire, et tempère comme elle peut Suzanne. Il est vrai que son mari est en phase terminale, qu’il est à la maison et ne correspond avec sa femme qu’au son de la « cucaracha » qu’il klaxonne tant et plus.
Michel et sa femme arrivent enfin, le fils ainé n’a rien d’un conquérant, il fait ce qu’il peut et mal de toutes façons, Gwennaelle s’est mise son trente-et-un, essaie de faire des efforts d’amabilité, personne ne l’écoute. Sylvie, la fille de Suzanne est comédienne, plutôt dans le genre « pensons-causons » que la franche rigolade. Elle est heureuse avec un nouveau compagnon. Puis vient enfin, Titou, le dernier, qui vient surprendre tout le monde en arrivant du Canada.
Une bonne comédie, mise en scène par Pierre Cassignard, qui a parfaitement jonglé entre comédie et tragédie. Les comédiens sont excellents, les répliques sont drôles, vachardes, on rit beaucoup jusqu’au dénouement imprévu.
Une bonne comédie repose avant tout sur des caractères bien trempés et hauts en couleur. Une plume enlevée et mordante est donc requise pour assurer le spectacle.
Comme à la maison remplit parfaitement son contrat. La pièce concoctée par Bénédicte Fossey et Éric Romand se définit comme un huis-clos familial explosif qui n’épargne personne. Les noms d’oiseau volent à tout va et Pierre Cassignard booste ces tensions avec vivacité. Une réussite !
Nous sommes le premier Janvier et comme tout les ans, Suzanne reçoit sa famille pour fêter l’événement. Seulement voilà, la matriarche a un caractère de cochon et n’a pas sa langue dans sa poche. Sa franchise blesse son entourage : elle déplore la mollesse de son fils Michel qui a repris le garage ; elle se lamente sur le sort de son actrice de fille Sylvie incapable de garder un homme et elle n’en peut plus de se coltiner son impotente de soeur Geneviève. Seul le benjamin Titou trouve grâce à ses yeux. Exilé au Canada, le jeune homme est chouchouté par Maman qui désapprouve cependant ses penchants sexuels. Que peut-il bien se passer une fois la troupe réunie ? Une catastrophe pardi !
La recette de Comme à la maison est loin d’être originale et reprend tous les ingrédients de la comédie familiale avec son lot de terribles secrets et de non-dits (les passages plus graves sont d’ailleurs difficiles à gérer). Il ne sert cependant à rien de bouder notre plaisir car tout fonctionne comme sur des roulettes. La mécanique est fluide, bien agencée ; les dialogues sont aux petits oignons tout comme les uppercuts verbaux. On rit sans arrêt.
Névrose collective
Les personnages s’avèrent particulièrement bien brossés. On adore Annie Grégorio en patronne à l’accent chantant, peau de vache sans concession qui a trimé toute sa vie et aimerait bien un peu de repos. Aude Thirion est géniale en belle-fille pincée WASP provinciale qui s’ennuie comme un rat mort. Lisa Martino campe une comédienne mal dans sa peau avec beaucoup de naturel. Françoise Pinkwasser est hilarante en tata gaga. Pierre-Olivier Mornas convainct en loser déprimé et humilié et le séduisant Jeoffrey Bourdenet irrite avec délice dans le rôle du fils prodigue un brin beauf.
Comme à la maison catalyse donc avec brio nos névroses familiales. On se régale en compagnie de ces êtres à la dérive. On rigole sans gêne de leurs malheurs et de leurs vacheries.
Comme à la maison remplit parfaitement son contrat. La pièce concoctée par Bénédicte Fossey et Éric Romand se définit comme un huis-clos familial explosif qui n’épargne personne. Les noms d’oiseau volent à tout va et Pierre Cassignard booste ces tensions avec vivacité. Une réussite !
Nous sommes le premier Janvier et comme tout les ans, Suzanne reçoit sa famille pour fêter l’événement. Seulement voilà, la matriarche a un caractère de cochon et n’a pas sa langue dans sa poche. Sa franchise blesse son entourage : elle déplore la mollesse de son fils Michel qui a repris le garage ; elle se lamente sur le sort de son actrice de fille Sylvie incapable de garder un homme et elle n’en peut plus de se coltiner son impotente de soeur Geneviève. Seul le benjamin Titou trouve grâce à ses yeux. Exilé au Canada, le jeune homme est chouchouté par Maman qui désapprouve cependant ses penchants sexuels. Que peut-il bien se passer une fois la troupe réunie ? Une catastrophe pardi !
La recette de Comme à la maison est loin d’être originale et reprend tous les ingrédients de la comédie familiale avec son lot de terribles secrets et de non-dits (les passages plus graves sont d’ailleurs difficiles à gérer). Il ne sert cependant à rien de bouder notre plaisir car tout fonctionne comme sur des roulettes. La mécanique est fluide, bien agencée ; les dialogues sont aux petits oignons tout comme les uppercuts verbaux. On rit sans arrêt.
Névrose collective
Les personnages s’avèrent particulièrement bien brossés. On adore Annie Grégorio en patronne à l’accent chantant, peau de vache sans concession qui a trimé toute sa vie et aimerait bien un peu de repos. Aude Thirion est géniale en belle-fille pincée WASP provinciale qui s’ennuie comme un rat mort. Lisa Martino campe une comédienne mal dans sa peau avec beaucoup de naturel. Françoise Pinkwasser est hilarante en tata gaga. Pierre-Olivier Mornas convainct en loser déprimé et humilié et le séduisant Jeoffrey Bourdenet irrite avec délice dans le rôle du fils prodigue un brin beauf.
Comme à la maison catalyse donc avec brio nos névroses familiales. On se régale en compagnie de ces êtres à la dérive. On rigole sans gêne de leurs malheurs et de leurs vacheries.
Une sensation mitigée en sortant.
Une comédie vacharde sur la famille. Un texte assez brillant qui sent le "vécu". Une ambiance et une vérité dans lesquelles on se retrouve. On a néanmoins la sensation d'un manque de rythme. Les acteurs sont presque tous très à l'aise et brillants dans leurs partitions individuelles mais on a souvent la sensation qu'ils ne jouent pas ensemble. Mentions spéciales à Aude Thirion, Pierre-Olivier Mornas et Lisa Martinot. Annie Grégorio, si brillante habituellement semblait un peu éteinte, Françoise Pinkwasser était "beaucoup trop" et le jeune premier tellement peu naturel qu'il en était presque gênant...
On passe tout de même une vraie bonne soirée et on se dit que le spectacle va gagner au fil du temps.
Une comédie vacharde sur la famille. Un texte assez brillant qui sent le "vécu". Une ambiance et une vérité dans lesquelles on se retrouve. On a néanmoins la sensation d'un manque de rythme. Les acteurs sont presque tous très à l'aise et brillants dans leurs partitions individuelles mais on a souvent la sensation qu'ils ne jouent pas ensemble. Mentions spéciales à Aude Thirion, Pierre-Olivier Mornas et Lisa Martinot. Annie Grégorio, si brillante habituellement semblait un peu éteinte, Françoise Pinkwasser était "beaucoup trop" et le jeune premier tellement peu naturel qu'il en était presque gênant...
On passe tout de même une vraie bonne soirée et on se dit que le spectacle va gagner au fil du temps.