Ses critiques
1 critique
10/10
Il est assez rare pour un créateur d'instaurer un style, preuve de son génie.
C'est ce que Daniel Mesguich a réussi à créer : son style reconnaissable d'entre tous. Ici, il en atteint l'apogée. Dans une brume de fumée, celle du mensonge et de la trahison, les lumières forment des découpes magnifiques traçant sur les visages des comédiens(e)s toutes les marques de la noirceur des âmes de ces personnages voués à la vengeance et à la cruauté. Tel un tableau de Rembrandt, les corps se dessinent dans un espace vidé de tout décor laissant comme seule vedette, LE TEXTE, très peu connu de Cyrano de Bergerac.
La voix off , reconnaissable d'entre toutes, celle de Mesguich, nous aide à suivre l'action et à en comprendre les enjeux. C'est envoutant. Comme est envoutant son principe de boucles musicales rythmant l'action de la pièce ou l'intériorité des personnages. La recherche de Daniel Mesguich sur " le double" est ici poussé à l'extrême puisque les personnages prennent tour à tour le texte de l'autre, leurs lèvres s'enchevêtrant les unes aux autres, les personnages analysant la parole de son adversaire... la prenant sienne... Le jeu des Miroirs , des diagonales en "transtav" sont saisissant. Le jeu de tous les protagonistes est excellent par la maîtrise de l'alexandrin, jamais redondant dans leur bouche, mais actuel et naturel.
Il est à noter que le travail corporel de Caroline Marcadé donne une dimension picturale à cette oeuvre dont la langue est atemporelle pour l'époque de Molière ou Racine. Courez voir cette somptueuse mise en scène au théâtre Dejazet.
Vous aimerez, n'aimerez pas, mais ne serez pas insensible. C'est LE THÉÂTRE.
C'est ce que Daniel Mesguich a réussi à créer : son style reconnaissable d'entre tous. Ici, il en atteint l'apogée. Dans une brume de fumée, celle du mensonge et de la trahison, les lumières forment des découpes magnifiques traçant sur les visages des comédiens(e)s toutes les marques de la noirceur des âmes de ces personnages voués à la vengeance et à la cruauté. Tel un tableau de Rembrandt, les corps se dessinent dans un espace vidé de tout décor laissant comme seule vedette, LE TEXTE, très peu connu de Cyrano de Bergerac.
La voix off , reconnaissable d'entre toutes, celle de Mesguich, nous aide à suivre l'action et à en comprendre les enjeux. C'est envoutant. Comme est envoutant son principe de boucles musicales rythmant l'action de la pièce ou l'intériorité des personnages. La recherche de Daniel Mesguich sur " le double" est ici poussé à l'extrême puisque les personnages prennent tour à tour le texte de l'autre, leurs lèvres s'enchevêtrant les unes aux autres, les personnages analysant la parole de son adversaire... la prenant sienne... Le jeu des Miroirs , des diagonales en "transtav" sont saisissant. Le jeu de tous les protagonistes est excellent par la maîtrise de l'alexandrin, jamais redondant dans leur bouche, mais actuel et naturel.
Il est à noter que le travail corporel de Caroline Marcadé donne une dimension picturale à cette oeuvre dont la langue est atemporelle pour l'époque de Molière ou Racine. Courez voir cette somptueuse mise en scène au théâtre Dejazet.
Vous aimerez, n'aimerez pas, mais ne serez pas insensible. C'est LE THÉÂTRE.