Ce jeune Mathias Pradenas est une belle découverte.

Il se met dans la peau de Jean-Jacques Costa, qui rêve de devenir acteur, de réaliser son rêve et cela même s'il faut décevoir les attentes de ses parents. Une histoire qui peut paraitre banale et pourtant il transporte le spectateur dès les premières minutes. Il n'y a pas d'ennui, pas de temps mort.

Le point fort de ce spectacle est la diversité des sujets abordés (la relation avec sa copine, son job étudiant, le premier appartement...). Ces sujets, abordés avec légèreté gagnent une profondeur de réflexion plus on progresse dans le spectacle. L'acteur questionne le conformisme, les rêves et ceux qui ont le courage de les poursuivre malgré les prises de risque. C'est un texte qui ne parle pas seulement à la jeunesse mais à tous les âges, car il pose des questions de fond, quasi-existentielles, que nous nous sommes tous posés un jour. L'acteur chante et c'est encore un point fort du spectacle. Le chant est maitrisé et les textes comiques sont accompagnés d'une belle interprétation, qui fait sourire et rire sans interruption. La présence de plusieurs personnages, de plusieurs voix et les réflexions abordées dans ce spectacle sont de vrais plaisirs pour les sens. L'acteur étonne. C'est un travail intelligent, plein d'émotion, qui mérite d'être souligné et encouragé. Pour un premier spectacle, on démarre fort et on espère le revoir. Il a mis la barre haut.

Les fêlés offrent une heure de réflexion sur le couple et sa routine, notamment sexuelle.

Chacun des couples dans la salle s'est regardé et a souri à un moment donné de la pièce, preuve que les dialogues peuvent parler à chacun de nous et à nos expériences. L'actrice est merveilleuse, très belle. L'acteur, déjanté, particulier, au bord de la folie. L'intrigue est originale grâce aux rebondissements autour des petits mensonges et secrets. Cette pièce se distingue des pièces traditionnelles sur la psychologie du couple car elle pousse les protagonistes dans leurs propres retranchements avec ces secrets qui invitent chacun de nous à questionner la relation au corps. Le couple n'est finalement qu'une addition d'êtres complexes, complexés. Un moment comique qui questionne.

Malgré quelques moments ennuyeux, on passe un bon moment. L'ennui est généré dans les quinze dernières minutes. Il manque des temps de pause et de silence, des jeux de regards qui en diraient plus long que la frénésie de parole.