Ses critiques
6 critiques
9/10
Ce spectacle conçu par Serge Bagdassarian nous plonge dans l'ambiance d'un cabaret de travestis non situé dans le temps.
Après que les artistes, en loge, se sont présentés à nous, après qu'on a perçu l'ambiance pas forcément apaisée des coulisses, le spectacle commence : paillettes, perruques, plumes, tout y est ! La "patronne" (Véronique Vella) évacue tout d'abord les chansons grivoises, à double-entente, dont nous n'entendrons que quelques couplets. Il ne s'agit pas de "rire de" ces artistes qui ont choisi d'incarner l'autre sexe, mais de "rire avec", et de partager.
Superbes chansons, bons diseurs, voire excellents chanteurs (Bagdassarian, Vella) ils nous embarquent dans un univers où la souffrance est sublimée par l'art, mais pas par une auto-dérision trop facile. À l'exception de Michel Favory, (Tristan, le "doyen" du Cabaret) qui est un peu "en dehors", moins investi, et qui ne fait pas valoir comme il le mérite le magnifique "Condamné à mort" de Genet sur la musique splendide d'Hélène Martin (problème de mémoire du texte?), ils/elles sont vraiment éblouissants. Et d'abord Bagdassarian, dont la composition est au delà des mots : ce qu'il fait passer dans les chansons comme dans le (court) texte parlé allie gravité, courage, humour, beauté (ah, ces gestes de mains, ces bras quasi bolchoieviens!), humanité en un mot. Sa prestation est inoubliable : c'est complètement stylisé et intensément frémissant. Ce qu'il a dû y mettre de lui, ne peut-on s'empêcher de penser ! Vella est absolument impeccable. Benjamin Lavernhe, méconnaissable, est phénoménal de fraîcheur et d'abattage (il joue le "petit jeune" du Cabaret). À la réflexion, même les absences de Michel Favory ajoutent plus qu'elles ne retranchent au spectacle, renforçant l'empathie qui s'empare de la salle devant la belle évocation d'une époque où le "Cabaret" était quasi le seul moyen d'être visible pour ceux qui aiment différemment.
Après que les artistes, en loge, se sont présentés à nous, après qu'on a perçu l'ambiance pas forcément apaisée des coulisses, le spectacle commence : paillettes, perruques, plumes, tout y est ! La "patronne" (Véronique Vella) évacue tout d'abord les chansons grivoises, à double-entente, dont nous n'entendrons que quelques couplets. Il ne s'agit pas de "rire de" ces artistes qui ont choisi d'incarner l'autre sexe, mais de "rire avec", et de partager.
Superbes chansons, bons diseurs, voire excellents chanteurs (Bagdassarian, Vella) ils nous embarquent dans un univers où la souffrance est sublimée par l'art, mais pas par une auto-dérision trop facile. À l'exception de Michel Favory, (Tristan, le "doyen" du Cabaret) qui est un peu "en dehors", moins investi, et qui ne fait pas valoir comme il le mérite le magnifique "Condamné à mort" de Genet sur la musique splendide d'Hélène Martin (problème de mémoire du texte?), ils/elles sont vraiment éblouissants. Et d'abord Bagdassarian, dont la composition est au delà des mots : ce qu'il fait passer dans les chansons comme dans le (court) texte parlé allie gravité, courage, humour, beauté (ah, ces gestes de mains, ces bras quasi bolchoieviens!), humanité en un mot. Sa prestation est inoubliable : c'est complètement stylisé et intensément frémissant. Ce qu'il a dû y mettre de lui, ne peut-on s'empêcher de penser ! Vella est absolument impeccable. Benjamin Lavernhe, méconnaissable, est phénoménal de fraîcheur et d'abattage (il joue le "petit jeune" du Cabaret). À la réflexion, même les absences de Michel Favory ajoutent plus qu'elles ne retranchent au spectacle, renforçant l'empathie qui s'empare de la salle devant la belle évocation d'une époque où le "Cabaret" était quasi le seul moyen d'être visible pour ceux qui aiment différemment.
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