Ses critiques
1 critique
9/10
Une pièce diabolique aux illustres inspirations. Mélanie Journeau invoque Bergman période Scènes de la vie conjugale dans sa mise en scène du texte de Frank d’Ascanio.
Deux femmes devisent sur l’avant-scène tandis qu’une troisième est assise à l’arrière, absente physiquement mais au centre des discussions. Les rapports de force font penser aux Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Le jeu bavard et intellectuel se transforme en jeu du chat et de la souris, à la limite du sadomasochisme. L’ombre de Pedro Almodovar s’insinue avec une perversion qui donne tout le sel de la pièce. La musique initiale et finale renforce cette impression de personnages qui se percutent comme dans un jeu de billard. Cette Gnossienne envoutante d’Erik Satie exige une interprétation lente et douloureuse, demandant de la retenue et l’absence de tout sentimentalisme.
Le jeu dialectique et rhétorique auquel se prêtent les trois femmes renferme bien des surprises. Les faux semblants guident ce couple face à une pièce rapportée qui privilégie les sentiments francs et directs. Les trois actrices jouent sur les affects avec charme et délicatesse. Jamais un mot plus haut que l’autre pour instiller le malaise ou la commisération. Géométrie du Triangle Isocèle est un vrai moment de subtilité théâtrale à découvrir au plus vite.
Deux femmes devisent sur l’avant-scène tandis qu’une troisième est assise à l’arrière, absente physiquement mais au centre des discussions. Les rapports de force font penser aux Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Le jeu bavard et intellectuel se transforme en jeu du chat et de la souris, à la limite du sadomasochisme. L’ombre de Pedro Almodovar s’insinue avec une perversion qui donne tout le sel de la pièce. La musique initiale et finale renforce cette impression de personnages qui se percutent comme dans un jeu de billard. Cette Gnossienne envoutante d’Erik Satie exige une interprétation lente et douloureuse, demandant de la retenue et l’absence de tout sentimentalisme.
Le jeu dialectique et rhétorique auquel se prêtent les trois femmes renferme bien des surprises. Les faux semblants guident ce couple face à une pièce rapportée qui privilégie les sentiments francs et directs. Les trois actrices jouent sur les affects avec charme et délicatesse. Jamais un mot plus haut que l’autre pour instiller le malaise ou la commisération. Géométrie du Triangle Isocèle est un vrai moment de subtilité théâtrale à découvrir au plus vite.