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Sully J São
Sully J São
Amateur de théâtre
43 ans
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Ses critiques

2 critiques
Quai des brumes

Quai des brumes

9/10
10
"T'as de beaux yeux, tu sais ?"

Dès le début du spectacle, Philippe Nicaud nous embarque dans un camion fait de deux phares et deux sièges face public, bruit de moteur, et action. Tout au long des différentes scènes, qui se succéderont avec une fluidité magique à un rythme endiablé, les comédiens nous tiendront en haleine, à travers la brume des sentiments diffus et la lumière de l'amour et nous mènerons jusqu'à quai.

Quelle belle idée a eu le metteur en scène de porter au théâtre ce texte superbe de poésie et d'intensité dramatique. Le film est une icône du cinéma français. Un peu d'iconoclasme ne fait pas de mal. Surtout lorsqu'il s'agit de rendre à la poésie et à la beauté des personnages leur vérité nue sur les planches.
C'était une gageure, croyait-on, tant on est marqué à vie par l'image de Gabin embrassant Morgan. Non, c'était indispensable. Et on est surpris d'apprendre que l'adaptation pour le théâtre n'avait jamais été pensée depuis 80 ans. Sans doute, le film était placé si haut dans notre imaginaire collectif, que nul n'avait cru pouvoir rendre au théâtre la même émotion. C'était un tort.

Les dialogues et le scénario de Prévert, adaptés du roman de Mac Orlan, se prêtent parfaitement à l'art scénique. Surtout quand ils sont servis comme ici par une mise en scène serrée et concise, et par une équipe de comédiens engagés.

La force de la mise en scène, c'est d'avoir pensé les changements de décor par de simples déplacements de grandes structures en bois, matériau noble qui évoque déjà le bateau, la mer; et par des changements d'éclairage. Tout est là, sous nos yeux. Et pourtant on est transporté tour à tour, du quai au bouge de Panama, du cloaque où vit Zabel à la rue, de la fête foraine où les amants vivent l'insouciance légère de leur amour naissant, à l'hôtel où leurs corps se mêleront pour l'éternité.

Mais la scénographie ne suffirait pas à nous embarquer sur les quais du Havre, si la distribution et la direction d'acteurs n'étaient pas au rendez-vous. Sara Viot, d'abord, qui reprend le rôle de Nelly avec intensité et une simplicité rare. Elle donne au personnage de cette femme paumée qui revient à la vie, ranimée par la flamme de la passion, toute l'émotion attendue. On vibre avec elle, on suit avec délice l'évolution de son personnage, de morte-vivante hantant les quais vers la vie la plus absolue d'une femme épanouie qui a trouvé avec son homme un sens à sa vie. C'est sans doute sa performance qui est la plus accomplie.
Idriss, ensuite, dans un Zabel, parrain possessif plus hideux que nature. Il faut beaucoup de générosité à un comédien pour camper un personnage de monstre, et c'est cette générosité qui transparaît à chaque goutte de sueur dégoûtante du personnage sortie par les pores du comédien admirable.
Philippe Nicaud, qui incarne à merveille Panama, ce patron de bistrot exotique échoué dans une ville brumeuse. Ne lui parlez pas de brouillard ! L'évocation du mot fait resurgir de ses tripes tout un passé enfoui avec soin. Ce Panama fait tourner les personnages dans son bar et sur le quai, il voit défiler avec bonheur ces pantins dans un tourbillon qui l'enivre. Il déshabille l'un pour habiller l'autre, et joue au marionnettiste. Pas étonnant que le metteur en scène ait souhaité prendre cette position d'où il peut surveiller les comédiens avec la distance de l'homme blasé et la proximité du compagnon de beuverie.
Sylvestre Bourdeau, pour son rôle de peintre-poète. "Personne n'aime les tableaux, mais tout le monde aime les artistes". En effet, on aime cet artiste désoeuvré, immédiatement attachant, qui vient installer la tonalité tragique avant même que le drame ne se noue. Son suicide déguisé en voyage vers les flots, est particulièrement émouvant, et très bien rendu scéniquement, qui rappelle celui du dadaïste Jacques Vaché dans Par delà les marronniers. Moins convaincant dans le rôle de Lucien, le jeune dévoré de jalousie, il s'en sort honorablement par son énergie.
Last but not least, Fabrice Merlot, qui incarne Jean sans s'encombrer de Jean Gabin. Excellent dans ce rôle de soldat blessé à mort par l'atrocité de la guerre, survivant en sursis permanent dans sa désertion qui est plus une désertion de la vie et du monde qu'une désertion de l'armée. Son amertume et sa noirceur sont rendues à merveille. Au point qu'il est presque spectateur de l'amour qu'il vit pourtant avec Nelly. Jusqu'au bout, il n'y croit pas, il n'y croit plus. Il n'en croit pas ses yeux à lui, de voir ses yeux à elle, des yeux d'ange alors qu'il n'est pas encore tout à fait mort. Il n'en revient pas et pourtant son coeur brûlé peut battre encore. Mais il sait qu'il est condamné et que cette passion sera aussi éphémère qu'un feu de paille, que des flonflons de fête foraine. Magnifique prestation. Pourtant, on rêverait d'un Jean plus émerveillé, plus animé par la joie lorsqu'il tient dans ses bras cette fée. Mais c'est le choix du comédien d'avoir préféré l'incapacité à incarner le bonheur. Respectons-le dans son humilité.

Un spectacle fort et émouvant donc. A voir absolument, pour tous les amoureux de la poésie, et pour ceux qui l'ignorent encore. Pour tous, donc.
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La Double Inconstance

La Double Inconstance

6/10
51
Marivaux trash.
De l'alcool, un flingue, des filles nues...
Si on aime le trash, on est servi : le metteur en scène a tenté de rendre l'oeuvre contemporaine, un peu comme le film Romeo + Juliet. La confrontation de la langue soignée et élégante de Marivaux avec la vulgarité du monde moderne est saisissante : ça ne va pas ensemble.

Malgré un jeu d'acteurs de bon niveau, les filles en particulier, le spectacle est peu convaincant.
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