- Danse / Cirque / Autres
- Le Monfort théâtre
- Paris 15ème
TU, Olivier Meyrou

- Le Monfort théâtre
- 106, rue Brancion
- 75015 Paris
- Porte de Vanves (l.13)
L’histoire est située au Chili.
Pendant un voyage en voiture, Erika raconte à son fils, Matias, comment le jour de sa naissance, elle a aussi enfanté sa sœur jumelle morte pendant les derniers jours de la grossesse.
Matias doit faire face à son histoire. Le vide qu’il a toujours ressenti, ce sentiment d’être incomplet, d’avoir toujours du tromper la tristesse secrète de sa mère, se matérialise. Il sombre. Il fait face à la douleur de sa mère. Il comprend que sa mère ne surmontera pas ce deuil. Il fait face à ce fantôme. Il l’exorcise. Lutter, se libérer des démons, prendre racine. Il quitte sa famille. Il traverse le Chili, à la recherche de ses origines indiennes.
Chez les Mapuches, il prend racine dans la culture de ses ancêtres. Matias renait à lui même.
Seul et concentré, Matias Pilet danse donc dans ces vagues déroulantes de papier qui surgissent et tombent en cascade. Le mouvement est primal, le geste viscéral. Il cabriole, bondit, s’élance : l’homme-embryon et ce placenta de papier ne font plus qu’un dans une intimité dont nous nous maintenons pudiquement à distance… par respect ou par crainte ? Des vidéos et bandes-son chiliens (surtitrés) s’intercalent ou se superposent : la mère de Matias Pilet y dit son propre manque et sa quête de l’enfant mort avant d’être né. Le tout est à la fois poignant et d’une intimité introspective telle qu’on n’ose s’en approcher. On devine la souffrance mais on peine à la ressentir tant ce travail incroyablement millimétré, cette intensité jaillissante sont personnels : on pourra se sentir voyeur d’une quête si viscéralement intime que l’on se refuse à y pénétrer, par pudeur et discrétion. Par excès d’empathie ?
TU est le spectacle d’une renaissance vitale, un monologue intuitivement dansé dans une solitude palpable, un voyage aérien autant que personnel dans lequel on a peur de s’immiscer, tant cette quête relève de l’intime.