TU, Olivier Meyrou

TU, Olivier Meyrou
  • Le Monfort théâtre
  • 106, rue Brancion
  • 75015 Paris
  • Porte de Vanves (l.13)
Itinéraire
Billets de 8,00 à 25,00
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

L’histoire est située au Chili.

Pendant un voyage en voiture, Erika raconte à son fils, Matias, comment le jour de sa naissance, elle a aussi enfanté sa sœur jumelle morte pendant les derniers jours de la grossesse.

Matias doit faire face à son histoire. Le vide qu’il a toujours ressenti, ce sentiment d’être incomplet, d’avoir toujours du tromper la tristesse secrète de sa mère, se matérialise. Il sombre. Il fait face à la douleur de sa mère. Il comprend que sa mère ne surmontera pas ce deuil. Il fait face à ce fantôme. Il l’exorcise. Lutter, se libérer des démons, prendre racine. Il quitte sa famille. Il traverse le Chili, à la recherche de ses origines indiennes.

Chez les Mapuches, il prend racine dans la culture de ses ancêtres. Matias renait à lui même.

 

Note rapide
7,5/10
pour 1 note et 1 critique
0 critique
Note de 1 à 3
0%
1 critique
Note de 4 à 7
100%
0 critique
Note de 8 à 10
0%
1 critique
8 sept. 2016
7,5/10
51
Sur le plateau du Monfort gît un amas de papier blanc, un monceau de feuilles froissées d’où émerge un bruissement qui peu à peu se transforme en crissement. La forme bouge lentement puis de plus en plus fermement, vigoureusement. On devine une courbe et bientôt un bras, une main, un pied viennent affleurer l’extérieur, se rétractent, se lovent dans cette coquille de papier, l’enlacent autant qu’ils s’en éloignent, y reviennent, s’y enfoncent, s’en imprègnent. Seul le silence – presque religieux – accompagne ces froissements de papier. Un homme finira par en émerger. Lui, c’est Matias Pilet, acrobate. Sa sœur jumelle est décédée in utero trois jours avant leur naissance. Avec Olivier Meyrou, documentariste et metteur en scène, l’acrobate est parti au Chili, y a interrogé sa mère mapuche, son père et des sages-femmes pour y puiser sa propre histoire, remplir les trous sur lesquels son enfance s’est construite. Combler les vides. De ces récits et échanges est né TU, le fruit d’un travail introspectif autour de la souffrance de n’être qu’un et du manque de l’autre.

Seul et concentré, Matias Pilet danse donc dans ces vagues déroulantes de papier qui surgissent et tombent en cascade. Le mouvement est primal, le geste viscéral. Il cabriole, bondit, s’élance : l’homme-embryon et ce placenta de papier ne font plus qu’un dans une intimité dont nous nous maintenons pudiquement à distance… par respect ou par crainte ? Des vidéos et bandes-son chiliens (surtitrés) s’intercalent ou se superposent : la mère de Matias Pilet y dit son propre manque et sa quête de l’enfant mort avant d’être né. Le tout est à la fois poignant et d’une intimité introspective telle qu’on n’ose s’en approcher. On devine la souffrance mais on peine à la ressentir tant ce travail incroyablement millimétré, cette intensité jaillissante sont personnels : on pourra se sentir voyeur d’une quête si viscéralement intime que l’on se refuse à y pénétrer, par pudeur et discrétion. Par excès d’empathie ?

TU est le spectacle d’une renaissance vitale, un monologue intuitivement dansé dans une solitude palpable, un voyage aérien autant que personnel dans lequel on a peur de s’immiscer, tant cette quête relève de l’intime.
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Originalité
Talent des artistes
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor