Expo Uderzo, comme une potion magique

Expo Uderzo, comme une potion magique
  • Musée Maillol
  • 59-61, rue de Grenelle
  • 75007 Paris
  • Rue du Bac (l.12)
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Albert Uderzo s’est éteint le 24 mars 2020, à l’âge de 92 ans. Un an après sa disparition, le musée Maillol accueille la toute première grande exposition consacrée à son oeuvre, du 27 mai au 30 septembre 2021, à Paris.

Si Albert fût l’un des maitres incontestés de l’âge d’or de la bande dessinée, il restait à découvrir l’immensité de son travail, le volume incroyable de ses personnages, de ses planches, de ses dessins.

C’est ce que proposera cette exposition inédite conçue et imaginée par la famille Uderzo et une équipe de spécialistes du monde muséal.

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4 oct. 2021
9,5/10
19
Par Toutatis et Bélénos réunis !
En voilà au Musée Maillol une belle exposition consacrée au dessinateur Uderzo !

Une année.
Voici une année qu’Astérie et Obélix sont définitivement orphelins de leurs deux papas, Albert Uderzo étant allé rejoindre au paradis des grands de la BD son pote René Goscinny.

C’était donc l’occasion de lui rendre hommage, en mai dernier, (la durée de l’expo a été prolongée jusqu’à la fin de ce mois d’octobre), dans ce bel accrochage de planches, de couvertures, de fac-similés, d’éléments biographiques ou bien encore de photographies rares.

Les murs sont blancs. La couleur du papier, la teinte de la planche qui va bientôt se remplir de crayonnés passionnants.

Les commissaires de l’exposition ont judicieusement et logiquement choisi de procéder par ordre chronologique.

Les éléments relatifs à l’arrivée en France du jeune Alberto, ses débuts sont évoqués.
Immédiatement, ce qui frappe le public, c’est la précocité de l’enfant en matière graphique.
Déjà, à 10 / 11 ans, on sent poindre ce trait précis, vif, alerte, avec une vraie perception du mouvement, du corps numain.

Sans oublier la prise en compte du lettrage. On remarque déjà dans les dessins de jeunesse la capacité d’Uderzo à placer un texte en relief dans les cases.
(Un peu plus loin dans l’exposition, un moment est consacré spécifiquement à ce travail sur les lettres.)

Ces dessins de la prime jeunesse sont à la fois très impressionnants et très émouvants.

Le temps passe, et voici les premiers vrais héros, Arys Buck, Prince Rollin et Belloy, tous ancrés dans le Moyen-âge.
Après la guerre, c’est le temps des dessins de presse dans France-Dimanche.
Avec tellement de détails, qu’il sera même soupçonné par les forces de l’ordre d’avoir participé à un braquage…
C’est vous dire la qualité des œuvres…

Et puis vient LA rencontre.
De celles qui changent une vie. De celles qui bouleversent votre existence pour toujours.
René Goscinny.

Cette rencontre déterminante à lieu en 1951.
L’alliance du dessin et de texte qui va déboucher sur un phénomène mondial, dix ans après.

Pour l’heure, c’est le premier héros en commun : l’indien Oumpah-pah.
Sont exposées six planches rares de la première version de ce véritable préquel d’Astérix.

Direction les cieux plus ou moins nuageux !
Voici la création des deux plus célèbres chevaliers du ciel, Michel Tanguy et Ernest Laverdure.
Nous nous rendons compte, à la relecture de ces planches consacrés aux deux pilotes de Mirage III, à quel point Uderzo peut vraiment tout dessiner.
Les dessins techniques des oiseaux de fer sont techniquement irréprochables : personne n’a pu déceler la moindre erreur !

Mais il lui faudra passez le crayon à son confère Jijé : impossible de continuer à dessiner les aventures de Tanguy et Laverdure : Astérix et obélix ont fait leur apparition. Le temps vient à manquer à celui qui est pourtant un bourreau de travail et qui ne compte pas ses heures.

Deux gaulois. Deux héros français.
Qui incarnent les valeurs et les codes de l’époque, tout en dynamitant les stéréotypes franchouillards.

Le petit et le gros. L’astérisque et l’obèle, les deux signes typographiques.
Mais il s’agit bien de l’influence de Laurel et Hardy qui préside à la création de ces deux figures incontournables du 9ème art.

Un impressionnant mur de couvertures en diverses langues vient nous rappeler l’universalité de ces deux personnages, connus dans le monde entier.

Et puis, un grand carton vient nous rappeler ce qui fait la spécificité « uderzienne » : l’équilibre du savant et du sérieux, la virtuosité de la courbe et le sens de l’apesanteur.
Un cadre épuré qui évite de le rendre érudit ou bavard.

Une place est faite également eux planches qui montrent à quel point le dessinateur de BD est aussi un passionné d’architecture : le Colisée, Rome, les théâtre et les thermes sont reproduits avec une admirable précision.

J’ai appris quant à moi un détail assez incroyable : Uderzo était daltonien.
Apres avoir colorié un jour un cheval en vert, il s’est aperçu qu’il valait mieux laisser cet aspect graphique à des coloristes. Lui, n’a jamais plus mis en couleur ses héros.

Un petit reproche peut être adressé aux organisateurs, comme me l’a fait remarquer une maman.
Les enfants sont munis d’un petit livret et d’un crayon pour eux aussi dessiner ou répondre à quelques questions.
Ce qui se révèle être au final très difficile : il n’y a pas de petites tables, et le sol est recouvert d’une moquette ce qui complique singulièrement la tâche des têtes plus ou moins blondes : le crayon perce le papier à la moindre pression.

Quoi qu’il en soit, il vous reste un bon mois pour découvrir ou redécouvrir l’univers du grand Albert.
On ressort du Musée Maillol avec une irrépressible envie de relire tous les albums évoqués dans les différentes salles.
27 sept. 2021
9,5/10
13
Saviez-vous qu’Albert Uderzo était daltonien ? On aurait pu penser que cela l’aurait desservi mais loin de là… Nous avons à faire à un être passionné et doué puisqu’il a publié sa première bande dessinée à 18 ans en 1945. Depuis Clopinard jusqu’à l’immense succès international d’Astérix et Obélix en passant par Tanguy et Laverdure ou Oumpah-Pah, c’est une production phénoménale !

Au travers d’une scénographie chronologique, nous découvrons l’œuvre immense de l’artiste. Il faudra prendre son temps car il y a plus de 300 planches, dessins et couvertures à découvrir ou redécouvrir. L’exposition est richement documentée, on apprend comment Uderzo travaillait ses planches, sa capacité à produire quantité de planches avec un délai contraint, comment sa complicité avec Goscinny s’est construite,… Nous avons beaucoup de chance car il y a vraiment de nombreux témoignages de son travail : les coulisses d’un travailleur acharné et passionné. Sa fille Sylvie s’est beaucoup impliquée pour cette exposition dont elle est également commissaire.

On peut dire que très jeune, il a su qu’il voulait dessiner et que c’était sa vocation ! Commençant sa carrière comme illustrateur pour de grands magazines, c’est assez rapidement qu’il se tourne à temps complet vers la bande dessinée pour notre plus grand bonheur.

Cette exposition riche et vivante fait entrer le 9 ème art dans le musée avec panache !

Albert Uderzo nous a quitté le 24 mars 2020, rejoignant son meilleur complice Goscinny, parti en 1977.

Exposition prolongée jusqu'au 30 octobre 2021.
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Oeuvres
Emotions
Intérêt intellectuel
Compréhensibilité
Mise en exposition