- Exposition
- Musée du Quai Branly
- Paris 7ème
Expo Jacques Chirac

- Musée du Quai Branly
- 37, Quai Branly
- 75007 Paris
- Alma Marceau (l.9), Pont de l'Alma (RER C)
Jacques Chirac ou le dialogue des cultures
Parcourez l'histoire culturelle du 20e siècle à travers le portrait de l'ancien Président de la République, fervent défenseur des cultures lointaines.
L'exposition "Jacques Chirac ou le dialogue des cultures" dresse le portrait culturel de l'ancien Président de la République, qui fut à l'origine du musée du quai Branly.
En compagnie d'un guide, découvrez comment les fils d'un destin personnel sont étroitement liés à ceux de l'histoire des civilisations non-occidentales, et à leur reconnaissance en Europe.
L'avis de la rédaction : 6/10. L'exposition Jacques Chirac au musée du Quai Branly a livré exactement ce que l'on attendait d'elle.
En effet, des gros moyens ont été mis en oeuvre pour avoir des objets et sculptures d'art exceptionnels. On y retrouve des artistes d'art contemporain comme Giacometti, Picasso cohabitant avec des sculptures africaines Dan et des masques japonais de théâtre Kyôgen. Que des oeuvres exceptionnelles !
L'exposition est divisée en deux grands thèmes : tout d'abord, un historique consacré à l'évolution de la pensée prônant l'égalité des arts. Puis, la sensibilité et l'influence qu'a pu avoir Chirac dans cette évolution vers une réhabilitation des arts extra-occidentaux.
La première partie de l'exposition est la plus intéressante et c'est dans celle-ci que s'inscrit réellement le musée et son histoire. La partie sur Jacques Chirac est presque inutile puisqu'on n'apprend pas grand chose sur lui, ses idées ou sa réelle influence. On nous dit son amour pour l'Asie, son énergie pour ouvrir des centres culturels mais tout cela reste assez superficiel et promotionnel.
C'est vraiment dommage vu la longueur des panneaux et leur nombre. Ils auraient pu être plus explicatifs.
Un autre bémol est à soulever, celui des associations entre les panneaux et les oeuvres exposées. Quelque fois on se demande pourquoi avoir choisi telle oeuvre pour illustrer un propos comme c'est le cas d'une tête de Saint Jean-Baptiste associé à l'abolition de la peine de mort.
Les oeuvres sont donc magnifiques mais le propos faible et quelques fois peu intéressant.
On pourra cependant regretter 2 aspects : le nombre de panneaux et commentaires divers à lire, le manque de chronologie qui donne l'impression d'une déambulation hasardeuse.
A voir si vous n'avez pas d'autre expo à votre agenda !
Il est d’emblée évident que le parti pris est celui de l’hagiographie, ce qui est attendu vu le lieu mais conduit tout de même à des omissions visibles (un pan entier sur l’opposition de Jacques Chirac au nucléaire militaire mais rien sur la reprise des essais dans le Pacifique ?) et des rapprochements déroutants (une photo de Jacques Chirac enfant sous un texte sur les nazis et l’art « dégénéré », juste parce qu’il était enfant à l’époque).
L’exercice de lier la vie d’un homme à des objets qui ne sont pas de sa propre collection et sur lesquels il n’a pas non plus eu d’influence est difficile et cela se voit : les œuvres semblent posées les unes après les autres sans fil conducteur - ni thématique ni chronologique. J’étais avec un ami et nous nous sommes même demandés si nous n’avions pas pris l’exposition à l’envers (en fait non). Les objets sont plus intéressants dans le musée que dans l’exposition, où ils perdent tout contexte et où la muséo ne les met pas en valeur.
Ces pièces sont variées, beaucoup d’époques et tous les continents sont représentés. Le mélange est vraiment convaincant, avec une œuvre mexicaine à côté d’une œuvre nigériane, de l’art primitif à côté d’art contemporain, un tableau de Picasso pas loin de celui d’une artiste qui nous était jusqu’alors inconnue.
Cette variété défend à merveille le message de diversité, de dialogues des cultures du Musée et plus particulièrement de l’exposition Jacques Chirac.
En revanche, même si j’ai été ému et touché par les pièces, j’ai été déçu par les panneaux du parcours et leur lien parfois très ténu avec ce qui était exposé. Ils racontent la vie de Chirac (les conférencières ont d’ailleurs une fâcheuse tendance à parler de lui à l’imparfait comme s’il nous avait déjà quitté), introduisent des artistes, des hommes influents ayant soutenus la pluralité de l’art, ou l’ouverture de grands musées. En faisant à chaque fois le lien avec le corrézien.
Une fois que j’avais bien compris l’amour de Jacques Chirac pour tous les types d’arts et de civilisations, les trop nombreux panneaux m’ont paru inutiles, répétitifs, voire complètement inintéressants.
Dommage également que le discours sur le Président de la République soit si lisse, promotionnel. C’est agréable au début car cela reste trop rare de valoriser un homme politique sur lesquels il est de meilleur goût de taper… Mais là, le Musée du Quai Branly est tombé dans l’autre extrême : Chi-chi redevient Président, tout était si rose quand tu l’étais !
Une exposition qui vaut largement le détour malgré tout.