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A l’heure où des milliers de personnes meurent chaque année aux portes de l’Europe, le Nimis Groupe nous invite à un voyage percutant et profondément humain. Passionnant, drôle et touchant ! 

Depuis cinq ans, ce collectif d’artistes ausculte les politiques migratoires européennes.

La rencontre avec des demandeurs d’asile, leur nécessité de dire en public ce qu’ils vivent, la joie partagée ensemble ont scellé leur détermination à écrire un spectacle avec eux.  Que se passe-t-il aux frontières, dans les centres d’accueil, lors d’une audition pour une demande d’asile, avant l’ultime voyage vers l’Europe ? Face à l’impasse politique, économique et administrative où la migration semble être rendue, le plateau de théâtre s’ouvre alors comme un espace de rencontres et donne l’espoir d’un possible vivre ensemble.

Accompagné d’exilés, le Nimis Groupe - dont certains ont travaillé avec Françoise Bloch, notamment dans Money - déploie une épopée où l'humour et la légèreté font ressortir la profondeur d’épisodes absurdes de vérité. Un spectacle incisif qui replace l’humain au centre du débat.

 

Théâtre Jean Vilar- Vitry sur seine 

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Le 8/03, 20h, Vitry-sur-seine

Quand nous entrons dans la salle certain-es comédien-nes sont devant la porte et nous attendent, nous disent « Bonsoir » et nous serrent la main. Ce qui nous prend un peu par surprise mais lorsqu’ on arrive tôt -comme c’était mon cas- il est assez amusant d’observer les réactions de chacun, face a ce geste auquel nous ne sommes pas accoutumés !

Ils sont donc tous déjà sur scène ou dans la salle, tous souriant ! Certains sont un peu plus en retrait, semblent encore répéter leur texte sur le plateau. Nous sommes directement plongés dans une atmosphère de complicité avec ces comédiens professionnels ou amateurs.

Ils nous font sortir dès le début de notre bulle, l’on prend conscience de l’autre, du monde qui nous entoure (et ce pendant toute la durée du spectacle).
Le Nimis Groupe se penche sur la question des migrants. Cette actualité qui nous paraît loin, dont on entend certes parler dans les médias, mais dont nous avons du mal à prendre conscience de la gravité.

Le groupe expose avec finesse et habileté des chiffres concrets. Ainsi on apprend que l’UE a dépensé près de 13 milliards d’eurso pour la protection des frontières dont 11 milliards afin de renvoyer les migrants chez eux.

Mais on entend surtout des histoires personnelles racontées par des migrants. On découvre le parcours de plusieurs d’entre eux, tous nommés Bernard Christophe, désireux de rejoindre l’Europe.

Il s’agit de récits qu’ils ont réellement vécus, tous plus inimaginables les uns que les autres. A-t-on réellement rien de mieux à faire que d’empêcher des hommes et des femmes qui représentent 1% de la population européenne d’entrer en Europe ? Ce 1% peut-il véritablement changer notre quotidien ? Les articles 13 et 14 de la déclaration universelle des droits de l’homme défendent le droit de quitter son pays mais non paradoxalement d’arriver dans un autre.

Article 13 : 1.Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 14 : Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile dans d’autres pays.

Si un être humain peut quitter son pays, il devrait donc pouvoir en rejoindre un autre. Non ? Mais cela n’est inscrit nulle part … Cela devait paraitre évident en 1789 …

Pour revenir sur l’appellation commune, Bernard Christophe, j’ai d’abord pensé que c’était dommage car cela risquait de banaliser l’être humain en eux, en retirant la part de personnalité de chacun. Et puis, après réflexion, je me dit qu’en réalité il se nomme TOUS Bernard Christophe, que ce soit les comédiens ou les migrants, que ce soit les hommes ou les femmes. Manière de dire notre essentielle égalité, que l’on soit européen ou non, femme ou homme.

En plus de la part documentaire, le Nimis groupe n’a pas négligé la part visuelle et esthétique. Pour commencer on peut voir plusieurs espaces distincts dont un carré d’herbe qui représente l’endroit du rêve, une salle par laquelle les migrants doivent passer pour répondre à des tas de questions administratives répétitives et sans fin. Ces auditionssont filmées en direct et retransmises sur l’écran derrière eux. Pour une fois, la vidéo est très bien utilisée, elle est tout sauf abusive. En effet, les comédiens jouent ces scènes comme de courtes scènettes cinématographiques en utilisant un clip-clap au début, et nous en connaissons le lieu, la période de la journée (jour ou nuit) comme au début d’un scénario de film : exemple : « Intérieur jour, 5ème heure d’audition CGRA ». On peut également penser à l’insertion d’une scène du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Il s’agit de la scène de théâtre devant le roi et sa cour : les amants Pyrame et Thisbé sont obligés de se parler chacun de part et d’autre d’un mur avant la mort brutale de Thisbé en tentant de franchir le mur !

Pour conclure, il s’agit donc d’un spectacle nécessaire pour son message politique mais aussi pour la part artistique d’un cahier des charges théâtral.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor