Camille Chamoux, l'esprit de contradiction

Après avoir subi le naufrage “ALEX LUTZ”, j’avais vraiment envie de rire et retrouver l’esprit one (wo)man show. Camille CHAMOUX a de l’experience, elle joue avec le public et gare aux retardataires, leur soirée sera “lourde” et le reste du public s’en délectera et appréciera. Elle se moque beaucoup d’elle-même, de la bobo family et autres anomalies de nos sociétés. C’est drôle, bien vu et même si ce n’est pas le spectacle de l’année, on passe un moment sympathique et les zygomatiques apprécient.

Camille Chamoux ne fait pas honneur à Camille Cottin (qui, elle, a du talent) en surjouant et en gesticulant sur scène, nous laissant aux lèvres le seul sourire de la gêne face à une prestation aussi affligeante.
Dommage.

Je me suis vaguement ennuyée. Le tarif me rend encore moins tendre (32€) mais même à un tarif plus abordable ma critique serait la même : ce spectacle est très moyen.

Camille Chamoux est très sympathique en interview, ce qui m'a donné envie de la découvrir sur scène. Elle est sympathique sur scène mais ça ne fait pas un bon spectacle : j'ai eu l'impression d'assister à un dîner avec une bonne copine très parisienne et un peu marrante qui se reconnaît bobo et qui vous fatigue avec sa nouvelle maternité. Ses anecdotes seraient drôles dans un échange entre amis.

Sur scène, je les ai trouvées bateau et très "les jeunes mères parisiennes trentenaires CSP confortable parlent aux jeunes parents parisiens CSP confortable".

Rien ne tire ses observations du quotidien vers l'absurde, l'universel, l'extraordinaire, la férocité, la poésie ou que sais-je-encore...

J'aime beaucoup Camille Chamoux dont j'avais vu le dernier spectacle. Mis en scène par Camille Cottin, elle décrit avec beaucoup de talent et d'humour son quartier bobo de la rue Fontaine au Roi avec, un avant et un après les attentats. Elle croque ainsi l'agent immobilier qui lui avait vanté les avantages de son quartier avant les attentats du 13 Novembre et puis le même agent après que les attentats aient eu lieu. Elle arrive ici encore à s'en tirer avec beaucoup d'humour alors que le sujet est on ne peut plus compliqué à ironiser.

Que dire des restaurants bobo et leur serveuses mannequins et du hipster qui vient d'ouvrir une fromagerie on ne peut plus conceptuelle. Je me suis beaucoup reconnu dans la génération de trentenaires - presque quadra et le quartier qu'elle a si bien su décrire du XIème. La deuxième partie est toute aussi originale avec son vécu de femme enceinte de la clinique à sa sortie puis à la visite des crèches pour enfants. C'est vraiment très bien écrit, enlevé et ça fait mouche. Nous sommes ressortis de là enchantés, on aurait bien aimé que le spectacle dure encore plus longtemps tellement cela nous a plu.

Mise en scène très dépouillée avec un clin d'oeil à la veilleuse qu'elle a choisie délibérément de mettre sur scène alors que cette petite lampe est censée rester allumée, en retrait, à l'abri des regards, dans tous les théâtres, de jour comme de nuit, c'est la coutume. J'ai trouvé cela très poétique et bien senti. Surtout qu'elle y fait référence ensuite mais dans un autre contexte lorsqu'elle nous parle de son fils.