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Anna Karenine

Mis en scène par Gaëtan Vassart
7,4/10
80%
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Itinéraire
Billets de 34,00 à 39,00 €
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Anna Karénine l'insoumise. Celle qui choisit de vivre sa passion, celle qui choisit la liberté de penser, d'aimer jusqu'à en mourir.
La belle et noble Anna Karénine, mère d'un jeune garçon, mène une vie rangée auprès de son époux, un politicien célèbre, jusqu'à sa rencontre bouleversante avec le Comte Vronski...
L'oeuvre ne saurait cependant se résumer au récit, sublime, d'une passion fatale. Tolstoï conçoit le roman comme une " expérience de laboratoire ".
En synchronisant et en enchevêtrant le destin d'autres couples, Tolstoï place au centre la question de l'authenticité et de la "forme" de vie : tout personnage est le protagoniste d'un drame moral. En cela, le roman s'ouvre au théâtre.
Toutes les critiques
Point d’ors russes dans cette adaptation de Gaétan Vassart du roman de Tolstoï. Point d’ors ni de faste mais une mise en scène toute en sobriété, qui fait la part belle aux héroïnes tolstoïennes. En premier lieu Golshiftey Farahani, ensorcelante Anna Karenine. L’iranienne au charme oriental incarne sublimement la russe tourmentée et propose une interprétation saisissante. L’actrice incarne à merveille, est, cette riche aristocrate épouse d’un homme influent, qui va quitter mari et fils pour vivre une passion tumultueuse avec le comte Vronski, qu’elle a rencontré lors d’un bal. Dans cette aristocratie d’avant révolution russe, Anne K. fait scandale et doit vivre sous le regard hostile et réprobateur de la haute société qui ne pardonne pas.
Premiers et indiscutables crédits de cette mise en scène, les interprétations féminines : Sabrina Kouroughli campe une jeune Kitty touchante de candeur, mais aussi de fronde insolente : la comédienne insuffle à son personnage un mélange savamment dosé de sagesse et d’exaltation. Emeline Bayart (dont le Vagabondage en tango m’avait transportée, tout comme son Tango stupéfiant) est une Daria absolument délicieuse : femme trompée trahie, mère en série, condamnée à supporter les grossesses annuelles que lui inflige son mari mais pourtant portant en elle en mélange implosif d’amertume et de rébellion. On devine beaucoup de Sophie Tolstoï dans cette Daria, et Emeline Bayart réussit à la rendre terriblement touchante et drôle. On adore, tout simplement.
Vient ensuite la sublime Golshiftey Farahani, sur qui Gaétan Vassart pose toute son adaptation : troublante, magnifique, incarnée et passionnée, la comédienne irradie de force, d’abandon, de désespoir, de feu. Peu de mots sauraient qualifier son interprétation, notamment dans la scène finale, pendant laquelle la comédienne et son personnage fusionnent tant qu’on ne sait plus qui pleure : Golshiftey Farahani ou Anna K. Incroyable et bouleversante.
Des femmes, donc, qui incarnent et magnifient, transcendent : à leurs cotés les hommes paraissent parfois plus ternes. Si Stanislas Stanic et Igor Skreblin tirent leur épingle du jeu en propriétaire terrien socialement inquiet ou écrivain tuberculeux lucide face à la société russe et son inéluctable révolution, les autres peinent à exister dans l’ombre des personnages féminins.
Une aura qui est voulue par le metteur en scène, sans doute, et magnifiée par certains passages, comme le bal où résonnera Jacques Brel et commencera une jolie chorégraphie d’ensemble qui peu à peu laisse la place à Golshiftey Farahani qui entame une danse des sept voiles troublante quand son regard croise celui de Vronski. D’autres moments resteront dans nos esprits : les flammes des bougies qui courent et illuminent le magnifique lustre illuminé et évidemment la scène finale où les coeurs frémissent et battent au rythme de celui de Anna K, jusqu’à s’arrêter avec le sien, avant de repartir à tout rompre quand la salle se rallume.
Un beau moment, donc, porté essentiellement par l’interprétation féminine et magnifié par quelques scènes d’une grande beauté.
Premiers et indiscutables crédits de cette mise en scène, les interprétations féminines : Sabrina Kouroughli campe une jeune Kitty touchante de candeur, mais aussi de fronde insolente : la comédienne insuffle à son personnage un mélange savamment dosé de sagesse et d’exaltation. Emeline Bayart (dont le Vagabondage en tango m’avait transportée, tout comme son Tango stupéfiant) est une Daria absolument délicieuse : femme trompée trahie, mère en série, condamnée à supporter les grossesses annuelles que lui inflige son mari mais pourtant portant en elle en mélange implosif d’amertume et de rébellion. On devine beaucoup de Sophie Tolstoï dans cette Daria, et Emeline Bayart réussit à la rendre terriblement touchante et drôle. On adore, tout simplement.
Vient ensuite la sublime Golshiftey Farahani, sur qui Gaétan Vassart pose toute son adaptation : troublante, magnifique, incarnée et passionnée, la comédienne irradie de force, d’abandon, de désespoir, de feu. Peu de mots sauraient qualifier son interprétation, notamment dans la scène finale, pendant laquelle la comédienne et son personnage fusionnent tant qu’on ne sait plus qui pleure : Golshiftey Farahani ou Anna K. Incroyable et bouleversante.
Des femmes, donc, qui incarnent et magnifient, transcendent : à leurs cotés les hommes paraissent parfois plus ternes. Si Stanislas Stanic et Igor Skreblin tirent leur épingle du jeu en propriétaire terrien socialement inquiet ou écrivain tuberculeux lucide face à la société russe et son inéluctable révolution, les autres peinent à exister dans l’ombre des personnages féminins.
Une aura qui est voulue par le metteur en scène, sans doute, et magnifiée par certains passages, comme le bal où résonnera Jacques Brel et commencera une jolie chorégraphie d’ensemble qui peu à peu laisse la place à Golshiftey Farahani qui entame une danse des sept voiles troublante quand son regard croise celui de Vronski. D’autres moments resteront dans nos esprits : les flammes des bougies qui courent et illuminent le magnifique lustre illuminé et évidemment la scène finale où les coeurs frémissent et battent au rythme de celui de Anna K, jusqu’à s’arrêter avec le sien, avant de repartir à tout rompre quand la salle se rallume.
Un beau moment, donc, porté essentiellement par l’interprétation féminine et magnifié par quelques scènes d’une grande beauté.
Quel est le prix à payer pour assouvir une passion amoureuse ?
Quelle est la note à régler pour être libre d'aimer, de penser, de choisir ?
Quelle est la créance à solder pour aller contre l'ordre moral, la bien-pensance, et le poids des conventions sociales ?
C'est à ces trois questions que répond Tolstoï grâce à son héroïne Anna Karénine, en entremêlant le destin de trois femmes.
Mais on le sait, ce prix à payer sera fatal...
Gaëtan Vassart a choisi d'adapter ce roman-culte (dès sa sortie à la fin du XIXème siècle), en faisant évoluer ses comédiens sur un plateau pratiquement nu.
Un lustre (la séquence d'allumage des bougies est très réussie, très poétique), une couverture qui recouvre un piano, quelques prie-dieu, et c'est tout.
Aux comédiens de remplir le vide.
Aux comédiens de s'approprier espace, lieu, et surtout texte.
Vasssart a truffé son texte d'expressions modernes, comme s'il voulait « désancrer » les problématiques évoquées ci-dessus du XIXème, et les rendre intemporelles.
C'est ainsi qu'on parle de « Sans-Dents » (suivez mon regard) en évoquant les pauvres moujiks, on parle de « Love Affaire », on veut « Tremper le biscuit », on espère « Sauver mon couple ».
(J'aimerais bien d'ailleurs qu'il soit édité, ce texte...)
Les comédiens sont vraiment dans cette dynamique-là, et l'on assiste à de grands moments.
Emeline Bayart campe une Daria mi-Castafiore, mi-marchande de poisson. Elle est très drôle, même si parfois, j'ai trouvé les effets un peu appuyés.
Alexandre Steiger lui aussi est impayable en Stépan, mari volage de la précédente.
Stanislas Stanic, remarquable, campe lui un Lévine très humain, un propriétaire terrien qui veut émanciper -malgré eux- ses paysans par l'éducation. Tolstoï anticipe les vingt prochaines années...
(La scène de ces deux comédiens-là, assis sur le proscénium, est parfaite.)
Et puis, il y a Anna.
Anna Karénine interprétée par Golshifteh Farahani.
L'actrice d'origine iranienne parvient à donner à son personnage une profondeur et une justesse très intéressantes.
On oublie très vite son accent pour se concentrer sur sa palette de jeu : sensualité, grâce, sauvagerie, mais aussi souffrance et désespoir.
Son monologue final prend aux tripes, et je vous avoue que je n'étais pas loin verser ma larme. C'est la différence entre la comédienne et moi : elle, elle pleure vraiment...
Je voulais vraiment la voir jouer sur scène, et je n'ai pas été déçu.
Je voudrais mentionner la chorégraphe Cécile Bon, pour la scène de bal, sur la chanson de Jacques Brel « La valse à mille temps »...
(Je dois confesser qu'à chaque fois que j'entends cette chanson, je pense à la sublime parodie de feu le regretté Jean Poiret « La vache à mille francs ». Malgré cela, pour moi, la scène a parfaitement fonctionné.)
Un spectacle réussi, donc, une belle soirée intense et riche en émotions.
Quelle est la note à régler pour être libre d'aimer, de penser, de choisir ?
Quelle est la créance à solder pour aller contre l'ordre moral, la bien-pensance, et le poids des conventions sociales ?
C'est à ces trois questions que répond Tolstoï grâce à son héroïne Anna Karénine, en entremêlant le destin de trois femmes.
Mais on le sait, ce prix à payer sera fatal...
Gaëtan Vassart a choisi d'adapter ce roman-culte (dès sa sortie à la fin du XIXème siècle), en faisant évoluer ses comédiens sur un plateau pratiquement nu.
Un lustre (la séquence d'allumage des bougies est très réussie, très poétique), une couverture qui recouvre un piano, quelques prie-dieu, et c'est tout.
Aux comédiens de remplir le vide.
Aux comédiens de s'approprier espace, lieu, et surtout texte.
Vasssart a truffé son texte d'expressions modernes, comme s'il voulait « désancrer » les problématiques évoquées ci-dessus du XIXème, et les rendre intemporelles.
C'est ainsi qu'on parle de « Sans-Dents » (suivez mon regard) en évoquant les pauvres moujiks, on parle de « Love Affaire », on veut « Tremper le biscuit », on espère « Sauver mon couple ».
(J'aimerais bien d'ailleurs qu'il soit édité, ce texte...)
Les comédiens sont vraiment dans cette dynamique-là, et l'on assiste à de grands moments.
Emeline Bayart campe une Daria mi-Castafiore, mi-marchande de poisson. Elle est très drôle, même si parfois, j'ai trouvé les effets un peu appuyés.
Alexandre Steiger lui aussi est impayable en Stépan, mari volage de la précédente.
Stanislas Stanic, remarquable, campe lui un Lévine très humain, un propriétaire terrien qui veut émanciper -malgré eux- ses paysans par l'éducation. Tolstoï anticipe les vingt prochaines années...
(La scène de ces deux comédiens-là, assis sur le proscénium, est parfaite.)
Et puis, il y a Anna.
Anna Karénine interprétée par Golshifteh Farahani.
L'actrice d'origine iranienne parvient à donner à son personnage une profondeur et une justesse très intéressantes.
On oublie très vite son accent pour se concentrer sur sa palette de jeu : sensualité, grâce, sauvagerie, mais aussi souffrance et désespoir.
Son monologue final prend aux tripes, et je vous avoue que je n'étais pas loin verser ma larme. C'est la différence entre la comédienne et moi : elle, elle pleure vraiment...
Je voulais vraiment la voir jouer sur scène, et je n'ai pas été déçu.
Je voudrais mentionner la chorégraphe Cécile Bon, pour la scène de bal, sur la chanson de Jacques Brel « La valse à mille temps »...
(Je dois confesser qu'à chaque fois que j'entends cette chanson, je pense à la sublime parodie de feu le regretté Jean Poiret « La vache à mille francs ». Malgré cela, pour moi, la scène a parfaitement fonctionné.)
Un spectacle réussi, donc, une belle soirée intense et riche en émotions.
Le parti-pris de cette magnifique adaptation de Gaëtan Vassart centre volontairement l’intérêt de la pièce sur la vie des femmes de la noblesse à en cette fin du 19ème siècle russe, à la veille de la révolution. La vie d’Anna Karénine en premier lieu mais aussi celles de ses belles sœurs Daria et Kitty.
Paru en 1877, le roman homonyme connu un succès fulgurant en Russie puis à l’étranger. Implacable miroir de la société russe où l’aristocratie règne, où la religion et la morale fondent les comportements sociaux, l’histoire d’Anna Karénine viendra ébranler sans les compromettre les valeurs dominantes pour finalement les servir.
L’adultère poussé jusqu’au déchirement avec Anna. L’adultère rejeté puis subi pour Daria. Le mariage empêché puis un autre accompli pour Kitty.
Trois vies amoureuses pour trois fins différentes : La mort, le renoncement et le bonheur. Toutes trois aux accents romantiques exaltés puisant dans la bienséance : le dévouement à la maternité, la fidélité à l’époux ou la bonté prévalant à l’amour.
La mise en scène de Gaëtan Vassart comme la scénographie de Mathieu Lorry-Dupuy se montrent parfois à contre-pied. La nudité, le choix des décors et des accessoires ne donnent pas l’impression d’un plateau épuré auquel s’attendre mais apportent au contraire des effets de pauvreté qui ne semblent pas convenir dans le contexte des personnages. Par ailleurs, l’enchaînement ou la juxtaposition des situations, tels qu’ils sont, ne facilitent pas la fluidité du spectacle.
La distribution est brillante, juste et précise. A noter, Emeline Bayart (Daria) et Stanislas Stanic (Lévine), remarquables. Golshifteh Farahani (Anna) apporte avec son accent un coté exotique appuyé, elle apparaît plus charmante qu’émouvante.
Le spectacle se révèle agréable, parfois drôle, moins profond et émouvant qu’il ne le faudrait sans doute pour ce drame.
Paru en 1877, le roman homonyme connu un succès fulgurant en Russie puis à l’étranger. Implacable miroir de la société russe où l’aristocratie règne, où la religion et la morale fondent les comportements sociaux, l’histoire d’Anna Karénine viendra ébranler sans les compromettre les valeurs dominantes pour finalement les servir.
L’adultère poussé jusqu’au déchirement avec Anna. L’adultère rejeté puis subi pour Daria. Le mariage empêché puis un autre accompli pour Kitty.
Trois vies amoureuses pour trois fins différentes : La mort, le renoncement et le bonheur. Toutes trois aux accents romantiques exaltés puisant dans la bienséance : le dévouement à la maternité, la fidélité à l’époux ou la bonté prévalant à l’amour.
La mise en scène de Gaëtan Vassart comme la scénographie de Mathieu Lorry-Dupuy se montrent parfois à contre-pied. La nudité, le choix des décors et des accessoires ne donnent pas l’impression d’un plateau épuré auquel s’attendre mais apportent au contraire des effets de pauvreté qui ne semblent pas convenir dans le contexte des personnages. Par ailleurs, l’enchaînement ou la juxtaposition des situations, tels qu’ils sont, ne facilitent pas la fluidité du spectacle.
La distribution est brillante, juste et précise. A noter, Emeline Bayart (Daria) et Stanislas Stanic (Lévine), remarquables. Golshifteh Farahani (Anna) apporte avec son accent un coté exotique appuyé, elle apparaît plus charmante qu’émouvante.
Le spectacle se révèle agréable, parfois drôle, moins profond et émouvant qu’il ne le faudrait sans doute pour ce drame.
Les avis de la rédaction