Critiques pour l'événement Pixel
MAGIQUE

Le spectacle s'ouvre sur des lumières flottant sur la scène, dans une lumière aux accents de soleil rougeoyant dans la nuit. Un groupe de danseurs entre en marchant au ralenti, comme en apesanteur, au rythme d'une musique à la fois lancinante et intimiste. La magie opère dès les premières minutes.

Les corps se séparent, prennent des rythmes différents, accélèrent, ralentissent, se désarticulent. Soudain des bulles s'élèvent des loupiotes regroupées en fond de scène. Le solo qui suit va ancrer le spectacle dans ce qui en fait sa magie fascinante : jouant avec les projections numériques mouvantes en blanc sur fond noir, les danseurs s'amusent de cette alliance entre danse et technologies. Tempête de neige, pluie, bosses et gouffres : le travail de la compagnie Adrien M / Claire B crée un univers mouvant, hypnotique, d'une grande esthétique, qui nous emporte et nous transporte dans une autre dimension.

Grâce à un travail fait d'ombres et de lumières savamment étudié, jouant le contraste entre les costumes colorés des danseurs et le noir et blancs des points projetées, PIXEL réussit la fusion entre danse, cirque et arts numériques. Un univers moderne, poétique, où tout est mouvement, grâce, agilité et légèreté.

La symbiose est totale. Les projections de points lumineux, au sol ou sur le mur de fond de scène, n'enferment pas la danse. Elles créent de nouveaux cadres, de nouveaux espaces, de nouveaux défis, de nouvelles synergies. Danse et technique visuelle influent l'une sur l'autre sans que l'on puisse dire laquelle s'impose à l'autre.

Si les chorégraphies de Mourad MERZOUKI combinent hip-hop et breakdance, les arts du cirque sont conviés à cette fête des yeux (roue, contorsionniste, rollers). Les effets visuels imaginés par Adien MONDOT et Claire BARDAINNE, et dont un tiers du spectacle est réalisé en direct depuis la cabine technique, se combinent à merveille avec la technique des danseurs de la compagnie Käfig, les créations lumière de Yoann TIVOLI et l'univers musical de Armand AMAR.

Créé en 2014 PIXEL fait salle comble partout où il passe. Près de 200 représentations à son actif dans plus de 100 villes. Une féerie. Ne le manquez pas si vous avez la chance qu'il soit programmé près de chez vous, et surtout réservez bien en avance.

En bref : avec PIXEL Mourad Merzouki réussi le mélange parfait entre danse et arts numériques, et nous offre un spectacle magique et onirique. Tels des enfants on reste bouche bée devant une telle féerie.
12 avr. 2016
9/10
55
Absolument excellent... De très bons retours de plusieurs personnes de mon entourage ayant assisté à ce spectacle avant moi. Vu avec mes garçons qui ont trouvé ce voyage chorégraphique génial.

Un grand moment suivi de 20 minutes d'applaudissements endiablés dans la salle...
17 févr. 2016
10/10
36
Avec Pixel le chorégraphe Mourad Merzouki transcende les genres en mariant arts de la danse et numérique : en collaboration avec les ingénieurs Adrien Mondot et Claire Bardainne, il a imaginé un bal hors normes qui nous entraîne dans une dimension à la fois humaine et virtuelle. Sur un espace scénique dénudé onze danseurs et artistes de cirque (contorsionniste) évoluent au milieu de projections en 3D : accompagnés, suivis, enveloppés de dizaines de pixels, ils épousent ce monde virtuel venu s’offrir à eux.

Totalement hypnotisé, le spectateur béat ne peut que s’étourdir dans ce ballet vertigineux, où tout est mouvement, sinuosité, fluidité. Le hip-hop se pare de douceur, de lenteur, se fige dans une impression de latence entre deux réalités flottantes. Que ce soit en épousant les volutes de pixels, en les enjambant, en les repoussant, les danseurs, par leurs mouvements un peu saccadés, scandés, deviennent à leur tour des créatures d’un monde qui n’est plus tout à fait terrestre. Les spirales qui se déroulent, s’écartent, poussées, repoussées par les danseurs, les vagues qui se créent et s’écrasent à leurs pieds, la fluidité des mouvements semblent tellement naturels, innés, normaux, que l’on ne peut que se croire transporté, le temps du ballet, dans une dimension parallèle et parfaite.

Une réminiscence d’enfance est venue à moi, après le spectacle : je me revoyais, petite, faisant des bulles de savon et essayant de les attraper, de les suivre, les laissant m’envelopper : il y a un peu de ça dans Pixel, une douceur, une féerie irréelle où l’adulte oublie ce qu’il est et se fond dans une réalité immatérielle, intangible et impalpable.

Il est difficile de trouver des mots pour qualifier Pixel. Il est difficile de qualifier cet instant de grâce absolue, de voyage tridimensionnel. Parenthèse intemporelle, Pixel nous amène dans un voyage hors du temps et hors du monde. C’est délicieux, magique, irréel.