Critiques pour l'événement Par delà les Marronniers, revue
12 déc. 2016
0,5/10
162
J'ai vu ce spectacle au Quartz à Brest (1/12/2016)

Il faut être J.M. Ribes pour avoir l'aplomb de présenter au public un spectacle d'un ennui aussi mortel : les spectateurs s'ennuient, les comédiens s'ennuient malgré l'effort de certains pour donner vie à ce texte indigent dans cette mise en scène inexistante.

Si les trois personnages historiques qui ont "inspiré" ce texte à J.M.R. ont un intérêt quelconque dans l'histoire de l'art et le dadaïsme en particulier, ce n'est pas ce spectacle qui nous en apportera la révélation. Et quel culot de faire référence au victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo pour attirer le chaland.
Rien à sauver dans ce monument de vanité. C'était long, long, long...

Par respect pour le travail des comédiens, le public - moi y compris - a applaudi à la fin, mais c'était sans plus. La stupéfaction fut à son comble -ou était-ce de la gêne- quand M. Ribes se présenta sur scène à la demande de ses interprètes pour recueillir quelques maigres applaudissements.

La déception est d'autant plus grande que j'avais un a priori plutôt favorable sur ce spectacle compte tenu de la verve passée de J.M. Ribes, mais hélas Topor n'est plus là...
A fuir.
22 avr. 2016
3/10
229
Ce spectacle ne m'a pas plu, il est un peu trop intellectuel pour moi.

Je n'ai pas aimé le concept, c'est du théâtre contemporain assez difficile d’accès. Je me suis un peu ennuyée, j'ai néanmoins apprécié les interventions de type "revue" des 3 filles.

Ce type de pièce n'est pas fait pour moi.
22 avr. 2016
3,5/10
206
Quand on a un théâtre, on peut y faire jouer ses pièces. Jean-Michel Ribes présente au théâtre du Rond-Point "Par-delà les marronniers" pour rendre hommage à la fureur de vivre dont faisaient preuve des artistes pendant la guerre de 14-18. C'est dans une ambiance de revue avec des paillettes et des chansons, que l'on part à la découverte d'un univers.

En 1972, Jean-Michel Ribes découvre Arthur Cravan, Jacques Vaché et Jacques Rigaut. Trois artistes rebelles à qui il décide de rendre hommage dans un spectacle. D'ailleurs, le spectacle commence avec la présentation de ces trois dandys tout de satin blanc vêtus qui prennent la parole l'un après l'autre. Puis la lumière éclaire la scène aux décors mobiles et on découvre trois femmes qui chantent. Elles vont chanter pendant tout le spectacle en incarnant différents personnages et en changeant de tenues. Puis un dernier homme qui incarne différents personnages selon les besoins des histoires.

Ces trois hommes "héros" (?) vont prendre tour à tour la parole et nous parler de leur vie, de leurs pensées d'artistes dada. Mais ils parlent et il ne se passe rien. Je me demande quand quelque chose va arriver et provoquer en moi même juste un sourire. Le temps avance doucement et les spectateurs quittent la salle. Le spectacle dure 1h30, temps qui parut très long. J'ai beaucoup de mal à résister au sommeil et le ronflement de mon voisin du dessus ne m'aide pas. Il y a quelques phrases comme le gars qui est l'inventeur de l'humour sans h cependant cela ne rebondit sur rien. Puis l'ennui vient de plus en plus vite pour ne plus jamais me quitter. Heureusement que les chanteuses ont de très jolies voix qui sauvent le spectacle.

Des invitations pour le théâtre du Rond-Point c'est assez rare et cela aurait du me mettre la puce à l'oreille. Pourquoi un tel théâtre a du mal à remplir et en plus la grande salle? J'ai trouvé : parce que le spectacle est ennuyant et que les spectateurs partent pendant la représentation. Donc passez votre chemin pour vous diriger vers d'autres théâtres parisiens.
17 avr. 2016
4,5/10
270
J'ai été déçue par cette pièce.

Je suis assez familière du mouvement Dada et j'ai souvent parcouru des livres avec des magnifiques images de costumes, de décors de théâtre et autres œuvres d'art. Mais mon imaginaire ne m'avait pas préparé à ça.
J'ai été frustré car j'imaginais quelque chose de plus fou, grandiose et absurde et je voulais revivre cette belle époque.

J'ai trouvé Par Delà les Marronniers assez long, avec peu d'éclat et des comédiens tristounets. J'en espérais peut être trop.
3 avr. 2016
10/10
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Nous sommes dans un cabaret de l’entre-deux guerres. Les dadaïstes Arthur Cravan, Jacques Rigaut et Jacques Vaché mènent une revue imaginaire, accompagnés de girls aux allures chatoyantes, dansant, chantant et jouant des scènes avec eux, dans des décors qui nous font penser aux tableaux de Marcel Duchamp, Man Ray ou Max Ernst.

Cette folie poétique et nihiliste nous est offerte par Jean-Michel Ribes, inspiré plus que jamais par ces auteurs, par leurs propos et par leurs vies à la fantasmagorie inique et déroutante.

Ambiance magique et trouble. Irrévérencieux autant que foutraque et loufoque, le Dadaïsme qui se moque de l’art établi nous saute à la gorge avec une insolence perfide, nos oreilles remplies de ces mots qui plongent et assassinent, notre regard envahi par ces images extravagantes et monstrueuses. Nous restons impressionnés par cette beauté qui se refuse à elle, par ces jeux qui se déjouent sans cesse, bravant l’ordre artistique par la liberté sous toutes ses expressions.

Avec une distribution précise et juste, une mise en scène au cordeau, cette revue de music-hall 1920 se révèle une incroyable découverte d’un courant mêlant légèreté et humour, mené au paroxysme de sa candeur.

Un spectacle pour le moins inhabituel, drôle et savoureux. A mon humble avis, un moment rare et incontournable du théâtre contemporain.
20 mars 2016
7/10
159
Secoué par les attentats de Charlie Hebdo et le triomphe de la bien-pensance, Jean-Michel Ribes remet en scène Par-delà les marronniers dans son théâtre du Rond-Point. Quarante ans après sa création, cet hommage à trois dadaïstes dandys exalte l’anticonformisme et le droit à la différence dans un esprit cabaret pétillant.

Guerre, amour, art, ennui et mort : autant de tableaux dessinant la trajectoire illuminée d’un trio de penseurs marginaux, des « misfits » perdus dans un siècle traversé par les bombes et les avant-gardes. Jacques Vaché navigue entre les armées française et anglaise en guise d’interprète : inventeur de l’umour sans h, il entretient une correspondance avec André Breton et sera à l’origine du surréalisme. Arthur Cravan, neveu d’Oscar Wilde, est un boxeur-poète. Déserteur, il fuit à New-York afin de donner une conférence fustigeant l’art. Jacques Rigaut, enfin, se vante d’être le « raté-étalon » et possède un goût pour le néant. Ses frénésies de luxe calment ses tendances nihilistes.

Ces trois hommes de l’ombre ne se sont jamais connus personnellement mais ils manifestent tous un penchant (finalement vérifié) pour le suicide : révoltés dans l’âme, pince-sans-rire, drôles de l’absurde, ils manient l’art de la subversion avec brio. Subversion malgré tout impuissante à régir un monde gouverné par une morale tenace. Mais l’effort aura été louable…

Merdre !
En orchestrant son spectacle sous la forme de thématiques abstraites, Ribes balaie efficacement son suc dramatique en distribuant avec équilibre la parole entre ses trois interprètes principaux. Si le procédé pourrait virer à l’exposé fastidieux et figé, il n’en est rien ici : le directeur du Rond-Pont injecte une dose d’esthétique cabaret à sa Revu(e). Si l’ensemble paraît un peu cheap avec seulement trois chanteuses-danseuses-comédiennes sur scène (et des chansons un peu ras les pâquerettes), la magie des costumes loufoques enchante et ces intermèdes musicaux assurent une pause bien agréable. La voix magnifique d’Aurore Ugolin donne des frissons… Dommage que le trio féminin (avec Alexie Ribes et Sophie Lenoir) paraisse un peu sacrifiées au rang de potiches.

Michel Fau assure toujours en drama king fantasque et déluré ; Maxime d’Aboville imprime son urgence nerveuse à son personnage d'humoriste fan de Jarry et Hervé Lassïnce est hilarant en suicidaire nonchalant. Une belle alchimie à trois.

En définitive, Par-delà les marronniers fait preuve d’une belle insolence en mettant sur le devant de la scène trois oubliés de l’Histoire et en leur rendant justice avec un humour corrosif. Ribes nous convie à un divertissement réjouissant et qui porte à réflexion. C’est réussi.