Critiques pour l'événement Le Livre de ma Mère
Jeu remarquable de Patrick Timsit, qui retranscrit avec passion et nostalgie le roman d'Albert Cohen.
Bien que seul sur scène et accompagné d'un décor sans intérêt, Timsit comble l'espace et le temps.
Il fait d'une autobiographie un texte parlant pour tous et accessible, autrement dit, pas besoin d'être un grand intellectuel pour aller voir cette représentation mais juste d'avoir eu une mère.
Le texte de Cohen est très intéressant jusqu'à la moitié du spectacle mais il se répète après.
Ps : Une pièce un peu courte (1h15) pour le prix.
Bien que seul sur scène et accompagné d'un décor sans intérêt, Timsit comble l'espace et le temps.
Il fait d'une autobiographie un texte parlant pour tous et accessible, autrement dit, pas besoin d'être un grand intellectuel pour aller voir cette représentation mais juste d'avoir eu une mère.
Le texte de Cohen est très intéressant jusqu'à la moitié du spectacle mais il se répète après.
Ps : Une pièce un peu courte (1h15) pour le prix.
Trente ans !
Trente ans que Patrick Timsit a ouvert pour la première fois l'ouvrage d'Albert Cohen « Le livre de ma Mère », que l'écrivain lui-même qualifiait de « chant de mort ».
La mort de la Mère.
Un fils dit l'indicible : la mort de celle qui lui a donné la vie.
Trente ans que Timsit attendait de trouver le bon metteur en scène pour monter le texte sur un plateau.
La rencontre s'opéra à l'occasion du merveilleux Cyrano de Dominique Pitoiset.
Ce Cyrano bouleversant d'humanité, incarné par un Philippe Torreton qui criait la rage et la folie du personnage dans le réfectoire carrelé d'un hôpital psychiatrique.
Cohen / Timsit / Pitoiset.
Comme une évidence.
Parce que ces trois-là nous racontent une histoire universelle, commune à tous les fils, rassemblant finalement les deux moitiés de l'Humanité.
Le comédien va dire les mots de l'écrivain d'une façon on ne peut plus juste, convaincante, sans aucun pathos malvenu. Le piège a été évité de bien belle façon.
Drôle lorsqu'il le faut (les adresses à Dieu, les rapports à la judéité, les « excès » de la mère juive sont jubilatoires), souvent émouvant, parfois bouleversant, il incarne ce fils.
Pas besoin d'être grand clerc pour s'apercevoir que Timsit est lui-même ce fils-là.
Il incarne également le Cohen le déraciné, obligé de quitter à cinq ans Corfou pour Marseille.
(A ce propos, si l'on connaît l'écrivain Albert Cohen, on sait moins son rôle de diplomate, chargé notamment de l'élaboration de l'Accord international du 15 octobre 1946 relatif à la protection des Réfugiés, toujours en vigueur, mais bien souvent malmené. Suivez mon regard.
Timsit insiste bien sur la phrase suivante : « Ce qui est laid sur Terre, c'est qu'il ne suffit pas d'être naïf ou tendre, pour être accueilli à bras ouverts. » Et je referme ma parenthèse.)
La mise en scène de Dominique Pitoiset est sobre, sans effets ni gadgets inutiles.
Le personnage-fils-écrivain rédige son texte autour d'un grand bureau, devant un écran de projection.
Le metteur en scène, tout comme dans Cyrano, (Christian et Roxane communiquaient ainsi), va se servir d'un ordinateur à la pomme pour que le comédien projette des séquences de souvenirs personnels, ou des extraits du texte.
Lors d'une de ces séquences projetées, Timsit s'adresse à lui-même, au mauvais fils qu'il a parfois été ou croit avoir été. C'est un très joli moment.
La dernière partie, peut-être la plus émouvante, s'adresse au public en général, et aux « fils de mères encore vivantes » en particulier.
Le comédien a alors la larme à l'oeil, on comprend combien il aimerait être ce fils d'une mère encore vivante.
Tout ceci nous fait mesurer à nous autres dont c'est le cas la chance et le bonheur que nous avons d'être ce que ne sont plus ni le personnage ni son comédien.
Une chance que nous ne mesurons pas assez, une chance qui un jour ne sera plus.
C'est un spectacle qui vous engage alors soit à vous souvenir intensément, soit à vous précipiter pour crier « Je t'aime, ma Maman ! A moi. »
Trente ans que Patrick Timsit a ouvert pour la première fois l'ouvrage d'Albert Cohen « Le livre de ma Mère », que l'écrivain lui-même qualifiait de « chant de mort ».
La mort de la Mère.
Un fils dit l'indicible : la mort de celle qui lui a donné la vie.
Trente ans que Timsit attendait de trouver le bon metteur en scène pour monter le texte sur un plateau.
La rencontre s'opéra à l'occasion du merveilleux Cyrano de Dominique Pitoiset.
Ce Cyrano bouleversant d'humanité, incarné par un Philippe Torreton qui criait la rage et la folie du personnage dans le réfectoire carrelé d'un hôpital psychiatrique.
Cohen / Timsit / Pitoiset.
Comme une évidence.
Parce que ces trois-là nous racontent une histoire universelle, commune à tous les fils, rassemblant finalement les deux moitiés de l'Humanité.
Le comédien va dire les mots de l'écrivain d'une façon on ne peut plus juste, convaincante, sans aucun pathos malvenu. Le piège a été évité de bien belle façon.
Drôle lorsqu'il le faut (les adresses à Dieu, les rapports à la judéité, les « excès » de la mère juive sont jubilatoires), souvent émouvant, parfois bouleversant, il incarne ce fils.
Pas besoin d'être grand clerc pour s'apercevoir que Timsit est lui-même ce fils-là.
Il incarne également le Cohen le déraciné, obligé de quitter à cinq ans Corfou pour Marseille.
(A ce propos, si l'on connaît l'écrivain Albert Cohen, on sait moins son rôle de diplomate, chargé notamment de l'élaboration de l'Accord international du 15 octobre 1946 relatif à la protection des Réfugiés, toujours en vigueur, mais bien souvent malmené. Suivez mon regard.
Timsit insiste bien sur la phrase suivante : « Ce qui est laid sur Terre, c'est qu'il ne suffit pas d'être naïf ou tendre, pour être accueilli à bras ouverts. » Et je referme ma parenthèse.)
La mise en scène de Dominique Pitoiset est sobre, sans effets ni gadgets inutiles.
Le personnage-fils-écrivain rédige son texte autour d'un grand bureau, devant un écran de projection.
Le metteur en scène, tout comme dans Cyrano, (Christian et Roxane communiquaient ainsi), va se servir d'un ordinateur à la pomme pour que le comédien projette des séquences de souvenirs personnels, ou des extraits du texte.
Lors d'une de ces séquences projetées, Timsit s'adresse à lui-même, au mauvais fils qu'il a parfois été ou croit avoir été. C'est un très joli moment.
La dernière partie, peut-être la plus émouvante, s'adresse au public en général, et aux « fils de mères encore vivantes » en particulier.
Le comédien a alors la larme à l'oeil, on comprend combien il aimerait être ce fils d'une mère encore vivante.
Tout ceci nous fait mesurer à nous autres dont c'est le cas la chance et le bonheur que nous avons d'être ce que ne sont plus ni le personnage ni son comédien.
Une chance que nous ne mesurons pas assez, une chance qui un jour ne sera plus.
C'est un spectacle qui vous engage alors soit à vous souvenir intensément, soit à vous précipiter pour crier « Je t'aime, ma Maman ! A moi. »
Sur scène, un vaste bureau de bois clair, sur lequel sont posés un ordinateur, des bannettes, des stylos, des cadres photos, des feuilles de papier. On devine un certain fouillis, celui sur lequel l’écrivain s’asseyait pour travailler. Patrick Timsit arrive et commence alors à raconter : la mère qu’il a trop mal aimée, les souvenirs qui se pressent dans sa mémoire, l’enfance qui remonte et cet amour inconditionnel, absolu, entier d’une mère pour son enfant.
Tandis que parfois défilent sur l’écran au-dessus du bureau des images vidéo aux couleurs un peu fanées d’une enfance qui s’estompe, ou qu’est diffusée une bande-son pertinente, Timsit dit les mots de Cohen avec sobriété et humilité. L’intelligence de Dominique Pitoiset réside en ce qu’il a sans doute demandé à son comédien de dire simplement le texte plutôt que le jouer, de ne pas essayer d’interpréter le deuil, les regrets ou la tristesse : les mots de Cohen / Timsit résonnent donc avec pudeur et justesse, sans pathos, sans effet inutile, le comédien devient passeur d’une émotion qui touche au cœur. Le livre peut se refermer, Patrick Timsit a réussi son pari.
Tandis que parfois défilent sur l’écran au-dessus du bureau des images vidéo aux couleurs un peu fanées d’une enfance qui s’estompe, ou qu’est diffusée une bande-son pertinente, Timsit dit les mots de Cohen avec sobriété et humilité. L’intelligence de Dominique Pitoiset réside en ce qu’il a sans doute demandé à son comédien de dire simplement le texte plutôt que le jouer, de ne pas essayer d’interpréter le deuil, les regrets ou la tristesse : les mots de Cohen / Timsit résonnent donc avec pudeur et justesse, sans pathos, sans effet inutile, le comédien devient passeur d’une émotion qui touche au cœur. Le livre peut se refermer, Patrick Timsit a réussi son pari.
Livre-poème, livre-mélopée, livre-confidence, livre-confession, LE LIVRE DE MA MÈRE d’Albert Cohen est le livre d’une enfance terminée, de souvenirs qui jaillissent, de regrets amers et de joies passées, qu’on ne savait pas si heureux.
Comme un livre de deuil à jamais refermé. Comme une sublime déclaration d’amour à sa mère, une déclaration vraie, ultime, de celles qui n’attendent rien en retour.
Quelle majestueuse présentation des révélations intimes que la mort d’un être si cher fait ressurgir. Les moments enfouis d’un passé d’enfant, ceux refoulés dans l’inconscient d’un adulte, les profondeurs de l’abnégation d’une mère et les ravages protecteurs de son affection. Un livre d’amour que ce livre de mort.
Le choix de Patrick Timsit de le présenter en monologue théâtral est bienvenu. La mise en scène de Dominique Pitoiset est discrète et précise, alternant les images qui ressurgissent et les mots qui racontent, accompagnant l’émotion de ce fils meurtri avec délicatesse et sans exagération.
Le talent de Patrick Timsit sait nous faire partager sans pathos les propos d’un fils qui entame son deuil et revit à voix haute les bribes de cette fusion racontée comme une analyse faisant défiler le passé. Grâce à lui, le texte devient une partition où la tendresse et la dévotion se conjuguent dans la musique pudique et sincère de la confidence qui délivre.
Une ode chaleureuse et émouvante à la femme qui souvent nous a plus aimé que n’importe qui. Un comédien tout en intériorité qui nous fait aimer ce personnage avec une vibrante émotion contenue. Un digne et intense rendez-vous d’amour.
Comme un livre de deuil à jamais refermé. Comme une sublime déclaration d’amour à sa mère, une déclaration vraie, ultime, de celles qui n’attendent rien en retour.
Quelle majestueuse présentation des révélations intimes que la mort d’un être si cher fait ressurgir. Les moments enfouis d’un passé d’enfant, ceux refoulés dans l’inconscient d’un adulte, les profondeurs de l’abnégation d’une mère et les ravages protecteurs de son affection. Un livre d’amour que ce livre de mort.
Le choix de Patrick Timsit de le présenter en monologue théâtral est bienvenu. La mise en scène de Dominique Pitoiset est discrète et précise, alternant les images qui ressurgissent et les mots qui racontent, accompagnant l’émotion de ce fils meurtri avec délicatesse et sans exagération.
Le talent de Patrick Timsit sait nous faire partager sans pathos les propos d’un fils qui entame son deuil et revit à voix haute les bribes de cette fusion racontée comme une analyse faisant défiler le passé. Grâce à lui, le texte devient une partition où la tendresse et la dévotion se conjuguent dans la musique pudique et sincère de la confidence qui délivre.
Une ode chaleureuse et émouvante à la femme qui souvent nous a plus aimé que n’importe qui. Un comédien tout en intériorité qui nous fait aimer ce personnage avec une vibrante émotion contenue. Un digne et intense rendez-vous d’amour.
Les avis de la rédaction