Critiques pour l'événement L'amour dans tous ses états
31 mars 2017
7/10
94
Les séquences de vie d'un couple, examinées et disséquées par un psy et un groupe de parole.

Il s'agit d'un couple qui donne matière à discussion bien sûr ! La forme est originale.
Les situations se succèdent, le Psy commente par son interprétation, puis arrive la psychanalyse ou l'issue ne semble pas évidente.
Certains se reconnaitront (pas trop nombreux je l'espère), d'autres se réjouiront de ne pas avoir à souffrir d'une éducation qui prend le dessus sur leur comportement affectif.

Un spectacle intéressant par une mise en scène peu courante et de bons comédiens.
23 mars 2017
5/10
60
Voici un curieux objet théâtral.
Dont je ne suis pas du tout certain d'avoir saisi le sens.

Tout commence par une rencontre sur Internet. Les deux protagonistes de l'histoire vont se retrouver pour de vrai.
Céline et André entament alors une relation amoureuse.

Deviendront-ils un vrai couple, et dans l'affirmative, sauront-ils le faire résister, ce couple, à l'usure du quotidien et du temps ?

Survient le psy.
Psychologue ? Psychothérapeute ? Psychanalyste ?
On ne le saura pas.

Ce que l'on sait, c'est qu'il va mettre les mots, à la fin de chaque tableau relatant les différents moments de la vie amoureuse de ce couple.
Une espèce de psy-pédagogue... Une sorte d'anthropologue. (Je n'ose pas écrire éthologue...)
On passe en revue les moments extatiques de la passion, jusqu'aux engueulades, les incompréhensions mutuelles, faisant ressortir les différentes problématiques de chacun : les sentiments d'abandons, les peurs et les angoisses de l'engagement, je vous laisse découvrir les autres.

Jusque là, tout fonctionnait plutôt bien.
Le psy prenait à parti le public, nous demandait de donner notre avis, de réagir, etc, etc...

C'est le très bon Eric Aubrahn, irréprochable, (là n'est pas le souci) qui l'interprète, ce psy...

Le problème, c'est peut-être justement qu'il est trop bon, et que les auteurs de la pièce ont un peu oublié à mon sens qu'ils étaient en train d'écrire pour le théâtre...
Hier soir, les trois quarts du public se croyaient en train de regarder une espèce d'émission de télé-réalité interactive, au premier degré.
Et c'est cette espèce de premier degré qui m'a personnellement gêné. Je n'y ai trouvé aucun recul.
D'ailleurs, nous étions sensés être devenus subitement les membres d'un groupe de thérapie de ce psy. Un glissement dramaturgique s"était bizarrement produit...

Camille Bardery et Hervé Pauchon (dont le jeu m'a parfois fait pensé à celui de Gérard Darmon) sont eux aussi excellents. On les sent investis. Ils se donnent à fond, c'est indéniable.

De plus, j'ai trouvé ceci bien moralisateur, presque donneur de leçons.
S'il y avait une recette infaillible pour faire durer un couple, et/ou réparer les « dégâts » causés par l'un ou l'autre des deux parties, depuis le temps, ça se saurait, non ?

D'autant que les auteurs ont absolument voulu, coûte que coûte, vaille que vaille, que tout ceci se termine bien, après une rupture et des retrouvailles auxquelles je n'ai personnellement pas cru.

Je me répète : les trois comédiens sont très bons, et défendent vraiment ce spectacle.

Un curieux objet théâtral, vous dis-je.