Critiques pour l'événement La convivialité
La convivialité est un titre surprenant dont on comprend plus tard le sens. C'est un excellent spectacle, non pas sur le comment de l'orthographe, mais sur le pourquoi et croyez-moi on en ressort allégé de quelques certitudes. Et, qui plus est, prêt à changer d'avis.
Les deux comédiens auteurs du spectacle, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, se présentent comme le feraient n’importe quels conférenciers en précisant qu’ils ne sont pas du tout comédiens mais enseignants.
Ils en font la démonstration en imposant une dictée à chaque spectateur. Il ne faut pas s’y tromper, ce sont de vrais artistes de scène abordant un sujet très sérieux avec beaucoup d’humour, et une intelligence folle.
J’ai entendu pendant cet exercice, pourtant bref, des commentaires qui m'ont amusée. Mon voisin ne connaissant pas le mot "fioritures" a commenté d'un "c’est quoi, putain". Un autre s'est plaint d'avoir mal au poignet et ils furent nombreux à pousser un ouf de soulagement à l’annonce du point final.
L’orthographe n’est pas la langue mais l’écriture de la langue. C’est le code graphique permettant d'écrire la langue, un peu à l’instar de la partition qui est au service de la musique. Est-ce que c’est un bon outil ? Ne nous assène-t-on pas des affirmations comme des vérités ? La question mérite d'être posée. Si en turc un son vaut une lettre, un son peut, en français, être transcrit d’une douzaine de manières. On nous en fait la démonstration sur grand écran. Et on comprend aussitôt pourquoi il y a tant de façons possibles d’écrire un même mot.
Il est bien pratique pour les enfants turcs décrire un mot "comme il se prononce". C'est très différent en France. Les auteurs se sont amusés à construire un algorithme permettant de recenser toutes les possibilités d’écrire un mot. Ils lui ont soumis "kréfission" (qui n’existe pas, c'est pour le besoin de la démonstration) et nous avons découvert, médusés ... 240 résultats s'afficher les uns sous les autres.
Évidemment chacun d’entre nous s’est arraché les cheveux à propos d’aberrations du type seconde (qui se prononce segonde), ou à l'inverse tranquille (qui se se dit tranqui-le et non pas tran-quille).
Comment comprendre que le chiffre 10 donne le mot dizaine, que groseille prend pas un s final quand c'est une confiture mais qu'elle le perd si elle est en gelée ?
Le spectacle est passionnant d’abord parce qu’on apprend énormément de choses. Je savais qu'on devait aux moins copistes la règle de l'auxiliaire avoir (qui s'accorde avec le participe passé s'il est placé avant, parce qu'on l'a lu) mais j'ignorais que le x du pluriel était une abréviation de "us". Je ne savais pas davantage que les accents avaient été importés d’Italie et le tilde d’Espagne. Il fut d'ailleurs utilisé en français. Charles IX se présentait comme le "roy de Frãce" et non de "France". Le tilde marquait alors les sons "nasalisés" (prononcés avec le nez). Les imprimeurs les ont favorisés parce que cela permettait d’utiliser moins de caractères donc de gagner de la place.
Beaucoup de personnes lettrées ne partageaient pas la même orthographe. Montaigne et Rabelais ont vécu à la même époque sans écrire le français de la même manière. La première page de la pièce de Molière nous sidère quand on découvre qu'il s'agit du Misantrope ... sans h. Finalement on a longtemps écrit comme on voulait.
C’est Richelieu qui réalisa que la langue était un pouvoir et créa l’Académie française dont la réalisation la plus célèbre est le dictionnaire, sa vocation étant d’imposer la norme appartenant à la bonne société. L’orthographe serait la divinité des sots disait Stendhal. Mais force est de constater qu'au XIXe siècle elle devient une norme car la bourgeoisie revendique une orthographe compliquée qu'avec l’école on imposera à tout le monde.
Qu’est-ce qu’il fait qu’une faute est plus grave qu’une autre ? Certaine sont lourdes de conséquences comme le fut Omar m’a tuer, en lettres de sang accusant le jardinier Omar Raddad. Elle fit débat. Les uns affirmèrent que Ghislaine Marchal, décrite comme une femme éduquée, n'aurait pu commettre une telle faute de grammaire. D'autres soulignèrent que la victime l'aurait aussi commise dans des documents retrouvés par les gendarmes, mais dont l'expertise fut contestée.
Il n’y a pas de linguiste à l’Académie française et cette institution prétend consigner uniquement l’usage mais alors qui définit la norme ? Une chose est sûre, et les comédiens en firent la démonstration, étayée de diapositives fort judicieuses, tout changement provoque des réticences comme si on s’en prenait au patrimoine.
Et pourtant simplifier l’orthographe serait-il appauvrir la langue ? Ils nous apprennent que le mot nénuphar a été confondu avec nymphéa (alors qu'il n'y a aucun rapport entre eux) et que par conséquent il ne serait pas illégitime de l'écriture nénufar. On a le sentiment que les tentatives de réforme s'enchainent. Pourtant il n'y en a pas eu (d'officielle) depuis 1990.
Est-il "raisonnable" d'écrire aujourd'hui comme il y a 150 ans ? Veut-on un outil pour pratiquer la langue ou un objet de prestige ? L'orthographe doit-elle être enseignée ou inculquée ?
Un débat a suivi la représentation, introduit par un rappel historique de la genèse du spectacle. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ont été profs de français. Sommés de nous offusquer des fautes d’orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Pourtant, nos études de linguistique nous ont appris que la norme orthographique française est très souvent arbitraire et pleine d’absurdités. Nous avons tenté de le dire. Nous avons alors été confrontés à l’impossibilité généralisée de nous faire entendre. Nous avons progressivement pris conscience des enjeux politiques et sociaux cachés derrière ces questions linguistiques.
Après avoir partagé ce constat avec le metteur en scène Arnaud Pirault, ils ont décidé de créer, avec son aide, un spectacle. Durant plus d’un an, ils se sont replongés dans des ouvrages théoriques, ont recueilli des témoignages et rencontré des linguistes et des pédagogues. Ils ont alors été rejoints par l’artiste graphique Kevin Matagne qui réalise avec eux les accessoires, les projections et prend en charge la dimension esthétique du spectacle ainsi que par Clément Thirion et Dominique Bréda qui participent à la mise en scène. L'orthographe est un gros travail d'équipe.
Pour terminer je vous donne les suggestions du logiciel de reconnaissance vocale de mon ordinateur, auquel j'ai dicté quelques articles, espérant gagner du temps :
Les deux comédiens hauteur du spectacle (auteurs du spectacle)
L’orthographe serait la divinité des sceaux (des sots)
Ali c’est le merde lion (Alice et le maire de Lyon)
Les deux comédiens auteurs du spectacle, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, se présentent comme le feraient n’importe quels conférenciers en précisant qu’ils ne sont pas du tout comédiens mais enseignants.
Ils en font la démonstration en imposant une dictée à chaque spectateur. Il ne faut pas s’y tromper, ce sont de vrais artistes de scène abordant un sujet très sérieux avec beaucoup d’humour, et une intelligence folle.
J’ai entendu pendant cet exercice, pourtant bref, des commentaires qui m'ont amusée. Mon voisin ne connaissant pas le mot "fioritures" a commenté d'un "c’est quoi, putain". Un autre s'est plaint d'avoir mal au poignet et ils furent nombreux à pousser un ouf de soulagement à l’annonce du point final.
L’orthographe n’est pas la langue mais l’écriture de la langue. C’est le code graphique permettant d'écrire la langue, un peu à l’instar de la partition qui est au service de la musique. Est-ce que c’est un bon outil ? Ne nous assène-t-on pas des affirmations comme des vérités ? La question mérite d'être posée. Si en turc un son vaut une lettre, un son peut, en français, être transcrit d’une douzaine de manières. On nous en fait la démonstration sur grand écran. Et on comprend aussitôt pourquoi il y a tant de façons possibles d’écrire un même mot.
Il est bien pratique pour les enfants turcs décrire un mot "comme il se prononce". C'est très différent en France. Les auteurs se sont amusés à construire un algorithme permettant de recenser toutes les possibilités d’écrire un mot. Ils lui ont soumis "kréfission" (qui n’existe pas, c'est pour le besoin de la démonstration) et nous avons découvert, médusés ... 240 résultats s'afficher les uns sous les autres.
Évidemment chacun d’entre nous s’est arraché les cheveux à propos d’aberrations du type seconde (qui se prononce segonde), ou à l'inverse tranquille (qui se se dit tranqui-le et non pas tran-quille).
Comment comprendre que le chiffre 10 donne le mot dizaine, que groseille prend pas un s final quand c'est une confiture mais qu'elle le perd si elle est en gelée ?
Le spectacle est passionnant d’abord parce qu’on apprend énormément de choses. Je savais qu'on devait aux moins copistes la règle de l'auxiliaire avoir (qui s'accorde avec le participe passé s'il est placé avant, parce qu'on l'a lu) mais j'ignorais que le x du pluriel était une abréviation de "us". Je ne savais pas davantage que les accents avaient été importés d’Italie et le tilde d’Espagne. Il fut d'ailleurs utilisé en français. Charles IX se présentait comme le "roy de Frãce" et non de "France". Le tilde marquait alors les sons "nasalisés" (prononcés avec le nez). Les imprimeurs les ont favorisés parce que cela permettait d’utiliser moins de caractères donc de gagner de la place.
Beaucoup de personnes lettrées ne partageaient pas la même orthographe. Montaigne et Rabelais ont vécu à la même époque sans écrire le français de la même manière. La première page de la pièce de Molière nous sidère quand on découvre qu'il s'agit du Misantrope ... sans h. Finalement on a longtemps écrit comme on voulait.
C’est Richelieu qui réalisa que la langue était un pouvoir et créa l’Académie française dont la réalisation la plus célèbre est le dictionnaire, sa vocation étant d’imposer la norme appartenant à la bonne société. L’orthographe serait la divinité des sots disait Stendhal. Mais force est de constater qu'au XIXe siècle elle devient une norme car la bourgeoisie revendique une orthographe compliquée qu'avec l’école on imposera à tout le monde.
Qu’est-ce qu’il fait qu’une faute est plus grave qu’une autre ? Certaine sont lourdes de conséquences comme le fut Omar m’a tuer, en lettres de sang accusant le jardinier Omar Raddad. Elle fit débat. Les uns affirmèrent que Ghislaine Marchal, décrite comme une femme éduquée, n'aurait pu commettre une telle faute de grammaire. D'autres soulignèrent que la victime l'aurait aussi commise dans des documents retrouvés par les gendarmes, mais dont l'expertise fut contestée.
Il n’y a pas de linguiste à l’Académie française et cette institution prétend consigner uniquement l’usage mais alors qui définit la norme ? Une chose est sûre, et les comédiens en firent la démonstration, étayée de diapositives fort judicieuses, tout changement provoque des réticences comme si on s’en prenait au patrimoine.
Et pourtant simplifier l’orthographe serait-il appauvrir la langue ? Ils nous apprennent que le mot nénuphar a été confondu avec nymphéa (alors qu'il n'y a aucun rapport entre eux) et que par conséquent il ne serait pas illégitime de l'écriture nénufar. On a le sentiment que les tentatives de réforme s'enchainent. Pourtant il n'y en a pas eu (d'officielle) depuis 1990.
Est-il "raisonnable" d'écrire aujourd'hui comme il y a 150 ans ? Veut-on un outil pour pratiquer la langue ou un objet de prestige ? L'orthographe doit-elle être enseignée ou inculquée ?
Un débat a suivi la représentation, introduit par un rappel historique de la genèse du spectacle. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron ont été profs de français. Sommés de nous offusquer des fautes d’orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Pourtant, nos études de linguistique nous ont appris que la norme orthographique française est très souvent arbitraire et pleine d’absurdités. Nous avons tenté de le dire. Nous avons alors été confrontés à l’impossibilité généralisée de nous faire entendre. Nous avons progressivement pris conscience des enjeux politiques et sociaux cachés derrière ces questions linguistiques.
Après avoir partagé ce constat avec le metteur en scène Arnaud Pirault, ils ont décidé de créer, avec son aide, un spectacle. Durant plus d’un an, ils se sont replongés dans des ouvrages théoriques, ont recueilli des témoignages et rencontré des linguistes et des pédagogues. Ils ont alors été rejoints par l’artiste graphique Kevin Matagne qui réalise avec eux les accessoires, les projections et prend en charge la dimension esthétique du spectacle ainsi que par Clément Thirion et Dominique Bréda qui participent à la mise en scène. L'orthographe est un gros travail d'équipe.
Pour terminer je vous donne les suggestions du logiciel de reconnaissance vocale de mon ordinateur, auquel j'ai dicté quelques articles, espérant gagner du temps :
Les deux comédiens hauteur du spectacle (auteurs du spectacle)
L’orthographe serait la divinité des sceaux (des sots)
Ali c’est le merde lion (Alice et le maire de Lyon)
La veille de la rentrée des classes, me voici de nouveau à l’école mais au Théâtre Tristan Bernard. Nos professeurs ? deux belges Arnaud Hoedt et Jérôme Piron qui remettent en question, notre éducation scolaire, l’orthographe, la grammaire… ouh là on débute par une dictée, et le marteau qui figure en fond de scène ainsi que sur le programme est impressionnant.
Bon, la dictée de côté, nous voilà aux prises avec les mots d’usage, la phonétique, l’origine des mots, parlons de nos chers dictionnaires par exemple, ils ne sont pas d’accord entre eux ! Prenons “nénuphar”, la guerre des Deux Roses a eu lieu, celle du nénufar/nénuphar commence !
Nos profs nous proposent de voter, grâce à la plaquette distribuée à l’entrée, elle est rouge d’un côté, vert de l’autre, et les propositions de nouvel orthographe pour tel ou tel mot commence, ah c’est vrai que j’ai du mal à imaginer écrire autrement un mot d’une autre façon, moi qui déteste l’écriture inclusive et les SMS trop longs…
A la fin, la dictée est projetée sur l’écran, plus complète, apparemment je n’ai pas fé de fotes, mais quand même nous n’avons pas l’explication de texte...
Ce spectacle est tout public, pas besoin d’être enseignant, si comme moi vous avez été élève médiocre ou carrément mauvais, c’est un “cours de français” qui fait du bien !
On s’amuse beaucoup avec ces deux profs, pour moi c’est bien la première fois que je rigole avec les enseignants !
Bon, la dictée de côté, nous voilà aux prises avec les mots d’usage, la phonétique, l’origine des mots, parlons de nos chers dictionnaires par exemple, ils ne sont pas d’accord entre eux ! Prenons “nénuphar”, la guerre des Deux Roses a eu lieu, celle du nénufar/nénuphar commence !
Nos profs nous proposent de voter, grâce à la plaquette distribuée à l’entrée, elle est rouge d’un côté, vert de l’autre, et les propositions de nouvel orthographe pour tel ou tel mot commence, ah c’est vrai que j’ai du mal à imaginer écrire autrement un mot d’une autre façon, moi qui déteste l’écriture inclusive et les SMS trop longs…
A la fin, la dictée est projetée sur l’écran, plus complète, apparemment je n’ai pas fé de fotes, mais quand même nous n’avons pas l’explication de texte...
Ce spectacle est tout public, pas besoin d’être enseignant, si comme moi vous avez été élève médiocre ou carrément mauvais, c’est un “cours de français” qui fait du bien !
On s’amuse beaucoup avec ces deux profs, pour moi c’est bien la première fois que je rigole avec les enseignants !
S'ils avaient un marteau, ils taperaient surtout le soir sur un certain nombre d'idées reçues, d'idées fausses, de préjugés, de poncifs, des idées toutes faites concernant un sujet qui déchaîne les passions : l'orthographe.
Deux Belges vont brillamment nous démontrer qu'en France, ce sujet passionne depuis de très nombreuses années les hexagonales foules ! Et pas qu'un peu !
Oui, c'est un gigantesque marteau qui nous attend, projeté sur la scène du Tristan-Bernard.
Et pourquoi donc, je vous prie ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
Les deux comédiens arrivent sur le plateau un bon quart d'heure avant le début de la représentation.
Ils papotent.
Et puis soudain, ils se présentent.
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.
Ils annoncent la couleur.
Ils ne sont pas comédiens, mais respectivement Professeur de Français à Bruxelles, et Professeur de religion catholique dans le même établissement.
Ces deux profs vont nous proposer une remarquable conférence-spectacle, à la fois drôle, documentée, pédagogique.
Et surtout militante !
Une heure qui fait du bien, en ces temps de nationalisme exacerbé, de stigmatisations en tous genres et de tentatives de repli sur un supposé passé enchanteur !
Une heure qui remet les choses à leur place.
Une heure qui va s'attaquer au dogme de l'orthographe !
« Le niveau baisse ! », « C'était mieux avant !», « Mais qu'est-ce qu'ils apprennent à l'école ? », autant de formules extrémistes qui vont être re-contextualisées et mises à mal.
Les deux profs-comédiens vont nous rappeler de manière épatante que l'orthographe n'est qu'un outil, au service de la langue. Et non pas la langue elle-même !
Des références historiques, littéraires (l'orthographe du Moyen-âge, de la Renaissance, de Molière, de Racine, etc, etc...), des rappels linguistiques fort à propos (35% de nos mots proviennent non pas du Grec ou du Latin, mais du Germanique, de l'Italien et de l'Arabe.), des questions importantes (qui décide de la norme orthographique ?, l'orthographe normative n'est-elle pas le reflet d'une société qui préfère inculquer au lieu d'éduquer ? ), tout ceci vient étayer le propos des deux artistes.
Des curiosités orthographiques, des absurdités, des quasi non-sens nous sont montrés, souvent par le biais de Céline, la régisseuse qui pilote les projections video.
Tout ceci est à la fois passionnant et très drôle. Les deux conférenciers sont pince-sans-rire, et provoquent l'hilarité du public par leurs fines et pertinentes démonstrations.
Le spectacle sera interactif. Nous allons énormément participer.
Notamment en nous frottant dès le début à l'épreuve reine d'une certaine conception de l'enseignement de l'orthographe : la dictée.
(C'est le texte reproduit un peu plus haut. Je vous laisse chercher au passage ce qu'elle a de très singulier, cette dictée...)
Nous voterons également, grâce à un panneau double-face vert et rouge à des propositions de graphies de certains mots : serions-nous prêts à écrire «des chevaus », « un éléfant », «@dm1 »...
Nous pourrons proposer nous aussi nos propres « inventions »...
A la fin du spectacle, vingt minutes d'échanges on ne peut plus intéressants entre le public et les deux profs viennent clôturer la soirée dans la salle. On sent vraiment que le sujet est sensible et interpelle !
Alors, cette dictée ?
Vous avez trouvé sa particularité ?
Non ?
Et au fait, pourquoi ce spectacle s'appelle-t-il "La convivialité" ?
Pour le savoir, ruez-vous au Tristan-Bernard et allez assister à ce remarquable spectacle !
Un spectacle intelligent, drôle et passionnant, à ne manquer sous aucun prétexte !
Deux Belges vont brillamment nous démontrer qu'en France, ce sujet passionne depuis de très nombreuses années les hexagonales foules ! Et pas qu'un peu !
Oui, c'est un gigantesque marteau qui nous attend, projeté sur la scène du Tristan-Bernard.
Et pourquoi donc, je vous prie ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
Les deux comédiens arrivent sur le plateau un bon quart d'heure avant le début de la représentation.
Ils papotent.
Et puis soudain, ils se présentent.
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.
Ils annoncent la couleur.
Ils ne sont pas comédiens, mais respectivement Professeur de Français à Bruxelles, et Professeur de religion catholique dans le même établissement.
Ces deux profs vont nous proposer une remarquable conférence-spectacle, à la fois drôle, documentée, pédagogique.
Et surtout militante !
Une heure qui fait du bien, en ces temps de nationalisme exacerbé, de stigmatisations en tous genres et de tentatives de repli sur un supposé passé enchanteur !
Une heure qui remet les choses à leur place.
Une heure qui va s'attaquer au dogme de l'orthographe !
« Le niveau baisse ! », « C'était mieux avant !», « Mais qu'est-ce qu'ils apprennent à l'école ? », autant de formules extrémistes qui vont être re-contextualisées et mises à mal.
Les deux profs-comédiens vont nous rappeler de manière épatante que l'orthographe n'est qu'un outil, au service de la langue. Et non pas la langue elle-même !
Des références historiques, littéraires (l'orthographe du Moyen-âge, de la Renaissance, de Molière, de Racine, etc, etc...), des rappels linguistiques fort à propos (35% de nos mots proviennent non pas du Grec ou du Latin, mais du Germanique, de l'Italien et de l'Arabe.), des questions importantes (qui décide de la norme orthographique ?, l'orthographe normative n'est-elle pas le reflet d'une société qui préfère inculquer au lieu d'éduquer ? ), tout ceci vient étayer le propos des deux artistes.
Des curiosités orthographiques, des absurdités, des quasi non-sens nous sont montrés, souvent par le biais de Céline, la régisseuse qui pilote les projections video.
Tout ceci est à la fois passionnant et très drôle. Les deux conférenciers sont pince-sans-rire, et provoquent l'hilarité du public par leurs fines et pertinentes démonstrations.
Le spectacle sera interactif. Nous allons énormément participer.
Notamment en nous frottant dès le début à l'épreuve reine d'une certaine conception de l'enseignement de l'orthographe : la dictée.
(C'est le texte reproduit un peu plus haut. Je vous laisse chercher au passage ce qu'elle a de très singulier, cette dictée...)
Nous voterons également, grâce à un panneau double-face vert et rouge à des propositions de graphies de certains mots : serions-nous prêts à écrire «des chevaus », « un éléfant », «@dm1 »...
Nous pourrons proposer nous aussi nos propres « inventions »...
A la fin du spectacle, vingt minutes d'échanges on ne peut plus intéressants entre le public et les deux profs viennent clôturer la soirée dans la salle. On sent vraiment que le sujet est sensible et interpelle !
Alors, cette dictée ?
Vous avez trouvé sa particularité ?
Non ?
Et au fait, pourquoi ce spectacle s'appelle-t-il "La convivialité" ?
Pour le savoir, ruez-vous au Tristan-Bernard et allez assister à ce remarquable spectacle !
Un spectacle intelligent, drôle et passionnant, à ne manquer sous aucun prétexte !