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Terriblement Molière
Depuis les coulisses du Malade Imaginaire, Molière adresse une lettre au Roi pour l'inviter à découvrir ce qui sera en fait, sa dernière pièce.
En rédigeant cette lettre, au delà des disgrâces et des dangers, il se souvient avec émotion de sa troupe, des provinces visitées et des applaudissements de spectateurs toujours plus nombreux. Il est alors loin de se douter que ses pièces seront encore représentées 340 ans après sa mort.
Cette création présente un aperçu de l'étendue de l'œuvre que Molière nous a laissée en héritage. Elle montre également à quel point cet auteur est toujours d'actualité au regard des thèmes qu'il a abordés en son siècle comme l'hypocrisie, l'avarice ou les relations amoureuses.
Ce spectacle propose un voyage guidé par Molière et sa troupe à travers les mœurs de son siècle ... et du nôtre.
Tout commence le matin du 17 février 1673. Molière va donner la quatrième représentation du Malade imaginaire. Il souffre de tuberculose et écrit une lettre au Roi qui n'assiste plus aux représentations. Poquelin se penche sur les raisons de cette disgrâce royale et, entouré d'Armande Béjart, de son fidèle LaGrange et de Catherine de Brie, il va rejouer les scènes qui lui tiennent à coeur, en commençant bien sûr par la découverte du corps faussement inanimé d'Argante par sa femme dans le Malade. A travers des extraits de L'avare, Le misanthrope, Les fourberies de Scapin, Le Bourgeois Gentilhomme, Les femmes savantes,... nous voilà plongés dans un voyage dans les pièces de Molière les plus connues, en vers et en prose.
Le fil conducteur imaginé par Xavier Devichi tient sans conteste la route et la mise en scène sobre et ingénieuse de Vincent Messager rendent les enchainements limpides et rythmés. Les quatre comédiens jouent avec un plaisir évident et enchaînent les rôles avec une belle fluidité et sans temps mort.
Excellentes surprises, Melissa Gobin-Gallon (Armande Béjart) enchaine les rôles avec une aisance étonnante, et, de Toinette à Henriette, nous régale de son jeu vif et toujours juste ; Grégoire Biessy (La Grange) passe lui aussi avec une remarquable agilité d'un rôle à l'autre. Visiblement guidés par une passion communicative, dotés d'une diction impeccable et d'une indéniable présence scénique ils font partie intégrante du succès de la pièce. A leurs cotés, Xavier Devichy (Molière) et Christelle Furet (Catherine De Brie) ne sont pas en reste avec une interprétation au cordeau. Cerise sur le gâteau, les extraits dansés le sont sur les musiques de Lully et les costumes de Olivier Pétigny sont à la fois malicieux et élégants.
Que l'on aime un peu ou que l'on adore Molière, on retrouvera avec plaisir ces pans entiers de l'oeuvre du fondateur de la Comédie Française. Les collégiens qui ont assisté à la représentation dédiée au Festival de Maisons Laffitte ont ri de bon coeur et les adultes ont tout autant ri et savouré cet hommage de qualité.
Bref un très bon moment que je conseille vivement aux amoureux du dramaturge, et aux autres.