- En tournée
- En tournée dans toute la France
Open Space
- Gil Galliot
- Stéphanie Barreau
- Agathe Cemin
- Gabriel Dermidjian
- Loup-Denis Élion
- Emmanuel Jeantet
- Dédeine Volk-Leonovitch
- En tournée dans toute la France
"Hharghr rrnhpràch ?"
Matin, tôt, horaire de bureau. Un espace ouvert. Ils s’installent à leur table. Grincements des sièges, mise en route, bâillements. Grognements de la machine à café. Les bruits se juxtaposent, les mouvements s’enchaînent. La routine prend des allures de ballet magistral.
Ils pourraient être les agents d’une compagnie d’assurance. Il y a celle qui boit en cachette, celui qui colle aux basques du patron, celui qu’on a mis au placard. Il y a celui qui s’endort, celle qui fait du bruit, l’autre qui s’en fout, et ceux-là qui s’aiment. Quelques humains ordinaires cohabitent une journée entière dans un open space, exploit surhumain. Ils sont traversés tour à tour par des rêves de grandeur, des fatigues et des inquiétudes, des colères rentrées et des pulsions inavouables.
La critique de la rédaction : Dans cette compagnie d’assurance, sont jouées devant nos yeux ébahis des situations banales, quotidiennes de la vie en Open Space, comme la pause café, les présentations des résultats de la société, mais aussi des situations extraordinaires, comme un combat de boxe entre un employé frustré et son responsable, une amourette entre un réparateur de machine à café et un travailleur tardif...
Oui nous avons été ébahis car la mise en scène est superbe. Elle contribue à la folie des personnages, à exacerber leurs façons d’être complètement barrées, décalées.
Pendant les deux journées de travail auxquelles nous assistons, les sept salariés de l’entreprise réussissent l’exploit de ne pas utiliser de mots, ils inventent une nouvelle langue en « gromellons » uniquement avec des bruitages, des onomatopées. L’effet est bluffant et surtout très drôle.
C’est amusant aussi lorsqu’ils font des percussions avec leur matériel de bureau, ou lorsqu’ils entament une chorégraphie loufoque. D’autres tableaux sont plus émouvants. Le temps passé au bureau est tellement important que tous les maux y arrivent : l’alcool, la drogue, le désespoir amoureux, les envies de suicide, la mort. Ils chantent parfois pour accompagner ces passages de vie.
Nous aurions pu craindre un côté moralisateur dans cette pièce, mais pas du tout. Elle ne se prend pas au sérieux et le résultat est très efficace, même si on tourne un peu en rond dans les dernières scènes.
Au final, nous avons donc passé une bonne soirée, hors norme et pleine de surprises dans le monde impitoyable de l’Open Space.
J'ai été séduite par le jeu des comédiens qui n'ont pas besoin de texte pour faire passer leurs sentiments et émotions mais également tous les détails...
Beaucoup de trouvailles et beaucoup de rythme.
Ma note un peu sévère est due au fait que, pour ma part, je me suis ennuyée, sans doute parce que je ne suis pas...
Avec une synchronisation parfaite ils nous embarquent dans un ballet délirant. Les névroses, les manies, les petites folies, la cohabitation, les personnalités marquées, tout est dépeint de manière caricaturale et surtout très drôle.
A la place des paroles, les comédiens utilisent un langage fait de sons, de borborygmes, une langue universelle compréhensible par tous, la langue des groupes humains qui vivent en huis clos dans un espace de travail.
A cette bonne idée s'ajoute une mise en scène aux petits oignons, de super décors et des comédiens parfaits.
On s'y croirait ! En tout cas moi j'y ai revu des situations vécues.
Bravo Mme May, surtout pour quelqu'un qui n'a jamais travaillé dans ce cadre.
Open Space est une pièce (voir comédie musicale par moment) aussi drôle qu'émouvante. Avec des acteurs qui l’interprètent avec brio.
La mise en scène est très précise et efficace avec des moments dansé, chanté, accéléré, ralentie...
Voila voila ! o_O
Surprenante parce que je me suis demandé pendant un moment si oui ou non les personnages allaient se mettre à un moment à parler. Et puis je me suis laissé emporter par le talent des acteurs, complets puisqu'aussi danseurs et chanteurs pour l'occasion.
La première partie est une franche réussite, on saisit très bien qui sont les personnages, quel rôle ils ont dans leur entreprise, que ce soit sur le plan professionnel comme dans leurs relations humaines. Le décor bien senti m'a tout de suite plongé dans l'ambiance de bureau.
Et puis au bout d'un moment les longueurs apparaissent. Après une heure de spectacle j'étais un peu lâché par des situations longues et sans réelle situation comique ou dramatique. Ces moments nous sortent un peu du jeu et je me suis surpris à regarder ma montre à 20 minutes de la fin.
Le jeu des acteurs n'a rien à voir là dedans, simplement je trouve qu'"Open Space"mériterait 25 bonnes minutes de moins et peut être un fil un peu plus conducteur.
Il est toutefois indéniable qu'amener sur les grandes scènes parisiennes un spectacle différent et assumer un vrai parti pris est déjà une belle réussite.
Mention spéciale à Emmanuel Jeantet que j'ai trouvé très bon !
Peu à peu, la scène se met en place et l'on saisit les relations qui relient les personnages, les caractéristiques principales de chacun d'entre-eux... Et ce à quoi l'on va assister.
Mais si la qualité de la mise en scène et des décors est incontestable, j'ai été déçue par l'histoire présentée sur scène. En effet, plusieurs situations sont très intéressantes et mériteraient d'être creusées. Par exemple, face à un élément perturbateur - une personne reçoit un appel et se met à pleurer - j'aurais aimé voir la réaction de ses collègues pendant quelques minutes. Que se passe-t-il ? Qui choisit de la consoler ? Qui l'ignore ?
Une potentielle richesse de ce spectacle me semble ici oubliée. Pour cette raison, on ne s'attache pas aux personnages et, au bout de 40mn, on finit par s'ennuyer.
Ajoutons à cela le son un peu trop fort qui fatigue et l'attention devient difficile à fixer.
Dommage car c'était un beau défi qu'à moitié relevé !