Hamlet

Hamlet
De William Shakespeare
  • Opéra Bastille
  • Place de la Bastille
  • 75012 Paris
  • Bastille (l.1, l.5, l.8)
Itinéraire
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

Au XIXe siècle, les œuvres de Shakespeare abreuvent les romantiques. Notamment La Tragique Histoire d’Hamlet, prince du Danemark, l’une des plus célèbres pièces du dramaturge anglais, traversée par les questions existentielles du rôle‑titre (« To be or not to be »), le fantôme de son père assassiné et son amour maudit pour Ophélie. Grand sondeur des profondeurs de la psyché humaine, Krzysztof Warlikowski explore la folie qui parcourt ce jalon du théâtre lyrique, et en fait émerger de fascinantes images spectrales.

 

2

AVIS DE LA REDACTION: 7/10

Dans cet Hamlet, le spectateur sera sans doute un peu surpris par le début qui ressemble plutôt à la fin de l’histoire.

En effet, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski transporte le premier acte dans une maison de retraite ou un asile de fous, on ne sait pas trop…

Une femme en fauteuil roulant regarde la télévision tandis qu’un homme fatigué avec un gilet difforme semble perdu dans ses souvenirs. On comprend qu’il s’agit d’Hamlet et de sa mère Gertrude enfermés dans leurs souvenirs qui tournent en boucle. A la faveur du second acte, le metteur en scène nous projette dans un flash back, 20 ans plus tôt où nous retrouvons un Hamlet rajeuni qui s’amuse avec une voiture télécommandée dans un décor froid et oppressant. En effet, le décor (Malgorzata Szczesniak) qui occupe tout le plateau de Bastille est une cage métallique géante aux cloisons mouvantes qui nous glace les sang. Hamlet y verra ses cauchemars se réaliser. De l’apparition du spectre de son père en clown blanc à la mort d’Ophélie en passant par la relation oedipienne d’Hamlet et Gertrude, nous sommes au cœur d’une histoire bien sombre.

Le parti pris du metteur en scène ne plaira pas à tout le monde et d’ailleurs lors des saluts la salle est partagée entre acclamations et huées.

Tout le reste du casting fut acclamé avec une belle unité en revanche : Ludovic Tézier, dans le rôle titre, a déjà joué ce personnage il y a de nombreuses années. Le baryton français est fantastique, il incarne un Hamlet torturé et fragile. Sa voix puissante résonne avec bonheur dans de nombreuses nuances. Son jeu sensible donne vie au prince danois avec beaucoup d’émotion.

Ophélie est jouée par Lisette Oropesa. Elle est la chouchou du public vu l’ovation reçue et c’est amplement mérité, dotée d’une belle diction et d’aigus cristallins, elle enchante nos oreilles. Sa présence est rayonnante et sa scène de la folie est mémorable, elle se termine dans une baignoire si chère au metteur en scène.

Eve-Maud Hubeaux est une reine Gertrude très présente, la mezzo soprano nous ravit avec une voix de belle amplitude et des graves souples.

Jean Teitgen à la puissante voix de basse de velours est un roi Claudius sombre à souhait.

Laërte, le frère protecteur d’Ophélie est incarné par Julien Behr avec beaucoup de justesse.

Fréderic Caton et Julien Henric sont respectivement Horatio et Marcellus.

La direction musicale enlevée de Pierre Dumoussaud arrive à nous faire oublier les longueurs de certains passages de l’oeuvre d’Ambroise Thomas. Il faut signaler le morceau de bravoure du saxophoniste (première fois qu’un saxophone est utilisé dans un opéra à l’époque) qui est monté sur scène lors du deuxième acte lors de la mort du roi Gonzagu.

Valérie Leah.

Note rapide
5,8/10
pour 2 notes et 2 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
2 critiques
Note de 4 à 7
100%
0 critique
Note de 8 à 10
0%
Toutes les critiques
18 mars 2023
7/10
0
Dans cet Hamlet, le spectateur sera sans doute un peu surpris par le début qui ressemble plutôt à la fin de l’histoire : En effet, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski transporte le premier acte dans une maison de retraite ou un asile de fous, on ne sait pas trop…
Une femme en fauteuil roulant regarde la télévision tandis qu’un homme fatigué avec un gilet difforme semble perdu dans ses souvenirs. On comprend qu’il s’agit d’Hamlet et de sa mère Gertrude enfermés dans leurs souvenirs qui tournent en boucle.
A la faveur du second acte, le metteur en scène nous projette dans un flash back, 20 ans plus tôt où nous retrouvons un Hamlet rajeuni qui s’amuse avec une voiture télécommandée dans un décor froid et oppressant.

En effet, le décor (Malgorzata Szczesniak) qui occupe tout le plateau de Bastille est une cage métallique géante aux cloisons mouvantes qui nous glace les sang. Hamlet y verra ses cauchemars se réaliser. De l’apparition du spectre de son père en clown blanc à la mort d’Ophélie en passant par la relation oedipienne d’Hamlet et Gertrude, nous sommes au cœur d’une histoire bien sombre.

Le parti pris du metteur en scène ne plaira pas à tout le monde et d’ailleurs lors des saluts la salle est partagée entre acclamations et huées.

Tout le reste du casting fut acclamé avec une belle unité en revanche : Ludovic Tézier, dans le rôle titre, a déjà joué ce personnage il y a de nombreuses années. Le baryton français est fantastique, il incarne un Hamlet torturé et fragile. Sa voix puissante résonne avec bonheur dans de nombreuses nuances. Son jeu sensible donne vie au prince danois avec beaucoup d’émotion.

Ophélie est jouée par Lisette Oropesa. Elle est la chouchou du public vu l’ovation reçue et c’est amplement mérité, dotée d’une belle diction et d’aigus cristallins, elle enchante nos oreilles. Sa présence est rayonnante et sa scène de la folie est mémorable, elle se termine dans une baignoire si chère au metteur en scène.

Eve-Maud Hubeaux est une reine Gertrude très présente, la mezzo soprano nous ravit avec une voix de belle amplitude et des graves souples. Jean Teitgen à la puissante voix de basse de velours est un roi Claudius sombre à souhait. Laërte, le frère protecteur d’Ophélie est incarné par Julien Behr avec beaucoup de justesse. Fréderic Caton et Julien Henric sont respectivement Horatio et Marcellus.

La direction musicale enlevée de Pierre Dumoussaud arrive à nous faire oublier les longueurs de certains passages de l’oeuvre d’Ambroise Thomas. Il faut signaler le morceau de bravoure du saxophoniste (première fois qu’un saxophone est utilisé dans un opéra à l’époque) qui est monté sur scène lors du deuxième acte lors de la mort du roi Gonzague.
12 mars 2023
4,5/10
0
Difficile de juger un tel spectacle tant la qualité exceptionnelle des artistes (chanteurs, musiciens, danseurs) est éloignée du désastre de la mise en scène.

Les musiciens sont parfaits, les chanteurs magnifiques, en particulier Lisette Oropesa qui joue Ophélie et dont la voix extraordinaire parvient presque à elle seule à sauver le spectacle, mais que dire de la mise en scène, longue, pesante, parfois ridicule et franchement ennuyeuse. Sous prétexte d’illustrer la folie, l’ensemble du spectacle se déroule dans un hôpital psychiatrique, dans un décor moche et froid, sans aucun attrait artistique.

Le choix du chanteur incarnant Hamlet est également surprenant. A 55 ans, Ludovic Tézier n’a en effet rien du jeune premier qu’on imaginerait pour jouer Hamlet…il est surtout plus vieux que la chanteuse sensée être sa mère, accentuant le détachement qu’on ressent vis à vis des personnages. Il y a aussi des moments franchement ridicules, comme lorsqu’Hamlet joue avec une voiture télécommandée sur scène ou lorsque sa mère, dans une chaise roulante, regarde hébétée la télévision pendant un temps infini.

De manière générale, on souffre de la transformation totale de l’œuvre de Shakespeare et de celle de Thomas, qui doivent se retourner dans leurs tombes…les spectateurs à la sortie étaient franchement déçus: aucun rappel des artistes, beaucoup de gens sont partis avant la fin des applaudissements et c’est la première fois que j’entends un metteur en scène être hué en direct …l’opéra de paris devrait peut être se poser des questions sur le choix du metteur en scène…en un mot, une très belle interprétation par les musiciens, une mise en scène désastreuse qui nous a gâché le spectacle…

Dommage, il y a beaucoup de metteurs beaucoup plus talentueux, moins prétentieux et plus fins qui ne demandent qu’à être connus!
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Musique
Talent des artistes
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor