- Exposition
- Musée du Petit Palais
- Paris 8ème
Expo Oscar Wilde

- Musée du Petit Palais
- Avenue Winston Churchill
- 75008 Paris
- Champs-Elysées (l.1, 13)
Oscar Wilde (1854-1900) est à l'honneur du Petit Palais.
L'écrivain, pourtant d'origine irlandaise, portait Paris et les parisiens dans son coeur. Dans les galeries du Petit Palais, l'exposition présente la vie et l'oeuvre d'Oscar Wilde, cet "impertinent absolu" parfait parisien de coeur, qui mourut à Paris et fut enterré au Père Lachaise.
Si l'on connait Oscar Wilde grâce à son oeuvre littéraire et théâtrale - les pièces de théâtre telles que L’Importance d’être constant, le roman Le Portrait de Dorian Gray, poèmes - on en oublie le personnage, dandy décadent dans l'Angleterre puritaine de l'époque victorienne. Esthète décadent, expert en provocations et en mots d’esprit, Oscar Wilde fut aussi un grand écrivain de l'Aesthetic Movement.
Aussi, dans les salles du Petit Palais, des manuscrits, des éditions rares, des portraits de l’écrivain, des correspondances avec ses amis André Gide, Pierre Louÿs, Mallarmé, Verlaine, Victor Hugo témoignent de la vie d'esthète d'Oscar Wilde.
Un focus particulier sera donné à Salomé, son unique oeuvre initialement rédigée en français, pièce dont il destinait le rôle-titre à Sarah Bernhardt. Cette pièce fut malheureusement censurée par Lord Chamberlain pour représentation de personnages bibliques, mais fut encensée par la critique parisienne.
Les œuvres exposées sont admirables, et très diverses. Elles viennent de beaucoup de collections privées et ne seront pas de si tôt visibles à nouveau.
On apprend, on découvre, mais surtout on peut profiter de ces tableaux qui ont fait partie de salons, et qui représentent très bien leur courant, et les académies d'art. La mise en exposition est très bien faite et permet d'apprécier le parcours.
Le Petit Palais retrace la vie et l’œuvre de ce parfait francophone et ardent francophile à travers un ensemble de plus de 200 pièces rassemblant documents exceptionnels, inédits pour certains, manuscrits, photographies, dessins, caricatures, effets personnels, et tableaux empruntés en Irlande et en Angleterre bien sûr, dans les musées français (musée d’Orsay, BnF...) mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, en Italie et dans différentes collections privées étrangères.
Wilde fit de nombreux séjours à Paris entre 1883 et 1894 et se lia d’amitié avec divers écrivains, tels André Gide et Pierre Louÿs. Il fréquenta Mallarmé, Verlaine et même Victor Hugo. Il écrivit directement en français sa pièce de théâtre Salomé dont il destinait le rôle-titre à Sarah Bernhardt. Son personnage est légitimement évoqué par une comédienne déjantée de la compagnie théâtrale La Comédie des Anges sous le portrait géant de l'écrivain.
Les animations étaient sympathiques et pensées dans l'esprit du grand auteur dont on connait tous la personnalité excentrique, exubérante, mais toujours élégante, afin que chacun puisse avoir l’opportunité de jouer l’impertinence.
Toute l'exposition présente des oeuvres intéressantes. Comme le portrait de sa femme, Constance Lloyd (1858-98) de Louis-William Desanges (1822-1887). Le portrait a été peint en 1882, deux ans avant leur mariage. Le peintre a représenté la jeune femme un livre à la main, comme pour attester des intérêts intellectuels de celle-ci. Constance parlait en effet plusieurs langues et était une grande lectrice de poésie. Ils auront ensemble deux fils.
Oscar Wilde adorait le théâtre. Il écrivit ainsi en 1885 Un mari idéal (An Ideal Husband) dont Oliver Parker tira une époustouflante adaptation cinématographique en 1999 avec Rupert Everett et Cate Blanchett. Il l'exprime dans un de ses aphorismes, écrit en lettre capitales au-dessus d'un tableau représentant Salomé dansant de Gustave Moreau (1826-1898) aquarelle sur traits de crayon : J'adore le théâtre. Il est tellement plus vrai que la vie.
Oscar Wilde n'aura écrit qu'un seul roman, Le Portrait de Dorian Gray. On entend la voix de Rupert Everett en lire des extraits dans un français impressionnant.
On découvre dans la dernière salle le procès, la prison et l’exil. C’est à Paris que l'histoire s'achève en 1900. Oscar Wilde mourut dans le dénuement et la misère après sa condamnation en incarcération en 1895 à Londres pour homosexualité. Son tombeau, surmonté d’une sculpture monumentale de Jacob Epstein, est situé au cimetière du Père Lachaise.
Le Petit Palais s'en sort pas mal en recourant à des œuvres d'art (puisqu'il a été critique), à des visuels empruntés de la réclame (puisqu'il semble avoir inspiré les publicitaires), à des objets et costume...
Au final, j'ai apprécié cette balade mais plus pour ce qu'elle présente de la fin du XIXe siècle que pour ce qu'elle raconte d'Oscar Wilde (dont je n'apprécie pas spécialement l’œuvre).
Pas d'audioguide pour cette visite mais une application Iphone (et uniquement Iphone) à télécharger gratuitement.
On parcourt sa vie et son oeuvre, mais on ne l'explore pas. Les salles sont d'un intérêt très inégal. J'ai appris des choses sur sa jeunesse, sa famille et ses études (moi qui pensais qu'il était Anglais, que nenni ! Irlandais, on vous dit !). En revanche, je n'ai pas été très intéressée par l'exposition de peintures dont il avait fait la critique au début de sa carrière. S'ensuit une longue série de portraits. Ses voyages en Amérique, en France. Ses oeuvres pour lesquelles j'aurais voulu en savoir un peu plus. Sa femme et ses enfants (ah bon ??? mais je pensais que...). Puis sa relation avec Lord Alfred Douglas, son procès, son incarcération. La fin était franchement plus intéressante que le début, avec l'interview de Badinter sur la "justice relative" et le délit d'homosexualité; et celle de son petit-fils qui parle remarquablement bien français !
Intéressant. Il me manquait peut-être les bons mots d'O. Wilde qui auraient pu se lire un peu plus dans cette exposition, "l'esprit Wilde" si particulier.
Facilement 1h30 de visite quand même.