• Exposition
  • Musée des Arts Décoratifs
  • Paris 1er

Expo Barbie

Expo Barbie
De Anne Monier
  • Musée des Arts Décoratifs
  • 107, rue de Rivoli
  • 75001 Paris
  • Palais Royal (l.1, l.7)
Itinéraire
Billets à 11,00
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C’est la première fois que Barbie fait l’objet d’une véritable invitation dans une institution muséale française. Connu pour ses collections de design et de mode, de jouets et de publicité, le musée des Arts décoratifs est le lieu idéal pour mettre à l’honneur cette poupée iconique.

Son histoire se nourrit de sources multiples, en l’inscrivant pleinement dans une histoire culturelle et sociale du jouet aux XXe et XXIe siècles.

 

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L'avis de la rédaction : 7/10. C'est une première pour la célèbre poupée qui a trouvé, jusqu'au 18 septembre, un écrin parfait aux Arts Décoratifs. 

L'exposition joue clairement sur l'affectif et nous replonge dans notre enfance. Des centaines de poupées sont donc exposées, de toutes tailles, époques, couleurs et vêtements différents. On est impressionné par cet effet scénographique d'accumulation et on en arrive à chercher parmi la multitude exposée celle avec qui on a joué enfant.

Le parcours est simple et accessible à tous. Des espaces de repos pour petits et grands sont installés ainsi qu'un petit coin dédié au jeu avec poupées et accessoires en libre service pour régresser allègrement en enfance.

On découvre donc les histoires de Barbie : commerciales, historiques mais aussi tout le storytelling et le marketing de la marque.
Bien sûr les critiques restent très superficielles et on sort plutôt de l'exposition avec l'envie d'acheter une Barbie, qu'une réelle réflexion sur la poupée, qui aurait pu être ô combien enrichissante. Malgré ce bémol, le musée des Arts décoratifs arrive très bien à mettre en relation ses collections de vêtements avec les habits de Barbie et toute son évolution au fil du temps.

L'exposition est, en somme, sympathique avec des éléments intéressants et joue clairement sur notre corde sensible mais reste quand même assez légère au niveau du contenu. 

 

Les autres avis de Floriane

 

Note rapide
7,5/10
pour 6 notes et 3 critiques
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1 critique
Note de 4 à 7
50%
2 critiques
Note de 8 à 10
50%
Toutes les critiques
4 sept. 2016
9/10
47
Ce qui fait avant tout la richesse de l'exposition c'est le nombre incroyable de poupées exposées. Les tenues sont superbes, Barbie a toujours la classe.

Ce qui est intéressant également, c'est de découvrir le phénomène Barbie symbole de l'"american way of life". Première poupée adulte, libre et indépendante qui a marché sur la lune avant Armstrong ! Une icône !
Elle existe dans plus d'une centaine de métiers différents et désormais elle existe en différentes morphologies et carnations.

Nous découvrons grâce à l'exposition le véritable travail d'artiste lors de chaque création. Les défilés avec les costumes de grands couturiers (Dior, Paco Rabane, etc.) sont sublimes.
Les souvenirs d'enfance ne font qu'ajouter du plaisir et de l'émotion à la visite.
30 mai 2016
8/10
90
C’est la première fois que cette poupée iconique fait l’objet d’une véritable invitation dans un musée français, le musée des arts décoratifs, en l’inscrivant pleinement dans l'histoire culturelle et sociale du jouet aux XXe et XXIe siècles.

Barbie, star, est blonde, mais on verra qu'elle adopte tous les visages du monde. Elle est toujours "à la page", dispose évidemment d'un compte Instagram, destiné d'ailleurs à un public adulte.
Elle est prise en photo dans des situations réelles et glamour avec des vêtements et accessoires uniques spécialement créés pour l'occasion. Elle se rend à un défilé de mode avec son petit chien posé sur un sac Chanel.
Elle fait ses courses rue Saint Honoré (photos du compte Instagram 2015). Après avoir incarné la "fameuse" american way of life, Barbie est devenue aussi le reflet des moeurs d'une époque. L'exposition retrace son évolution et pointe comment elle est devenue un symbole d'autonomie et d'indépendance alors qu'on la regardait essentiellement comme une femme-objet qui suscitait selon les circonstances, enthousiasme ou dédain.
Mais s'il y a une contrainte dont elle ne s'affranchira jamais c'est bien de celle de la mode, ... marketing oblige !

Le musée a choisi, et c’est fort à propos, de rappeler d’abord de quoi il s’agissait quand il était question de poupée dans les siècles précédents. A l'origine les couturiers français inondaient les cours étrangères au XVIII° siècle de poupées de mode -en bois ou en tissu rembourré- conçues pour faire voyager la mode féminine parisienne à travers l’Europe.
Les rares poupées pour enfants du XVIIIe siècle, ainsi que celles du début du XIXe siècle, représentaient des femmes très richement parées. À cette époque, la mode pour enfant n’existait pas et les enfants portaient, comme leurs poupées, des vêtements d’adulte en miniature. Les corps des poupées n’étaient pas réalistes, mais s’adaptaient à la forme des vêtements à la mode dont la poupée était habillée.
Une fois "démodées" elles étaient données aux petites filles pour jouer. Mais trop précieuse, trop fragile, trop sophistiquée et trop éloignée du monde de l’enfance, elles n'étaient pas adaptées aux mains des petites filles. La plupart du temps elles devenaient un objet inanimé sur une étagère.

Charles Worth révolutionnera les pratiques en faisant appel à de vraies femmes pour présenter ses modèles. C'est d'ailleurs lui le premier grand couturier ... français même s'il était anglais comme l'a démontré l'exposition Fashion Mix au musée de l'immigration.
Ce sont désormais les couturières qui emploient des mannequins, comme celui-là, en palissandre, rehaussé de polychromie appliquée à la main, tête pivotante, bras, mains, jambes articulées recouverts de tissu, monture à support en fer sur un socle en bois (1912).

Mais au début du XIXe siècle, la frontière était fine entre la poupée mannequin, la poupée jouet très bien habillée et la poupée de mode destinée aux femmes adultes. En 1935 c'est une petite fille de chair et d'os, âgée de 6 ans, Shirley Temple qui inspirera un créateur de poupées.

Le poupon en celluloïd aura son heure de gloire jusqu'aux années 50. Il s'agit, ne l'oublions pas, d'apprendre aux petites filles à jouer plus tard leur rôle de mère. L'inconvénient est qu'il faut leur détacher les jambes pour les laver. Les "baigneurs" seront accueillis comme un progrès car on peut les mouiller entièrement.
Coté magazine, la semaine de Suzette a un rôle important. Arrive Bleuette, poupée fillette et son trousseau, française, environ 1920, en porcelaine peinte, vêtements en soie et velours, fourrure, feutre ...
C'est toujours un poupon joufflu et rose et son prix n'est pas démocratique. Les familles modestes se contentent d'un poupard ou d'une poupée en tissu imprimé bourré de sciure de bois, ou de crin de cheval comme celle-ci (milieu XX° siècle), souvent cousue par une grand-mère, dont la réalisation était très éloignée des considérations sur la mode de l’époque.

En Allemagne, le journal Bild-Zeitung demande à Reinhard Beuthien de combler l'espace d'une case avec une bande dessinée autour d'un personnage impertinent. Ce sera Bild Lili, une femme indépendante qui adore le sexe et mène les hommes à la baguette. Elle apparait pour la première fois le 12 août 1955. Visage de bébé, corps d'une femme pulpeuse et queue de cheval, elle interroge le lecteur : "Pourrais tu me donner le nom et l'adresse de cet homme riche et beau?". La caricature est un succès immédiat et le dessinateur dû en imaginer de nouvelles chaque jour. Lili occupera le terrain jusqu'au 5 janvier 1961.
Une de ses meilleures réparties est adressée à un policier qui lui reproche que le maillot de bain deux-pièces est interdit : "Quel morceau voulez-vous m'enlever ?"
En août 1955, le journal lance la poupée avec l'aide de la société Hausser Co. Ce sera la première poupée à silhouette adulte, en plastique dur, articulée et maquillée. Elle s'appelle évidemment elle aussi Lilli et possède un trousseau. Ruth Handler la découvre alors qu'elle est en vacances en Suisse. Par chance pour elle, le modèle n'est pas breveté.
La jeune maman avait créé avec son mari, Eliott, et Harold Matson la société Mattel en 1945. La marque, qui fabriquait de petits jouets en plastique, boîtes à musique, pistolets factices, etc., connaissait un certain succès.

C’est en regardant sa fille Barbara jouer avec des poupées de papier, lointaines descendantes des gravures de mode de la fin du XVIIIe siècle et des premières poupées en papier pour adultes du XIXe siècle, que Ruth se met à rêver d’une poupée de mode en trois dimensions, véritable poupée mannequin. Ruth eut beaucoup de mal à convaincre l’équipe (masculine) alors même que Mattel cherchait un créneau novateur et original pour entrer sur le marché de la poupée. Réaliser une poupée ressemblant à une adulte et dotée de seins était alors "trop" révolutionnaire.
Sa présentation à la Foire du jouet de New York le 9 mars 1959, ne rencontre pas le succès escompté. En revanche, une fois Barbie en magasin, le succès est immédiat, sans même l’appui de la campagne publicitaire qui avait été prévue. Il faut tripler la production. Depuis elle a perdu ses frisottis, gagné un petit copain Ben (du prénom de son fils) en 1961 et n'a cessé d'évoluer.

Le musée a puisé dans les archives de la maison Mattel (avec par exemple ce cliché de Ruth et Eliott Handler, datant des années 1960) pour décrypter toutes ses vies en les replaçant dans une perspective sociologique et en pointant le lien très fort entre ces objets et Barbie, son ancrage dans le monde de la mode.
Elle ne porte d'abord qu'un maillot de bains noir et blanc car la télévision n'est pas encore en couleurs. Et surtout parce qu'il faudra lui acheter des vêtements ... le but est de l'habiller et de la déshabiller autant que possible. Voilà pourquoi ses jambes sont si fuselées.
Très vite les créateurs ont souhaité ajouter du mobilier. Inspirés d'abord des cadres photos pour fabriquer des meubles peu chers en plastique et bois.

Rapidement, Mattel mit en place un secrétariat pour Barbie, qui recevait autant de courrier qu’une star hollywoodienne. La création du fan club rassembla 100 000 personnes dès la première année et qui mobilise aujourd'hui 15 personnes à temps plein pour répondre au courrier. Les spots publicitaires ont mis en scène tout ce que la poupée pouvait faire, comme bouger ses ailes de papillon articulées, croiser les jambes. Cela semble sans limites. Une poupée noire, Black Francie en 1967 (donc bien avant les droits accordés aux noirs par Johnson), une autre hispanique ou asiatique, et même Becky, handicapée, en 1997, qui fut offerte gratuitement aux hôpitaux.
Elle trahira son petit ami en 2004, éblouie par Blaine, un surfeur américain sans cerveau mais tout en muscle. CNN et Newsweek la soutiennent. On la retrouve un peu plus tard, portant une robe de princesse toute dorée pour son 50 ème anniversaire.
Ken se remet en cause et revient dans sa vie, plus moderne à partir de 2011. Un énorme drapeau est hissé au-dessus de Time Square pour fêter leurs retrouvailles. Ils partent tous les deux en Irak en 2012. La même année elle se porte candidate aux élections présidentielles.

Près de 700 modèles sont exposés, retraçant toute l'histoire et toutes les ethnies. La Barbie noire en pull rouge succède à la précédente, très critiquée parce qu'elle n'avait pas le type afroaméricain.

Une vitrine témoigne de la fabrication, regroupant les esquisses, les prototypes peints à la main, les échantillons, les 18 couleurs de têtes miniatures, les vêtements en toile ... comme exactement dans la haute couture.
Au second étage, les poupées sont représentées à travers leur profession. Son âge reste volontairement flou afin de pouvoir incarner aussi bien une adolescente qu’une jeune femme. Elle est tout à la fois lycéenne, étudiante, nurse ou jeune hôtesse de l’air avant d’embrasser plus de 155 métiers, des plus classiques aux plus avant-gardistes.

Barbie a été vétérinaire à plusieurs reprises, mais aussi paléontologue, ballerine, chirurgien, skieuse et informaticienne, pilote de course, professeur, médecin, danseuse étoile, officier de police… et on l’oublie peut-être mais elle a été 4 fois candidate aux élections présidentielles, et astronaute (quatre ans avant que Neil Armstrong puisse marcher sur la lune en 1969).
Après les métiers, ce sont les Barbies haute couture qui sont présentées, dans leur emballage d'origine. Seule Barbie Lagerfeld ne sourit pas, par fidélité avec son modèle original. En 2009 elle eut un parrain prestigieux, Louboutin qui créa le personnage de Catwoman.
Barbie a inspiré aussi les artistes. Comme Chloé Ruchon, avec son Barbiefoot en 2009 voulu résolument féministe, en 2009 ou Cristina Guadalupe Galván pour One day my prince will come.
L'exposition s'achève avec un immense mur de vêtements miniatures provenant autant des archives de Mattel que des réserves du musée. L'intention est de témoigner de la finesse et du sens des détails.
21 mai 2016
7,5/10
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Pourquoi aller voir l'exposition consacrée à la top model des poupées qui fait un malheur auprès des petites filles (et de certaines grandes) depuis 1959 ?

D'abord, c'est la première fois que Barbie est reçue dans un musée parisien, ensuite pour découvrir toutes les facettes et les tenues ( y compris certaines non commercialisées comme Barbie enceinte) que cette poupée a connue. Aussi pour se retourner avec nostalgie vers son enfance. Et enfin pour voir l'évolution de la 'femme idéale' au sein de la société.

Evidemment, l'expo est aussi pour les enfants (garçons comme filles) qui apprécient de découvrir l'univers d'un jouet universellement connu.

J'y suis donc allée en compagnie de ma grande ado et de ma plus jeune nièce (5 ans) et toutes les trois, nous avons apprécié la visite (environ 1h), chacune y a trouvé son compte.

Jouet par excellence de la seconde moitié du 20eme et du 21eme siècle, Barbie est le miroir des évolutions de la société américaine. La poupée à la silhouette galbée (elle est tellement décriée cette silhouette parfaite) maintient le flou autour de son age : elle peut etre ainsi une lycéenne ou une jeune femme active. Elle exerce de nombreux métiers dont ceux qui étaient plutot fermés aux femmes : pilote de course, paléontologue, ...
Elle est même parfois en avance sur son temps : la Barbie cosmonaute sur la lune a été créé en 1965, alors que que Neil Armstrong n'y posé le pied qu'en 1969.

Il y a aussi un univers à découvrir autour de Barbie : son petit ami, sa petite soeur, son cheval, sa décapotable rose (vous saviez que le rose Barbie est une couleur répertoriée par Pantone : 219C ?),...

Bien sur, vous y trouverez aussi ce qu'on appelle les Barbies Superstar des années 80/90 : en robe de mariée (véritable chef d'oeuvre vestimentaire) ou en mini égérie des plus grands créateurs de mode. On a l'impression d'être en plein défilé de la Fashion week.

L'objet sur lequel je me suis arretée un peu interloquée : le Barbiefoot, un baby foot donc où les personnages sont des poupées en tenue sportive (mais sexy) fushia ou blanche avec les deux pieds moulés dans un cube noir pour pouvoir taper dans la balle.
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