- Comédie Musicale / Musique
- Opéra Bastille
- Paris 12ème
Don Giovanni - Claus Guth
- Opéra Bastille
- Place de la Bastille
- 75012 Paris
- Bastille (l.1, l.5, l.8)
Pour ouvrir sa saison, l’Opéra national de Paris présente pour la première fois en France une production devenue un classique : Don Giovanni dans la mise en scène de Claus Guth, créée au festival de Salzbourg en 2008. Si le chef-d’oeuvre de Mozart fascine des générations depuis sa création à Prague en 1787, c’est non seulement parce que sa musique parvient à une synthèse inégalée entre comédie et drame, mais aussi parce que sa puissance expressive décuple la profondeur du mythe de Don Juan, ce séducteur qui défie Dieu et la société.
AVIS DE LA REDACTION:7,5/10.
Après les versions de Michael Haneke et Ivo Van Hove, c'est Claus Guth qui présente à l'Opéra Bastille son Don Giovanni.
C'était la seconde et il faut préciser qu'il y a deux distributions avec cette production, c'est donc la seconde distribution que nous avons vue alors que cette version a été créé à Salzbourg en 2008.
L’opéra de Mozart, présente un séducteur invétéré, prêt à tout pour séduire une nouvelle conquête avec la complicité de son valet, y compris à tuer.
Sur le plateau, une forêt grandeur nature (décors de Christian Schmidt), tournant comme un manège fantastique. Pendant le prologue, nous zoomons sur un affrontement : c'est le duel du Commandeur contre Don Giovanni, le premier meurt dans cet affrontement, le second est mortellement blessé mais son valet Leporello sera là pour le soigner et le soutenir jusqu'à la fin connue de tous. Cette blessure mortelle place Don Giovanni en victime collatérale de ses propres agissements et Leporello conscient de la gravité de la blessure sera un valet attentif à adoucir la fin de son maître. La violence de Don Giovanni est remplacée par sa soif de (sur)vivre et lors de la scène finale, le Commandeur fait office de fossoyeur en creusant la tombe. L'humour est présent mais en touche discrète.
Dans le rôle titre, Kyle Ketelsen (débuts à l'Opéra de Paris) nous livre un Don Giovanni plein de vie, à la voix chaude et très impliqué dans le jeu de scène. Sa diction et le jeu des intonations sont superbes : il passe de la suavité lors des passages de séduction à la rage de vivre avec une facilité déconcertante. Son duo avec Bogdan Talos (Leporello) est totalement harmonieux car leur voix se mêlent avec bonheur et la complicité du jeu est palpable entre les deux chanteurs.
La voix de Bogdan Talos reflète la tristesse du valet qui accompagne un condamné en sursis.
Le Commandeur John Relyea possède une belle voix de bronze à la puissance assumée. Masetto, c'est Guilhem Worms qui semble un peu trop en retenue pour son rôle mais dont la voix fait passer les émotions.
Don Ottavio, joué par Cyrille Dubois sera applaudi par le public après son air 'il mio tesero' car sa voix toute en nuance et son jeu sont parfaitement posés.
Julia Kleiter est une Donna Anna, qui souhaite attiser la vengeance de son fiancé à l'encontre de Don Giovanni, elle semble un peu fragile et les aigus s'en ressentent légèrement. Sa posture laisse transparaitre une élégance naturelle qui apporte à son personnage une dimension noble.
Donna Elvira (Tara Erraught), portée par sa volonté de ramener Don Giovanni à elle, possède les intonations justes pour semer le trouble auprès des autres femmes et ses piques acerbes chantées font mouche.
Zerlina est interprétée par Marine Chagnon (membre de la Troupe Lyrique de l'Opéra de Paris) semble en retrait par rapport aux autres voix mais son jeu de scène est particulièrement convaincant.
La direction énergique de Giancarlo Rizzi est particulièrement dynamique et l'orchestre de l'Opéra de Paris suit la cadence avec rigueur en respectant les nuances de la partition.
Valérie Leah.
L’opéra de Mozart, présente un séducteur invétéré, prêt à tout pour séduire une nouvelle conquête avec la complicité de son valet, y compris à tuer.
Sur le plateau, une forêt grandeur nature (décors de Christian Schmidt), tournant comme un manège fantastique. Pendant le prologue, nous zoomons sur un affrontement : c'est le duel du Commandeur contre Don Giovanni, le premier meurt dans cet affrontement, le second est mortellement blessé mais son valet Leporello sera là pour le soigner et le soutenir jusqu'à la fin connue de tous. Cette blessure mortelle place Don Giovanni en victime collatérale de ses propres agissements et Leporello conscient de la gravité de la blessure sera un valet attentif à adoucir la fin de son maître.
La violence de Don Giovanni est remplacée par sa soif de (sur)vivre et lors de la scène finale, le Commandeur fait office de fossoyeur en creusant la tombe. L'humour est présent mais en touche discrète.
Dans le rôle titre, Kyle Ketelsen (débuts à l'Opéra de Paris) nous livre un Don Giovanni plein de vie, à la voix chaude et très impliqué dans le jeu de scène. Sa diction et le jeu des intonations sont superbes : il passe de la suavité lors des passages de séduction à la rage de vivre avec une facilité déconcertante. Son duo avec Bogdan Talos (Leporello) est totalement harmonieux car leur voix se mêlent avec bonheur et la complicité du jeu est palpable entre les deux chanteurs.
La voix de Bogdan Talos reflète la tristesse du valet qui accompagne un condamné en sursis. Le Commandeur John Relyea possède une belle voix de bronze à la puissance assumée.
Masetto, c'est Guilhem Worms qui semble un peu trop en retenue pour son rôle mais dont la voix fait passer les émotions.
Don Ottavio, joué par Cyrille Dubois sera applaudi par le public après son air 'il mio tesero' car sa voix toute en nuance et son jeu sont parfaitement posés.
Julia Kleiter est une Donna Anna, qui souhaite attiser la vengeance de son fiancé à l'encontre de Don Giovanni, elle semble un peu fragile et les aigus s'en ressentent légèrement. Sa posture laisse transparaitre une élégance naturelle qui apporte à son personnage une dimension noble.
Donna Elvira (Tara Erraught), portée par sa volonté de ramener Don Giovanni à elle, possède les intonations justes pour semer le trouble auprès des autres femmes et ses piques acerbes chantées font mouche.
Zerlina est interprétée par Marine Chagnon (membre de la Troupe Lyrique de l'Opéra de Paris) semble en retrait par rapport aux autres voix mais son jeu de scène est particulièrement convaincant.
La direction énergique de Giancarlo Rizzi est particulièrement dynamique et l'orchestre de l'Opéra de Paris suit la cadence avec rigueur en respectant les nuances de la partition.