- En tournée
- En tournée dans toute la France
Comment vous racontez la partie

- Zabou Breitman
- Dominique Reymond
- Romain Cottard
- André Marcon
- En tournée dans toute la France
Nathalie Oppenheim, écrivain, découvre la salle polyvalente de Vilan-en-Volène où elle est invitée à lire des extraits de son dernier roman Le Pays des lassitudes.
Roland, responsable culturel, l'accueille. Rosanna Ertel-Keval, enfant du pays devenue une critique littéraire renommée, l'interroge en public. Mais la romancière, mal à l'aise, préfèrerait parler d'autre chose. Elle esquive les questions. Commenter son oeuvre représente pour elle une épreuve et provoque bientôt le doute, l'inconfort.
L'affrontement sourd qui se joue dans l'air mélancolique de l'espace polyvalent change de nature lorsqu'arrive le maire...
Après "Le Dieu du carnage" et son grand succès "Art", Yasmina Reza présente sa nouvelle pièce "Comment vous racontez la partie". Une comédie sur la suffisance, le parisianisme, la création, la difficulté de toutes relations sociales. Des thèmes qui lui sont chers et qu'elle a déjà explorés.
Pour la pièce Comment vous Racontez la Partie, Dominique Reymond a été récompensée du Molière de la Comédienne dans un second rôle (2015).
La critique de la rédaction : Quel est votre degré de tolérance à l’ennui ? Retenez-vous plutôt les bons ou les mauvais moments d’une pièce de théâtre ?
Selon vos réponses à ces deux questions, vous serez satisfaits ou très déçus par « Comment vous racontez la partie ». Elle donne l’impression d’être un sketch de 25 minutes transformé en pièce d’une heure cinquante pour répondre à la commande d’un théâtre.
C’est extrêmement lent mais drôle. Les dialogues sont exquis, fins, ciselés. On s’ennuie. On rit. Puis on se ré-ennuie. Jusqu’aux prochains rires. Yasmina Reza épate encore par la profondeur de ses analyses psychologiques en recréant des personnages tous excellents, travaillés, que nous croisons quotidiennement.
A cette soirée littéraire, Zabou Breitman joue très bien le rôle de la gentille écrivain qui débarque dans un monde de fou. Ses réflexions sont très intéressantes. Nous découvrons les dessous de la vie d’artiste avec la « promo » comme passage obligatoire. Parfois imposée par l’éditeur ou le producteur, elle est ici motivée par d'autres raisons...
J’ai adoré la journaliste antipathique, délicieusement insupportable. Ses questions sont complètement idiotes, mais pourtant si souvent entendues. Imbue de sa personne, elle semble avoir quelque chose à se prouver, à prouver aux autres en étalant sa culture et montrant qu’elle connait des auteurs célèbres.
L’animateur de la rencontre littéraire est également super avec son humour convenu, ses formulations absconses et ses centres intérêts… inintéressants.
Chacun cherche à séduire l’auteur à sa façon, même le maire de Vilan-en-Volène, dont les traits de caractère nous donnent une étrange sensation de déjà-vu.
Cette pièce aurait donc pu être parfaite sans ses innombrables moments de flottement.
Une très belle prestation de comédiens, Zabou Breitman en tête !
Consacrée par Art et Le Dieu du carnage, la dramaturge revient à la scène avec Comment vous racontez la partie, un comédie grinçante sur l’animosité sourde entre les journalistes et les écrivains. S’emparant d’un sujet d’actualité fort (en témoigne la récente embrouille entre Tapie et Pulvar), Reza déploie ses talents de dialoguiste et dresse un état des lieux bien vu. Cependant, elle peine dans sa mise en scène à imprimer un rythme dynamique à ses propos et suit une voie toute tracée sans oser s’engouffrer dans ses failles (notamment la solitude du quatuor).
Résultat, son adaptation s’avère paresseuse et monocorde malgré une direction d’acteurs absolument remarquable. La pièce se suit sans déplaisir mais on reste tout de même sur notre faim.
L'idée est originale et les répliques souvent savoureuses, mais l'ensemble est malheureusement tiré en longueur (près de 2h) par des scènes manquant de rythme ou des noirs trop intempestifs.
A tel point que l'on finit par trouver le temps un peu long, d'autant que la pièce ne propose pas de véritable progression au fur et à mesure que l'on avance.
Heureusement, les 4 acteurs sont excellents, campant parfaitement leurs personnages, si bien que l'on passe malgré cela un moment agréable en leur compagnie.
Mes vagues souvenirs de Dans la luge d’Arthur Schopenhauer au théâtre ouvert en 2006 me rappelle un texte délicieux mais une mise en scène superficielle, un an plus tard Le dieu du carnage au théâtre Antoine trahissait une terrible faiblesse des personnages dans un décor couteux et peu parlant. Sept ans plus tard il fallait que je me risque à nouveau au théâtre du Rond Point pour voir sa mise en scène de Comment vous racontez la partie. Eh bien de la même façon, ça ne fonctionne pas. Encore une fois, le texte est plaisant, la situation drolatique et la mise en scène… navrante.
Parlons d’abord du bon : l’histoire. Une romancière accepte l’invitation d’un modeste club littéraire de province pour y présenter son dernier roman malgré ses réticences à l’exposition et aux confessions intimes. La rencontre se déroule avec une journaliste « enfant du pays » (génial Dominique Raymond accompagnée de Mme sa Voix toujours aussi magnétisante) et le coordinateur de l’événement (Romain Collard déjà très apprécié dans l’Idiot au théâtre de Belleville, un nom à garder en tête), doux gentil, poète à ses heures et diablement fan de la romancière interprétée par Zabou. La rencontre donne lieu à une longue scène très comique, et même pathétique où la romancière se trouve coincée dans les griffes de la journaliste et de son snobisme intellectuel. Une scène qui met en lumière les différentes partitions que l’on se donne à jouer durant ce genre d’événement, où la journaliste se veut piquante et railleuse car c’est son moment de gloire, elle cherche à tout prix à coincer la star ici présente, tandis que l’écrivain joue la discrétion se voit attaquée sur son dernier roman sans réussir à répondre vraiment aux cure-dents que lui envoie la journaliste. La scène doit durer pas moins d’une heure. Et ça suffisait.
La suite n’est qu’un assemblement de scène inutiles, profondément creuses dans un décor dont le coût doit avoisiner le PIB de la Suisse : recomposer une salle polyvalente de province dans ses plus infimes détails c’est vraiment faire preuve d’un manque d’imagination considérable.
Je suis donc sortie frustrée et un peu agacée par mon idole Reza (dont le nom correspond au quatre premières lettres à l’envers de mon clavier azerty ce qui n’est pas donné à tout le monde.). Certainement que sa pièce est, comme les autres, bien meilleure à lire qu’à voir adaptée sur scène par ses soins. Et je peux vous dire que le monsieur présent derrière moi n’a pas arrêté de pester durant tout le spectacle et a fini par dire à sa femme « tu vois, faut qu’on arrête d’écouter la presse c’est vraiment nul ce spectacle, quel ennui, quelle bourgeoisie ».
Cette critique est donc pour toi, monsieur inconnu placé au rang R numéro 25.