Critiques pour l'événement Un Certain Charles Spencer, Chaplin
12 nov. 2015
6,5/10
205
Un peu trop didactique mais spectacle très professionnel. On regrette que les autre rôles soient un peu trop au service de Maxime d'Aboville épatant ! On apprend des choses mais on n'est pas ému.

Ça reste de bon niveau mais pas flamboyant ! et quand on évoque Charlot on s'attend à être ébloui...
Une émouvante évocation de la vie de Charlie Chaplin et une interprétation bluffante de Maxime d'Aboville.

Dans un décor et une scénographie en noir et blanc, Daniel Colas nous propose un spectacle un peu didactique qui donne à voir l'homme sensible et fragile qui se cachait derrière le génie comique. Celui qui créa l'inoubliable personnage de CHARLOT (The Tramp pour les anglo-saxons) garda tout au long de sa vie la hantise de retomber dans la misère de son enfance. Ses idées anti-libérales et la rumeur lui valurent les foudres de Hoover et l'expulsion du pays qui lui apporta la reconnaissance mondiale.

La grande force de cette création est la qualité de l'interprétation et l'émotion qui s'en dégage. On en plongé dans une époque, au cœur du Hollywood du cinéma muet, dans les méandre de la création et dans l'intimité de ce génie comique. Maxime d'Aboville n'interprète pas Charlot, il EST Charlot. La ressemblance est bluffante, notamment dans la reconstitution du "Combat de Boxe", et montre tous les contrastes du personnage, toute sa complexité, ainsi que de beaux moments d'émotion comme lorsqu'il retrouve sa mère malade (belle et juste interprétation de Béatrice Agenin). La jolie surprise est Linda Hardy, sensible Oona qui su apporter un peu de douceur à un homme tourmenté.

Un très beau moment de théâtre.
2 nov. 2015
7,5/10
43
Charlie Chaplin est un grand cinéaste doublé d'un acteur burlesque de génie et cette pièce lui fait honneur. Ceux qui s'attendent à ne voir que Charlot ne trouveront pas leur bonheur ici. Le petit homme à la moustache emblématique ne fait que de courtes – bien que mémorables – apparitions.

De nombreux éléments notoires de la vie de Chaplin sont revisités, comme réinventés sous nos yeux, et sublimés par l'interprétation habitée de Maxime d'Aboville. Son interprétation subtile et nuancée permet de saisir le personnage dans toute son ambivalence. Charles apparaît alors comme le Mister Hyde de Charlot. Submergé par ses angoisses, l'artiste se montre tantôt fragile, tantôt odieux, à la fois sûr de lui et pétri de doutes.

À la fin du spectacle, lorsqu'il invente le vagabond au grand coeur devant nos yeux émerveillés, l'émotion est à son comble. Chaplin est vivant. Il a investi le Théâtre Montparnasse.
8 oct. 2015
5/10
187
Très attendu bien sûr, ce spectacle apparait désuet dans l'univers dramatique et néanmoins théâtral !...

Que nous apporte ce spectacle ?

La période historique a fait l'objet de toutes sortes de parutions, de pièces, de films et même de cours au collège ! Connue voire archi-connue donc ici, pas de découverte.

L'intérêt culturel de la biographie se révèle trop faible. Comment est né le talent de l'immense artiste Chaplin ? Ses racines ? Ses influences et son impact ? Les réponses se résument à des portions congrues et sans découverte à nouveau.

Alors il reste La dimension artistique : C'est bien joué malgré le sourire crispé de Maxime D’aboville, incompréhensible dans les nombreuses scènes en question. Une mention particulière pour Béatrice Agenin, toujours juste.

Quant à la mise en scène, j'avoue, je n’ai pas compris. Il n'est pas possible de ne pas voir des similitudes (des emprunts ?) à celles d'Alexis Michalik pour le "porteur d'histoires" et surtout pour "le cercle des illusionnistes". Déplacements des comédiens en marche rapide sur le plateau, flash-back, changements à vue, mécanismes et vidéo... Là non plus, je n'ai pas vu de découverte ni d'intérêt...

Alors, à quoi bon ?
2 oct. 2015
6,5/10
100
Cette pièce vaut avant tout pour l'interprétation magistrale d'un Maxime D'aboville au meilleur de sa forme, alternant les registres et les costumes avec brio et justesse. Coup de chapeau.

Par comparaison, le reste de la distribution apparaît assez inégal, et peu à même de se hisser au niveau de ce Charlie Chaplin, qui tente pourtant de tirer à lui tous les personnages qui passent dans son sillage.

Il faut dire que l'écriture et la mise en scène de Daniel Colas ne les aide pas à surprendre le spectateur : le cheminement est trop linéaire, les scènes trop expliquées, et la scénographie trop convenue.

Une création à la fois attirante, tant ce personnage haut en couleur est bien restitué (mention spéciale pour la scène du combat de boxe), et frustrante, tant il aurait été possible d'aller plus loin et plus haut.
1 oct. 2015
5,5/10
81
Cette pièce ne fonctionne pas. Mais c’est difficile d’expliquer pourquoi.

Excepté quelques comédiens qui ne sont pas au niveau, il n’y a rien de mauvais dans ce spectacle et pourtant on ne parvient pas à rentrer dans l’histoire de Chaplin. On s’assoit, on regarde, on applaudit poliment à la fin et on oublie très vite ce qu’on vient de voir.

On voit bien arriver les moments d’émotion. On comprend que c’est à ce moment là qu’il faudrait être ému, mais on ne parvient pas à l’être.

En général, il y a un thème ou une idée par scène. C’est très explicatif, linéaire, parfois un peu long. Ce qui pourrait être dit en une phrase est développé en dix minutes. Ça nous laisse le temps de penser à autre chose.

Chaplin a eu une existence passionnante, mais est-ce qu’une vie passionnante fait une pièce intéressante ?