Critiques pour l'événement Moi, moi et François B.
24 janv. 2018
8/10
160
Avec moi, moi, et François B. on se trouve entrainé dans une aventure au delà du réel. Où est la vérité, où est la fiction ? Où est le rêve, où est la déraison ? La question est Là.

Une histoire surréaliste et farfelue qui vous aspire dans le cerveau de l’auteur. François Berléand est comme un poisson dans l’eau dans cette improbable comédie. Fidèle de Castro depuis toujours j’ai retrouvé son humour lymphatique et décapant. Constance Dollé apporte une touche féminine et Inès Valarcher est un incroyable robot contorsionniste. Clément Gayet est l’auteur à la ville comme à la scène. Enfin la mise en scène de Stéphane Hillel orchestre cette incontournable pièce.
31 déc. 2016
9/10
210
Une magnifique découverte !

Une pièce originale, surréaliste et drôle, qui ne cherche pas la facilité : il faut se creuser les méninges pour suivre l’intrigue. La pièce enchaine les rebondissements inattendus. Quand on croit avoir tout compris, il faut repartir à zéro... La pièce parvient à créer une logique parfaite dans un monde absurde.
Les comédiens sont tous excellents, François Berléand bien sûr, mais aussi Sébastien Castro, qui est excellent dans le rôle de l’auteur inculte. Mention spéciale à Inès Valarcher, qui n’a cessé de nous épater avec ses talents de contorsionniste ! Une bouffée d’air frais dans la production théâtrale actuelle. Nous avons adoré !
26 oct. 2016
8/10
23
Une excellent surprise et un régal que cette pièce.

Pour ma part, je suis complètement entrée dans l'univers barré proposé par ce spectacle, à la fois ode au théâtre et délicieuse satire de ses codes. Bien sûr le thème de l'écriture a déjà été maintes fois abordé sur les planches, mais rarement, en tous cas pour moi, avec cette fraîcheur.
Le décor ? Un bijou de curiosité. La mise en scène ? Décalée, pour coller à l'atmosphère générale de cet ovni théâtral.

Ici, on enchaîne les mises en abîme, au risque de perdre le spectateur (quelques secondes seulement, je vous rassure). Le texte est drôle, original, et défendu avec brio par une distribution étincelante.

On retrouve avec bonheur Sébastien Castro, et on découvre dans la foulée un François Berléand cocasse, plein d'une belle auto-dérision, nécessaire à la thématique de la pièce.

On sort du Théâtre Montparnasse le sourire aux lèvres et la tête qui gamberge encore agréablement...
29 sept. 2016
9/10
28
Ah bien sûr, un spectacle avec François Berléand sur François Berléand, même romancé, cela ne pouvait que nous faire penser à une sorte de show mégalomaniaque tendance schizophrène écrit pour des fans conquis, ravis de voir leur comédien préféré ! Il ne manquerait plus que Sébastien Castro à ses côtés et nous aurions là notre duo de vedettes des planches parisiennes ! Oui ? C’est bien ça ?... Et bien non !

C’est une pièce intelligemment ficelée écrite par Clément Gayet, alambiquée juste ce qu’il faut pour nous embrouiller et nous obliger à chercher pour comprendre jusqu’à ce que nous nous laissions prendre et emporter par l’abattage comique de l’argument, des jeux et des répliques.

Ça foisonne d’humour caustique et de dérision poussée au cocasse. Les situations nous embarquent progressivement dans un absurde étonnant et particulièrement bien nourri de combinaisons où tout est possible et rien n’est probable.

Le jeu déroutant entre les comédiens et leurs personnages entretient un doute permanent pour repérer qui parle effectivement, comment fonctionne le dédoublement. À l’instar de SIX PERSONNAGES EN QUÊTE D’AUTEUR de Pirandello, la pièce installe le théâtre dans le théâtre. Dispositif qui est ici renforcé par la célébrité des comédiens qui jouent le rôle des comédiens jouant leurs personnages, redoublant le comique de situation d'une savoureuse efficacité.

La mise en scène de Stéphane Hillel centre notre attention sur les personnages, leurs jeux perturbants et perturbés, laissant toute la saveur des répliques et des situations se répandre avec fluidité pour déclencher le rire et la surprise.

Les décors d’Édouard Laug soulignent le décalage et l’ambiguïté de l’intrigue par un réalisme remarquable.

Les comédiens Constance Dollé, Inès Valarcher, François Berléand, Sébastien Castro et Clément Gayet excellent dans leurs rôles qu’ils rendent crédibles et troublants au gré des rebondissements de la pièce. Ils sont justes, charmants et habiles de drôlerie.

Voilà du théâtre de plaisir avec un texte intéressant et très bien joué. Un spectacle surprenant où nous rions beaucoup. À voir assurément !
14 sept. 2016
9/10
219
L'effervescence est palpable au 31 rue de la Gaîté en ce mardi 13 Septembre. On y joue la première de "Moi moi et François B.", cet OVNI de la rentrée. Nous sommes nombreux à nous tasser devant les petites portes battantes du théâtre, et ce dernier affiche déjà un remplissage non négligeable pour une première. Il faut dire qu'ils ont su nous la vendre cette pièce dont on ne connaît toujours pas le sujet.

Le rideau se lève et la couleur est déjà là: "Merde, je connais plus mon texte", c'est par cette phrase que François Berléand nous fait rentrer dans l'univers décalé de Clément Gayet (l'auteur), et nous annonce un voyage en absurdie (comme l'écrirait un certain Belge), dont on ne ressortira certainement pas indemne.
La pièce est très bien écrite, les dialogues croustillants, et la performance de ces deux grands maîtres de la comédie que sont Sébastien Castro et François Berléand époustouflante.
Le personnage de Cézanne (campé par Ines Valarcher), qui nous semble tout droit sorti d'un conte de notre enfance, vient par son ingénuité donner énergie, fraîcheur et drôlerie à cette conversation "originale" entre l'auteur et le comédien.

De l'humour d'une finesse rare, des comédiens d'une précision d'orfèvre et un univers qui fait écho aux Pinter, Ionesco et autre Beckett, il n'en fallait pas plus pour créer un engouement autour de ce qui ressemble déjà au succès de la rentrée. Courez y !