Critiques pour l'événement Les Amoureux de Shakespeare
1 déc. 2016
9/10
96
Bien sûr, il y a de la fantaisie dans « Le songe d’une nuit d’été » du grand maître anglais, comme dans toutes les toutes les comédies et les farces fidèles aux plus anciennes conventions théâtrales.

Mais dans cette adaptation-là, avouons-le tout de go, ça disjoncte partout, ça déjante avec ou sans pneus rechapés ! Nous ne sommes plus dans la farce simple voire sournoise, nous sommes ailleurs, là où ça dévisse, ça dévie, ça rime, ça chante et ça rit en permanence ! Dans une dimension théâtrale débridée, musicale et burlesque frôlant presque la folie. Et c’est bon, joyeux et drôle.

Nous retrouvons les jeunes amoureux du « Songe d’une nuit d’été » transposés dans les années soixante pour une soirée feu de camp où tout dérape, tout part en vrille et en chansons des sixties, anglaises en plus !...

Bon, avec des metteurs en scène comme Shirley et Dino, il ne fallait pas non plus s’attendre à un conte de Grimm sagement raconté au coin d'un canapé de velours ocre, les pieds sous la couverture en laine tricotée par Mémé. Non là, nous sommes plutôt dans une cour de récréation où des adultes en goguette jouent aux mauvais élèves. Comment ? Ce sont justement Les Mauvais Élèves ? Tu ne m’étonnes pas, Benoit et ils font tout pour y parvenir !...

Débridé oui ! Déjanté, certes ! Mais c’est calé de chez calé cette affaire. De trouvailles scéniques en gags pile-poil, c’est un spectacle soigné et travaillé, riche et ludique, bourré de parodies et de clins d’œil. Et une tuerie de rires !

Les quatre comédiens chanteurs, Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy et Antoine Richard, ont plein de talents. Ils jouent et chantent avec fourberie, le délire aux lèvres, la gigue au corps et le clown dans la peau. Ils nous amusent autant qu’ils semblent le faire pour eux-mêmes. Cette jeune troupe à la fougue impressionnante de dynamisme s’empare de la pièce de Shakespeare pour la détourner avec humour, saisissant la moindre occasion pour nous entraîner dans une farandole de rires.

Un spectacle très drôle et bien ficelé. Le public est hilare et ravi. À voir sans hésiter.
24 nov. 2016
9,5/10
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Surtout à ne pas manquer pour l'énergie des acteurs, la drôlerie, les surprises de la mise en scène, la joie et un final réjouissant.
16 nov. 2016
9,5/10
116
Jouissif ! Jubilatoire ! Délirant !
Une farce hilarante, une pochade débridée, tirée du Songe d'une nuit d'été du grand William.

Une relecture enthousiasmante et déjantée !

Enfin des jeunes qui n'hésitent pas à malmener (dans le bon sens du terme), à bousculer Shakespeare !
Ici, pas de cette auto-censure tellement présente de nos jours, ici, pas de retenue de mauvais aloi.

Ces Mauvais élèves (le nom de la troupe) osent. Et comme ils ont raison.

J'ai retrouvé l'esprit et l'humour de la troupe du Splendid de la grande époque, avant que les Clavier, Chazel, Lhermitte, Jugnot et consorts ne gagnent beaucoup d'argent !
C'est bien simple, j'ai passé une soirée qui m'a ramené quelques années en arrière.

Ces jeunes gens sont complètement décomplexés, on rit de bout en bout.
Ils ont bien raison d'aller aussi loin.

Leurs personnages de quatre bobos Londoniens, Hermia, Héléna, Lysandre et Démétritus (euh....non ! Démétrius...), au son des tubes anglais des seventies, nous font hurler de rire.

Ces quatre-là, Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy et Antoine Richard ont une sacrée vis comica.

Ils maîtrisent parfaitement l'art de placer une  réplique, d'appuyer un effet, d'étirer judicieusement un gag, mais aussi de jouer avec le regard, avec le corps (les scènes de danse et de karaté sont à mourir de rire...)

Il faut dire aussi que la mise en scène de Corinne et Gilles Benizio, alias Shirley et Dino, fonctionne admirablement.
On sent la patte experte des deux célèbres duettistes.

Les gags, les situations, les calembours s'enchaînent, dans un assez grand respect du texte de Shakespeare, ce qui fait parfois naître de furieuses et cocasses incompréhensions.
Le décalage des références fonctionne parfaitement.

Un grand coup de chapeau à Mariette Niquet-Rioux pour les costumes seventies ainsi que pour les tenues absolument délirantes de la famille des Puck, les lutins.
(Je ne vous les décrirai évidemment pas, ces tenues, pour garder intacte la surprise.)

Hommage aussi au passage à l'auteur de cette trouvaille : le maître à penser des lutins n'est autre que le grand sage Puckucius.

Je ne vous dévoilerai pas non plus la fin déjantée de la pièce : elle est purement et simplement dé-li-ran-te !

Il fallait oser, ils ont osé !

Chaque époque a sa troupe à la fois mythique et hilarante : les Branquignols, la troupe du Splendid, les Inconnus, les Nuls, les Robins des Bois...

Il se pourrait fort bien que les Mauvais élèves soient les prochains sur ma liste !