Critiques pour l'événement Le Silence de Molière
Tiré du texte « Un personnage non réalisé. Conversation imaginaire avec la fille de Molière » écrit en 1975 par Giovanni Macchia, ce spectacle nous fait découvrir la fille de Molière qui parle de sa relation filiale tant décriée et que les historiens ne peuvent pas encore nous expliquer. Cette conversation imaginaire nous permet de connaitre un peu plus la vie de l’illustre Molière, toute entière dévouée au théâtre jusqu’à y confondre sa propre vie.
Par le truchement d’une conversation, située après 1705, avec un jeune homme féru du théâtre de Molière, Esprit Madeleine Poquelin nous livre ici son lot de rancœurs, de blessures et de regrets. Sans remord ni souci de vengeance, ses propos sont durs comme l’a été sa vie mais aussi imprégnés d’une cruelle affection.
Que de douleurs rentrées ne faut-il pas endurer pour vivre ainsi recluse dans le silence et le doute sur la vie de son ascendance, dans cet amour vibrant et tu pour son père, dans cette abnégation et ce refus de vivre dans une lignée d’artistes ! La religion où elle semble avoir trouvé refuge lui a sans doute permis de ne pas se soumettre à la résignation du désespoir et de se protéger de son passé brisé, de son enfance volée.
Le texte de Giovanni Macchia nous apparait structuré à l'excès, à la façon d'un long récit linéaire, avec une écriture sans doute trop stricte. La dramaturgie s’en trouve réduite à un simple dialogue tamisé d'un récitatif à deux voix, allongeant le rythme vers un Largo Ritenuto, là où un Andante suffisait amplement.
Heureusement, la théâtralité est relevée par la mise en scène de Marc Paquien. Des morceaux choisis de narration, dits en voix off par Michel Bouquet, viennent parsemer la conversation, apportant des respirations bienvenues et renforçant le secret des révélations. Des éclats de voix comme des silences nourris consolident les jeux épurés, entièrement centrés sur les émotions des personnages, accompagnant la délivrance du silence et des souffrances contenues de la fille de Molière.
Ariane Ascaride nous montre une Esprit Madeleine crue, sans retenue et meurtrie. Vibrante de la violence ressentie par la privation de l’amour parental empêché. Elle sait nous toucher par ce secret enfin dévoilé. Elle est impressionnante et émouvante. Loïc Mobihan joue la jeunesse fébrile de cet admirateur de Molière avec justesse, s’emportant par moments dans la conversation avec chaleur pour surprendre son interlocutrice et la pousser dans ses retranchements desquels il pense en savoir plus encore.
Un spectacle empli d’une profonde intensité qui nous tient en haleine comme le feraient les confidences secrètes d’une vieille amie qui se décide enfin à parler après des années de silence.
Par le truchement d’une conversation, située après 1705, avec un jeune homme féru du théâtre de Molière, Esprit Madeleine Poquelin nous livre ici son lot de rancœurs, de blessures et de regrets. Sans remord ni souci de vengeance, ses propos sont durs comme l’a été sa vie mais aussi imprégnés d’une cruelle affection.
Que de douleurs rentrées ne faut-il pas endurer pour vivre ainsi recluse dans le silence et le doute sur la vie de son ascendance, dans cet amour vibrant et tu pour son père, dans cette abnégation et ce refus de vivre dans une lignée d’artistes ! La religion où elle semble avoir trouvé refuge lui a sans doute permis de ne pas se soumettre à la résignation du désespoir et de se protéger de son passé brisé, de son enfance volée.
Le texte de Giovanni Macchia nous apparait structuré à l'excès, à la façon d'un long récit linéaire, avec une écriture sans doute trop stricte. La dramaturgie s’en trouve réduite à un simple dialogue tamisé d'un récitatif à deux voix, allongeant le rythme vers un Largo Ritenuto, là où un Andante suffisait amplement.
Heureusement, la théâtralité est relevée par la mise en scène de Marc Paquien. Des morceaux choisis de narration, dits en voix off par Michel Bouquet, viennent parsemer la conversation, apportant des respirations bienvenues et renforçant le secret des révélations. Des éclats de voix comme des silences nourris consolident les jeux épurés, entièrement centrés sur les émotions des personnages, accompagnant la délivrance du silence et des souffrances contenues de la fille de Molière.
Ariane Ascaride nous montre une Esprit Madeleine crue, sans retenue et meurtrie. Vibrante de la violence ressentie par la privation de l’amour parental empêché. Elle sait nous toucher par ce secret enfin dévoilé. Elle est impressionnante et émouvante. Loïc Mobihan joue la jeunesse fébrile de cet admirateur de Molière avec justesse, s’emportant par moments dans la conversation avec chaleur pour surprendre son interlocutrice et la pousser dans ses retranchements desquels il pense en savoir plus encore.
Un spectacle empli d’une profonde intensité qui nous tient en haleine comme le feraient les confidences secrètes d’une vieille amie qui se décide enfin à parler après des années de silence.
J'avais vu cette pièce au défunt TOP de Boulogne en 2015.
Madeleine Poquelin née en 1665 (l’année de Don Juan) avait 8 ans lors de la mort de son père, dès lors elle préfèrera être éduquée au couvent, où elle se trouvait plus libre, que dans le milieu artistique familial. Après la mort de Molière, Armande se consola et se remaria assez vite, la petite fille aura donc un demi-frère. Spirituelle, elle répond un jour à Chapelle qui lui demande son âge, « 15 ans et demi mais n’en dites rien à maman ! », difficile d’avoir Armande Béjart comme mère…
Elle n’entendit plus parler non plus de Baron, qu’elle méprisait, il lui volait les rares moments de tendresse de son père, qui le considérait comme un fils, on a dit – rumeurs toujours … - qu’il était plus que ça.
Madeleine a souhaité l’ombre à la lumière, les rumeurs qui lui sont parvenues sur le mariage de ses parents l’ont brisée. Elle n’aura jamais la réponse à la question qui la torture depuis des années, savoir si oui ou non elle est l’enfant de l’inceste. Les rumeurs ne détruisent pas seulement les adultes mais aussi les enfants.
Madeleine a accepté de recevoir un jeune provincial, admirateur de son père, celui-ci ne s’attend pas à tant de rigueur, et voudrait tant savoir sur son idole, d’ailleurs pourquoi Madeleine n’a-t-elle pas voulu continuer dans la lignée familiale, être comédienne ? Elle avait honte d’entendre les rires du public, lorsque son père bégayait ou encore le comédien qui boitait et se faisait maltraiter par Molière sur scène, comme elle était mal à l’aise. Elle raconte au jeune homme que son père lui aurait écrit le rôle de la petite Louison fille du « malade imaginaire », elle a refusé de jouer, incapable d’apprendre le texte, elle a ainsi perdu l’occasion de partager un moment avec son père.
Elle épousera un ancien soupirant plus âgé qu’elle, Claude de Rachel de Montalant, veuf et dèjà père, mais elle n’aura pas d’enfant, ainsi s’éteindra en 1723 la descendance de Molière.
Ariane Ascaride incarne avec force et émotion, cette femme digne et tourmentée.
Madeleine Poquelin née en 1665 (l’année de Don Juan) avait 8 ans lors de la mort de son père, dès lors elle préfèrera être éduquée au couvent, où elle se trouvait plus libre, que dans le milieu artistique familial. Après la mort de Molière, Armande se consola et se remaria assez vite, la petite fille aura donc un demi-frère. Spirituelle, elle répond un jour à Chapelle qui lui demande son âge, « 15 ans et demi mais n’en dites rien à maman ! », difficile d’avoir Armande Béjart comme mère…
Elle n’entendit plus parler non plus de Baron, qu’elle méprisait, il lui volait les rares moments de tendresse de son père, qui le considérait comme un fils, on a dit – rumeurs toujours … - qu’il était plus que ça.
Madeleine a souhaité l’ombre à la lumière, les rumeurs qui lui sont parvenues sur le mariage de ses parents l’ont brisée. Elle n’aura jamais la réponse à la question qui la torture depuis des années, savoir si oui ou non elle est l’enfant de l’inceste. Les rumeurs ne détruisent pas seulement les adultes mais aussi les enfants.
Madeleine a accepté de recevoir un jeune provincial, admirateur de son père, celui-ci ne s’attend pas à tant de rigueur, et voudrait tant savoir sur son idole, d’ailleurs pourquoi Madeleine n’a-t-elle pas voulu continuer dans la lignée familiale, être comédienne ? Elle avait honte d’entendre les rires du public, lorsque son père bégayait ou encore le comédien qui boitait et se faisait maltraiter par Molière sur scène, comme elle était mal à l’aise. Elle raconte au jeune homme que son père lui aurait écrit le rôle de la petite Louison fille du « malade imaginaire », elle a refusé de jouer, incapable d’apprendre le texte, elle a ainsi perdu l’occasion de partager un moment avec son père.
Elle épousera un ancien soupirant plus âgé qu’elle, Claude de Rachel de Montalant, veuf et dèjà père, mais elle n’aura pas d’enfant, ainsi s’éteindra en 1723 la descendance de Molière.
Ariane Ascaride incarne avec force et émotion, cette femme digne et tourmentée.
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