Critiques pour l'événement Le Monde d'hier
3 déc. 2018
5,5/10
13
Se saisir de cette autobiographie assez imposante (plus de 500 pages) est un défi surtout pour l’adapter au théâtre.

Une prise de risque qui a su toucher les spectateurs car la grande salle du théâtre 71 est remplie. Seniors et scolaires se réunissent pour pénétrer ces mots si puissants. Mais l’intensité du récit ne se retrouve pas sur scène.

Jérôme Kircher tente d’occuper ce gigantesque plateau presque nu. On y trouve quelques chaises et des spots. Selon les extraits joués, il va se déplacer d’un point à un autre et changer de position une chaise. L’écriture est juste toutefois on ne se sent pas touché, bouleversé alors que l’on devrait. En partant de la salle, j’entends « j’ai cru que le spectacle avait duré 3h00 », « je n’ai pas tout saisi de l’histoire » ou « je me suis ennuyée ». Et moi aussi je ne ressors pas conquise comme j’ai pu l’être en allant voir des adaptations du « Joueur d’échecs » ou « Lettre d’une inconnue ». D’ailleurs, à la fin de la représentation juste les trois applaudissements de rigueur ont été fait et rien de plus. La mise en lumières de Christian Pinaud m’a intrigué. Sur le sol se projettent des lignes, est-ce une figure des camps de concentration ? une partition où s’écrit la vie de Zweig ? un chemin tracé vers la fuite ? Ces projections se jouent avec les luminaires qui montent ou descendent selon les moments. Une idée assez jolie qui enrobe l’interprétation, tentant de lui donner plus de volume. Un travail qui doit avoir un rendu différent selon la taille de la scène et de la salle. Le théâtre 71 propose un bel espace qui a été utilisé dans sa totalité, chose assez rare.
17 oct. 2018
6,5/10
28
Pièce vue le 10 octobre 2018 au TNP à Villeurbanne.
J'attendais beaucoup de cette pièce, de l'acteur, de la mise en scène. Je suis le travail de Jérôme Kircher depuis une trentaine d'années et malheureusement cette fois-ci j'ai été déçue .

J'ai trouvé qu'il était difficile pour l'acteur de tenir l'épreuve du monologue dans une tonalité minimaliste. Jérôme Kircher représente pour moi un acteur de chair; j'ai du mal à le voir comme un fantôme ...
L'effet du micro, suivi de sa coupure comme une rupture pour finir par un filet de voix comme un dernier souffle, est intéressant intellectuellement mais ne m'a pas convaincue.
L'écoute (difficile) du texte m'a permis de me demander quelle était la part de responsabilité de Stefan Zweig en tant qu'intellectuel, face aux montées des fascismes.
16 oct. 2016
5/10
56
Pas mieux que les critiques précédentes, le texte est superbe, je venais de le découvrir par hasard et c'est ce qui m'a donné envie d'aller voir la pièce... Mais la mise en scène minimaliste et le jeu sans saveur de Jérôme Kircher ont failli m'assoupir.

Le comédien est seul sur scène sans décor et avec une chaise qu'il va balader sur la scène dans une ambiance lumineuse crépusculaire, tout parait gris, fade, sans relief.

La restitution du texte aurait pu être plus vivante et dynamique. J'aurai volontiers vu un Stefan Zweig narrateur d'un certain âge et un autre comédien incarnant sa jeunesse.