Son balcon
SAISON 2022-2023
Son challenge culturel !
Objectif de voir 100 pièces de théâtre
58%
58 pièces vues
Objectif de voir 20 expositions
90%
18 expos vues
Mini Molières
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Mini-Molière du Critique
Son classement : 2 / 5852
Avant elle


Yves Poey
1006 critiques
Après elle


Frédéric Perez - Spectatif -
869 critiques
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critiques
filatures
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« Sur la tête des enfants » de Salomé Lelouch sur la scène du théâtre de la Renaissance dans une mise en scène de Salomé Lelouch et Ludivine de Chastenet est une boîte à secrets remplie de surprises à déguster sans modération.
Julie et Alban, un couple recomposé avec chacun leur enfant, Charlotte pour Julie qui préfère se faire appeler « Ju », psy de son état, et Alexandre pour Alban qui officie comme avocat, se retrouvent en pleine nuit devant la façade d’un immeuble.
Alban arrive à convaincre Julie d’acheter un appartement sans l’avoir vu, et après moult hésitations, argumentations, de la part de l’un et de l’autre, ils scellent un accord en se jurant fidélité sur la tête des enfants pour une période de dix ans.
Treize années de vie commune dont presque dix de mariage commencent à peser lourd sur la balance de la fidélité.
Après avoir tenu neuf ans, onze mois et quinze jours, le grain de sable inévitable va venir enrayer la machine de l’amour.
Ils ont respecté leur accord mais l’herbe fraîche dans le pré voisin les allèche. Ils ont envie d’aller la goûter au risque de faire voler en éclat leur couple.
A leur corps défendant, deux semaines avant leur dixième anniversaire de mariage, ils sont dans un vide juridique.
Franchiront-ils le pas de l’adultère ?
Mettront-ils en péril tant d’années de bonheur pour satisfaire une envie fugace d’aventures ?
L’action se déroule dans une belle boîte à secrets du décor original d’Emmanuelle Roy, mis en valeur par les lumières de François Leneveu, qui en s’ouvrant nous laisse découvrir soit leur appartement, soit une boîte de nuit, soit le bar d’un hôtel, ou encore un couloir d’hôpital.
Autant d’indices qui vous laissent présager une multitude d’occasions de rire en leur compagnie, tant les dialogues ciselés de Salomé Lelouch sont piquants, corrosifs, attendrissants, agrémentés d’un humour rafraîchissant.
Le tout enrobé avec la musique d’Alex Beaupain, notamment avec les paroles de sa chanson qui ne manquent pas d’esprit.
Des situations qui pour certains d’entre vous, rappelleront des épisodes de votre vie.
Un couple dont la superstition consomme leur quotidien, un couple qui n’arrête pas de jurer sur la tête des enfants, les embrigadant dans leurs mensonges au risque, d’une mauvaise foi assumée, de les impacter pour satisfaire au nom d’une bonne conscience une moralité toute relative.
Nous les suivons avec délice dans un labyrinthe, très bien construit, à la saveur exquise d’un bonbon acidulé qu’on souhaiterait qu’il ne fonde pas totalement, tant nous nous plaisons à les voir s’enfoncer dans leurs mensonges pour au nom de l’Amour sauver leur couple d’une routine qui inévitablement s’est installée dans le temps.
Marie Gillain et Pascal Elbé, habillés par Alice Touvet, forment un couple lumineux, touchant, amoureux qui nous tient en haleine, dans leur joute verbale, jusqu’à leur dernière promesse. Ils manient la mauvaise foi comme personne et nagent comme des poissons dans l’eau dans cette piscine de l’amour qui mélange, sans amertume, subtilement l’eau douce et l’eau de mer.
Constance Carrelet et Nathan Martin complètent cette distribution en y apportant de la provocation bien savoureuse avec leurs flèches tentatrices…
La mise en scène enlevée de Salomé Lelouch et Ludivine de Chastenet, assistées de Jessica Berthe et Sabrina Paul, permet de passer en fluidité les différents tableaux tout en respectant le cheminement de l’intrigue.
Julie et Alban, un couple recomposé avec chacun leur enfant, Charlotte pour Julie qui préfère se faire appeler « Ju », psy de son état, et Alexandre pour Alban qui officie comme avocat, se retrouvent en pleine nuit devant la façade d’un immeuble.
Alban arrive à convaincre Julie d’acheter un appartement sans l’avoir vu, et après moult hésitations, argumentations, de la part de l’un et de l’autre, ils scellent un accord en se jurant fidélité sur la tête des enfants pour une période de dix ans.
Treize années de vie commune dont presque dix de mariage commencent à peser lourd sur la balance de la fidélité.
Après avoir tenu neuf ans, onze mois et quinze jours, le grain de sable inévitable va venir enrayer la machine de l’amour.
Ils ont respecté leur accord mais l’herbe fraîche dans le pré voisin les allèche. Ils ont envie d’aller la goûter au risque de faire voler en éclat leur couple.
A leur corps défendant, deux semaines avant leur dixième anniversaire de mariage, ils sont dans un vide juridique.
Franchiront-ils le pas de l’adultère ?
Mettront-ils en péril tant d’années de bonheur pour satisfaire une envie fugace d’aventures ?
L’action se déroule dans une belle boîte à secrets du décor original d’Emmanuelle Roy, mis en valeur par les lumières de François Leneveu, qui en s’ouvrant nous laisse découvrir soit leur appartement, soit une boîte de nuit, soit le bar d’un hôtel, ou encore un couloir d’hôpital.
Autant d’indices qui vous laissent présager une multitude d’occasions de rire en leur compagnie, tant les dialogues ciselés de Salomé Lelouch sont piquants, corrosifs, attendrissants, agrémentés d’un humour rafraîchissant.
Le tout enrobé avec la musique d’Alex Beaupain, notamment avec les paroles de sa chanson qui ne manquent pas d’esprit.
Des situations qui pour certains d’entre vous, rappelleront des épisodes de votre vie.
Un couple dont la superstition consomme leur quotidien, un couple qui n’arrête pas de jurer sur la tête des enfants, les embrigadant dans leurs mensonges au risque, d’une mauvaise foi assumée, de les impacter pour satisfaire au nom d’une bonne conscience une moralité toute relative.
Nous les suivons avec délice dans un labyrinthe, très bien construit, à la saveur exquise d’un bonbon acidulé qu’on souhaiterait qu’il ne fonde pas totalement, tant nous nous plaisons à les voir s’enfoncer dans leurs mensonges pour au nom de l’Amour sauver leur couple d’une routine qui inévitablement s’est installée dans le temps.
Marie Gillain et Pascal Elbé, habillés par Alice Touvet, forment un couple lumineux, touchant, amoureux qui nous tient en haleine, dans leur joute verbale, jusqu’à leur dernière promesse. Ils manient la mauvaise foi comme personne et nagent comme des poissons dans l’eau dans cette piscine de l’amour qui mélange, sans amertume, subtilement l’eau douce et l’eau de mer.
Constance Carrelet et Nathan Martin complètent cette distribution en y apportant de la provocation bien savoureuse avec leurs flèches tentatrices…
La mise en scène enlevée de Salomé Lelouch et Ludivine de Chastenet, assistées de Jessica Berthe et Sabrina Paul, permet de passer en fluidité les différents tableaux tout en respectant le cheminement de l’intrigue.
« Ave César » de Michele Riml adaptée par Raphaël Pottier et Eric Laugérias qui en assure également la mise en scène sur les planches du théâtre Rive gauche est une leçon d’Amour sur la longévité du couple.
Michele Riml originaire de la province canadienne, la Colombie-Britannique, a écrit cette pièce en 2002 sous le titre « Sexy Laundry » qui depuis a fait le tour du monde pour arriver pour la première fois en France sur la scène du théâtre Rive gauche sous les yeux aiguisés d’Eric Laugérias et Raphaël Pottier dans une traduction d’Alexia Périmony.
En quelque sorte une version théâtralisée, une mise en pratique du Sexe pour les nuls, réunissant à la fois des moments de franche rigolade, de tendresse, d’émotion.
Dans une ambiance de musique lounge, le rideau s’ouvre sur le très beau décor, de Bastien Forestier éclairé habilement par Denis Koransky, d’une chambre évocatrice de l’amour passion avec sa couleur rouge déclinée sur tous les supports. Un miroir placé au-dessus du lit ne laisse aucun doute sur les activités réservées aux couples qui la fréquentent. Ils ne sont pas venus faire du tricot et encore moins enfiler des perles !
Une aromathérapie aux huiles essentielles viendra compléter l’atmosphère aux tensions érotiques palpables.
En voyeurs que nous sommes, verrons-nous dans cette comédie le reflet de nos vies ?
Nous nous délectons d’observer le couple, que nous propose l’auteur, dans l’essoufflement qu’occasionnent vingt-cinq années de vie commune qui ont engendré trois enfants, avec ses hauts et ses bas, présentement surtout ses bas, notamment dans ce qui est alléchant ce soir, leur intimité physique, sexuelle : le piment de la vie, son ingrédient indispensable à un épanouissement de tout couple qui se respecte.
Leur mission : redonner de l’ardeur, de la vie, à leur couple pour le sauver de la monotonie, voire de la séparation, retrouver la fougue qui les a unis lors de leur rencontre.
Corinne et Didier Lagnon sont sur le lit. Corinne dans un déshabillé couleur pêche, allongée lascivement sur le lit, se fait masser par son mari, revêtu lui-même d’un pyjama bleu nuit, dans des costumes de Cécile Dulac. Il y a quelque chose qui cloche dans l’ardeur qu’il met à satisfaire son épouse.
Et c’est le début d’un débat passionné, coquin, avec ses confessions intimes, qui va nous permettre de mettre le doigt sur leur problème majeur, celui de l’entente sexuelle, et qui pour la même occasion pourrait-être le nôtre.
Car il ne faut pas se tromper, ils nous donnent un cours magistral, en y donnant de leurs personnes, sur ce qu’il faut et ne faut pas faire afin que le couple pérennise.
A l’aide de leur livre « 69 jeux coquins » tiré de la boîte « Love box » qui trône sur une étagère, ils vont essayer de mettre en pratique des jeux, des conseils, qui pourraient rallumer la flamme du désir. Ou comment éviter les écueils du train-train quotidien qui contribuent à l’éloignement moral et physique, qui altèrent le couple ?
Mais aussi se livrer sans fausse pudeur…et c’est là que le bât blesse avec Didier qui ne sait, comme on le dit pour tout homme qui se respecte, lâcher prise. Parler de ses fantasmes est au-dessus de ses moyens et encore moins répondre à la question de Corinne : Qu’est-ce qui te fait rêver ?
Il n’est pas plus prolixe pour donner sa définition du mariage, hormis celle bateau de l’union de deux personnes : Cupidon aurait-il donné congé ?
Christelle Reboul, alias Corinne, donne admirablement à son personnage, une lumière du désir et de la reconquête, tout à fait touchante. Du rire aux larmes elle nous invite, dans l’intimité de sa personnalité, avec une émotion dans un jeu sincère, à suivre son parcours de séduction pour sauver son couple.
Frédéric Bouraly, quant à lui dans le rôle de Didier, joue à merveille le mari qui ne voit rien venir, complètement dépassé par les revendications légitimes de sa femme. Pourquoi se remettre en question, quand pour lui la vie est un long fleuve tranquille ?
Eric Laugérias, assisté de Judith d’Aléazzo, signe une mise en scène coquine, légère comme une plume caressante, rythmée à souhait entre autres avec les musiques de Maxime Desprez et Michaël Tordjman. Il se dégage dans la direction qu’il a donnée à pimenter la vie de ce couple un réel plaisir d’honorable voyeur.
Rires, fous rires, émotions, tendresse, animalité, ponctuent cette comédie qui ne vous laissera pas indifférent surtout si vous y aller en couple…
Michele Riml originaire de la province canadienne, la Colombie-Britannique, a écrit cette pièce en 2002 sous le titre « Sexy Laundry » qui depuis a fait le tour du monde pour arriver pour la première fois en France sur la scène du théâtre Rive gauche sous les yeux aiguisés d’Eric Laugérias et Raphaël Pottier dans une traduction d’Alexia Périmony.
En quelque sorte une version théâtralisée, une mise en pratique du Sexe pour les nuls, réunissant à la fois des moments de franche rigolade, de tendresse, d’émotion.
Dans une ambiance de musique lounge, le rideau s’ouvre sur le très beau décor, de Bastien Forestier éclairé habilement par Denis Koransky, d’une chambre évocatrice de l’amour passion avec sa couleur rouge déclinée sur tous les supports. Un miroir placé au-dessus du lit ne laisse aucun doute sur les activités réservées aux couples qui la fréquentent. Ils ne sont pas venus faire du tricot et encore moins enfiler des perles !
Une aromathérapie aux huiles essentielles viendra compléter l’atmosphère aux tensions érotiques palpables.
En voyeurs que nous sommes, verrons-nous dans cette comédie le reflet de nos vies ?
Nous nous délectons d’observer le couple, que nous propose l’auteur, dans l’essoufflement qu’occasionnent vingt-cinq années de vie commune qui ont engendré trois enfants, avec ses hauts et ses bas, présentement surtout ses bas, notamment dans ce qui est alléchant ce soir, leur intimité physique, sexuelle : le piment de la vie, son ingrédient indispensable à un épanouissement de tout couple qui se respecte.
Leur mission : redonner de l’ardeur, de la vie, à leur couple pour le sauver de la monotonie, voire de la séparation, retrouver la fougue qui les a unis lors de leur rencontre.
Corinne et Didier Lagnon sont sur le lit. Corinne dans un déshabillé couleur pêche, allongée lascivement sur le lit, se fait masser par son mari, revêtu lui-même d’un pyjama bleu nuit, dans des costumes de Cécile Dulac. Il y a quelque chose qui cloche dans l’ardeur qu’il met à satisfaire son épouse.
Et c’est le début d’un débat passionné, coquin, avec ses confessions intimes, qui va nous permettre de mettre le doigt sur leur problème majeur, celui de l’entente sexuelle, et qui pour la même occasion pourrait-être le nôtre.
Car il ne faut pas se tromper, ils nous donnent un cours magistral, en y donnant de leurs personnes, sur ce qu’il faut et ne faut pas faire afin que le couple pérennise.
A l’aide de leur livre « 69 jeux coquins » tiré de la boîte « Love box » qui trône sur une étagère, ils vont essayer de mettre en pratique des jeux, des conseils, qui pourraient rallumer la flamme du désir. Ou comment éviter les écueils du train-train quotidien qui contribuent à l’éloignement moral et physique, qui altèrent le couple ?
Mais aussi se livrer sans fausse pudeur…et c’est là que le bât blesse avec Didier qui ne sait, comme on le dit pour tout homme qui se respecte, lâcher prise. Parler de ses fantasmes est au-dessus de ses moyens et encore moins répondre à la question de Corinne : Qu’est-ce qui te fait rêver ?
Il n’est pas plus prolixe pour donner sa définition du mariage, hormis celle bateau de l’union de deux personnes : Cupidon aurait-il donné congé ?
Christelle Reboul, alias Corinne, donne admirablement à son personnage, une lumière du désir et de la reconquête, tout à fait touchante. Du rire aux larmes elle nous invite, dans l’intimité de sa personnalité, avec une émotion dans un jeu sincère, à suivre son parcours de séduction pour sauver son couple.
Frédéric Bouraly, quant à lui dans le rôle de Didier, joue à merveille le mari qui ne voit rien venir, complètement dépassé par les revendications légitimes de sa femme. Pourquoi se remettre en question, quand pour lui la vie est un long fleuve tranquille ?
Eric Laugérias, assisté de Judith d’Aléazzo, signe une mise en scène coquine, légère comme une plume caressante, rythmée à souhait entre autres avec les musiques de Maxime Desprez et Michaël Tordjman. Il se dégage dans la direction qu’il a donnée à pimenter la vie de ce couple un réel plaisir d’honorable voyeur.
Rires, fous rires, émotions, tendresse, animalité, ponctuent cette comédie qui ne vous laissera pas indifférent surtout si vous y aller en couple…
Une pièce qui nous invite dans l’antre d’une amitié, nous faisant visiter ses recoins, ses dessous de tapis et ses dessus d’apparence. Passant même devant tous les miroirs, pour voir si peut-être nous ne pourrions pas nous y refléter.
Nous voici dans l’intimité dévoilée de trois copains de toujours, Hélène, Paul et Joseph, trois vieux amis depuis si longtemps. Avec un humour noir et parfois glaçant, tissé de tendresse et de sensibilité, ils se racontent autant qu’ils nous parlent. Des échanges sincères et complices, de ceux qui font appel à nos pensées, à nos désirs, à nos souvenirs et nos regrets aussi. Comme il est aisé et délicieux de se laisser prendre dans ces propos qui rebondissent de l’un à l’autre. Ce trio qui se complaît à faire route jamais loin les uns des autres tout le long de la vie et qui, quoiqu’il arrive, se retrouve en toute simplicité. Des amis, à la vie à la mort.
« Ils arrivent au bout du chemin. Paul, Joseph et Hélène, trois amis et orphelins, la cinquantaine bien entamée, quittent le cimetière où Hélène vient d’enterrer son dernier parent et vont dîner. Ils trimbalent leurs fantômes tenaces, leurs désirs gâchés, les trajectoires ratées, et un humour vache qui les sauve de tout. Les deuils, les amours anciennes, les grands échecs, les petites victoires et les illusions perdues…»
Du cimetière au dîner en passant par la promenade (et quelle promenade !), c’est comme un long chemin de paroles piquées de traits crus et de sursauts déconcertants. Un régal de catharsis ! On ne pas ne pas s’identifier et reconnaitre qui ou qu’est-ce dans ce torrent de révélations et divagations parsemées d’embuches de vérités et d’éclats de confidences.
Jeux des mots et jeux des maux s’entremêlent tout le long de cette journée particulière mais sans doute habituelle. Un enterrement qui se termine à peine suivi d’un longue promenade pour rejoindre la maison de famille pour dîner constituent le fil simple du texte de Gilles Gaston-Dreyfus qui décrit avant tout les relations entre les personnages. Il n’y a pas d’action particulière qui fonderait une histoire. Juste eux, ensemble, cocasses et sensibles, terriblement attachants et drôles jusqu’au loufoque.
Il y a comme une expressivité du temps qui passe, qui est passé et qui draine avec lui les aléas rencontrés, les joies partagées, les riens qui forment leur tout. Entre langueur mélancolique et jouissance des instants, entre frustrations et assauts de gaité. Une résilience commune qui les rassemble.
La mise en scène conduite par l’auteur avec toute son équipe artistique nous concocte un spectacle calée au cordeau, sobre et très efficace pour permettre les jeux pêchus et brillants, touchants et drôles de Anne Benoît, Stéphane De Groodt, Gilles Gaston-Dreyfus et Amira Hadzic.
Un spectacle chaleureux et plein d’humour qui nous plonge dans l’univers de Gilles Gaston-Dreyfus, cet auteur qui décrit en récurrence les liens entre les gens avec une précision parfois féroce et persifflante mais toujours sensible et empathique. Une mise en vie impeccable et une interprétation remarquable. À savourer !
Nous voici dans l’intimité dévoilée de trois copains de toujours, Hélène, Paul et Joseph, trois vieux amis depuis si longtemps. Avec un humour noir et parfois glaçant, tissé de tendresse et de sensibilité, ils se racontent autant qu’ils nous parlent. Des échanges sincères et complices, de ceux qui font appel à nos pensées, à nos désirs, à nos souvenirs et nos regrets aussi. Comme il est aisé et délicieux de se laisser prendre dans ces propos qui rebondissent de l’un à l’autre. Ce trio qui se complaît à faire route jamais loin les uns des autres tout le long de la vie et qui, quoiqu’il arrive, se retrouve en toute simplicité. Des amis, à la vie à la mort.
« Ils arrivent au bout du chemin. Paul, Joseph et Hélène, trois amis et orphelins, la cinquantaine bien entamée, quittent le cimetière où Hélène vient d’enterrer son dernier parent et vont dîner. Ils trimbalent leurs fantômes tenaces, leurs désirs gâchés, les trajectoires ratées, et un humour vache qui les sauve de tout. Les deuils, les amours anciennes, les grands échecs, les petites victoires et les illusions perdues…»
Du cimetière au dîner en passant par la promenade (et quelle promenade !), c’est comme un long chemin de paroles piquées de traits crus et de sursauts déconcertants. Un régal de catharsis ! On ne pas ne pas s’identifier et reconnaitre qui ou qu’est-ce dans ce torrent de révélations et divagations parsemées d’embuches de vérités et d’éclats de confidences.
Jeux des mots et jeux des maux s’entremêlent tout le long de cette journée particulière mais sans doute habituelle. Un enterrement qui se termine à peine suivi d’un longue promenade pour rejoindre la maison de famille pour dîner constituent le fil simple du texte de Gilles Gaston-Dreyfus qui décrit avant tout les relations entre les personnages. Il n’y a pas d’action particulière qui fonderait une histoire. Juste eux, ensemble, cocasses et sensibles, terriblement attachants et drôles jusqu’au loufoque.
Il y a comme une expressivité du temps qui passe, qui est passé et qui draine avec lui les aléas rencontrés, les joies partagées, les riens qui forment leur tout. Entre langueur mélancolique et jouissance des instants, entre frustrations et assauts de gaité. Une résilience commune qui les rassemble.
La mise en scène conduite par l’auteur avec toute son équipe artistique nous concocte un spectacle calée au cordeau, sobre et très efficace pour permettre les jeux pêchus et brillants, touchants et drôles de Anne Benoît, Stéphane De Groodt, Gilles Gaston-Dreyfus et Amira Hadzic.
Un spectacle chaleureux et plein d’humour qui nous plonge dans l’univers de Gilles Gaston-Dreyfus, cet auteur qui décrit en récurrence les liens entre les gens avec une précision parfois féroce et persifflante mais toujours sensible et empathique. Une mise en vie impeccable et une interprétation remarquable. À savourer !
« Quai des orfèvres » de Stanislas-André Steeman dans une mise en scène de Raphaëlle Lémann sur la scène du théâtre du Petit Montparnasse est une plongée dans un bien mystérieux crime au cœur des années quarante.
Stanislas-André Steeman est un auteur belge que l’on surnommait le « Siméon belge », bien que ce dernier, pour la blague, était également de la même nationalité. Il est l’auteur entre autres du très fameux « L’assassin habite au 21 » paru en 1942.
Sa pièce que l’on découvre ce soir est tirée de son roman paru en 1941 sous le titre « Légitime défense », qui est devenu en 1947 dans l’œil de la caméra d’Henri-Georges Clouzot : « Quai des orfèvres », avec en tête d’affiche Louis Jouvet.
Une enquête menée tambour battant par le commissaire Honoré Maria qui se déroule en six tableaux. Un commissaire non dénué d’humour avec ses réparties : « Ces morts subites ça vous prend de court », ou encore « On n’embarque que les criminels, pas les menteurs ».
Un huis clos que l’on découvre dans le salon atelier du couple Belle et Noël Martin. Un atelier où traînent quelques toiles à même le sol, des tubes de peintures et moult pinceaux, supplantés par un chevalet en attente de création.
Une ambiance dans un clair-obscur des années quarante traduite par un camaïeu de gris des costumes de Virginie H et du décor de Camille Vallat, soulignée par les lumières de Denis Koransky.
Un jeune artiste peintre à l’avenir prometteur, Noël, jaloux des fréquentations de sa femme, Belle, qui bien malgré elle attire les regards, avec sa chevelure flamboyante, les convoitises de la gent masculine.
Le gardien de l’immeuble, M. Elias, à la cravate et la casquette insolentes rehaussées d’une belle paire de bretelles, protecteur de ce couple, apprend au mari un crime qui les touche de près, celui de leur « ami » Paul Weylberg, collectionneur d’art de son état, enveloppé dans un portrait de séducteur invétéré. Un crime commis dans les beaux quartiers : rue de Passy.
Il semblerait que des chinois aient fait le coup, en dérobant des pièces rares, d’où le titre du premier tableau qui apparaît dans la pénombre de l’action : « Où tout commence par des chinoiseries » !
Des clins c’œil qui apparaîtront au début de chaque tableau, comme un révélateur d’indices, laissant le spectateur mener sa propre enquête en parallèle à celle du commissaire Maria qui se plaît à provoquer le pauvre Noël afin de lui faire cracher le morceau !
Car de bien entendu en tant que mari jaloux, il coche toutes les cases du suspect idéal.
Graviteront autour du couple, la meilleure amie de Belle, Renée, et l’ami artiste peintre de Noël, Klein.
Chacun d’entre eux a une bonne raison d’être le coupable de ce crime dont les moteurs sont la jalousie, la passion, l’amitié.
Une atmosphère légère et angoissante vient habiller cette enquête avec les fonds sonores de Thomas Fourel, passant de la légèreté des chants d’oiseaux aux cris des enfants dans la cours de récréation au pied de l’immeuble pour souligner la progression du mystère, de l’enquête avec cette pluie révélatrice d’un orage sous-jacent.
François Nambot est comme un poisson dans l’eau dans son rôle de Noël, torturé par sa jalousie qui pourrait le conduire à l’inévitable, Raphaëlle Lémann dans celui de Belle, joue à la perfection celui de l’élégante des beaux quartiers à la personnalité ambivalente. Malvina Morisseau interprète le rôle de la meilleure amie, Renée, provocante à souhait, cherchant la faille de son partenaire dans le jeu de la séduction, dans une mystérieuse progression.
M. Elias alias Bertrand Mounier, la mouche du coche, apporte une belle touche d’humour dans la noirceur de cette enquête qui nous tient en haleine. Il joue également fort judicieusement le rôle de l’ami Klein. Une enquête menée habilement par le commissaire Maria sous les traits de Philippe Perrussel qui a du métier pour faire parler le plus récalcitrant des suspects.
Raphaëlle Lémann signe une mise en scène sobre, discrète mais efficace, au service de la progression de l’intrigue qui poursuit son chemin jusqu’à bien sûr la révélation du coupable dans la plus pure tradition d’une pièce policière digne de ce nom.
Jour de Première très réussi, qui a de beaux jours en perspective, et qui assurément laissera travailler vos méninges pour trouver le ou la coupable, tant les fausses pistes foisonnent dans cet univers digne d’un polar.
Stanislas-André Steeman est un auteur belge que l’on surnommait le « Siméon belge », bien que ce dernier, pour la blague, était également de la même nationalité. Il est l’auteur entre autres du très fameux « L’assassin habite au 21 » paru en 1942.
Sa pièce que l’on découvre ce soir est tirée de son roman paru en 1941 sous le titre « Légitime défense », qui est devenu en 1947 dans l’œil de la caméra d’Henri-Georges Clouzot : « Quai des orfèvres », avec en tête d’affiche Louis Jouvet.
Une enquête menée tambour battant par le commissaire Honoré Maria qui se déroule en six tableaux. Un commissaire non dénué d’humour avec ses réparties : « Ces morts subites ça vous prend de court », ou encore « On n’embarque que les criminels, pas les menteurs ».
Un huis clos que l’on découvre dans le salon atelier du couple Belle et Noël Martin. Un atelier où traînent quelques toiles à même le sol, des tubes de peintures et moult pinceaux, supplantés par un chevalet en attente de création.
Une ambiance dans un clair-obscur des années quarante traduite par un camaïeu de gris des costumes de Virginie H et du décor de Camille Vallat, soulignée par les lumières de Denis Koransky.
Un jeune artiste peintre à l’avenir prometteur, Noël, jaloux des fréquentations de sa femme, Belle, qui bien malgré elle attire les regards, avec sa chevelure flamboyante, les convoitises de la gent masculine.
Le gardien de l’immeuble, M. Elias, à la cravate et la casquette insolentes rehaussées d’une belle paire de bretelles, protecteur de ce couple, apprend au mari un crime qui les touche de près, celui de leur « ami » Paul Weylberg, collectionneur d’art de son état, enveloppé dans un portrait de séducteur invétéré. Un crime commis dans les beaux quartiers : rue de Passy.
Il semblerait que des chinois aient fait le coup, en dérobant des pièces rares, d’où le titre du premier tableau qui apparaît dans la pénombre de l’action : « Où tout commence par des chinoiseries » !
Des clins c’œil qui apparaîtront au début de chaque tableau, comme un révélateur d’indices, laissant le spectateur mener sa propre enquête en parallèle à celle du commissaire Maria qui se plaît à provoquer le pauvre Noël afin de lui faire cracher le morceau !
Car de bien entendu en tant que mari jaloux, il coche toutes les cases du suspect idéal.
Graviteront autour du couple, la meilleure amie de Belle, Renée, et l’ami artiste peintre de Noël, Klein.
Chacun d’entre eux a une bonne raison d’être le coupable de ce crime dont les moteurs sont la jalousie, la passion, l’amitié.
Une atmosphère légère et angoissante vient habiller cette enquête avec les fonds sonores de Thomas Fourel, passant de la légèreté des chants d’oiseaux aux cris des enfants dans la cours de récréation au pied de l’immeuble pour souligner la progression du mystère, de l’enquête avec cette pluie révélatrice d’un orage sous-jacent.
François Nambot est comme un poisson dans l’eau dans son rôle de Noël, torturé par sa jalousie qui pourrait le conduire à l’inévitable, Raphaëlle Lémann dans celui de Belle, joue à la perfection celui de l’élégante des beaux quartiers à la personnalité ambivalente. Malvina Morisseau interprète le rôle de la meilleure amie, Renée, provocante à souhait, cherchant la faille de son partenaire dans le jeu de la séduction, dans une mystérieuse progression.
M. Elias alias Bertrand Mounier, la mouche du coche, apporte une belle touche d’humour dans la noirceur de cette enquête qui nous tient en haleine. Il joue également fort judicieusement le rôle de l’ami Klein. Une enquête menée habilement par le commissaire Maria sous les traits de Philippe Perrussel qui a du métier pour faire parler le plus récalcitrant des suspects.
Raphaëlle Lémann signe une mise en scène sobre, discrète mais efficace, au service de la progression de l’intrigue qui poursuit son chemin jusqu’à bien sûr la révélation du coupable dans la plus pure tradition d’une pièce policière digne de ce nom.
Jour de Première très réussi, qui a de beaux jours en perspective, et qui assurément laissera travailler vos méninges pour trouver le ou la coupable, tant les fausses pistes foisonnent dans cet univers digne d’un polar.
« Albert & Charlie » d’Olivier Dutaillis dans une mise en scène de Christophe Lidon sur la scène du théâtre Montparnasse est une rencontre savoureuse aux dialogues pittoresques entre deux génies du XXe siècle.
Christophe Lidon habitué à mettre en scène des personnages historiques comme par exemple Mazarin, Clémenceau, Monet ou encore Jeanne d’Arc, a pris un certain plaisir à mettre en scène la confrontation de deux hommes à la forte personnalité, en exposant devant un public conquis la vision humoristique proposée par Olivier Dutaillis.
Une vision intime de deux célèbres cerveaux opposés dans leur vision du monde, sous l’aspect d’une comédie qui donne à réfléchir sur le sens de la vie, et livre moult anecdotes qui rendent encore plus attachants ces deux génies qui chacun dans leur domaine nous ont fascinés : Albert Einstein et Charlie Chaplin dit Charlot.
Deux êtres d’exception à l’humour totalement différent mais joliment complémentaire.
Le très beau décor de Catherine Bluwal, éclairé à bon escient par Cyril Manetta, agrémenté des précieuses vidéos de Léonard, contribue largement à nous plonger dans cette atmosphère à la fois scientifique, avec les murs recouverts de formules mathématiques du bureau d’Albert à Princeton, et la poésie d’un acteur-réalisateur avec ce globe terrestre qui nous évoque tant de souvenirs, en passant par un piano attaché à la partition de Schubert, la tête à l’envers, sur des musiques de Cyril Giroux.
Olivier Dutaillis a su vulgariser cette « confrontation » en y ajoutant un personnage qui d’un premier abord pourrait sembler secondaire mais qui au contraire à une place de choix, celui d’Hélène, la gouvernante, secrétaire, infirmière et bien d’autres qualificatifs, du professor Albert, qui tel un feu follet apporte une gaîté, un brin de folie, exploités à merveille par Christophe Lidon, assisté de Mia Kumpan, et interprété d’une façon magistrale par Elisa Benizio. Avec son délicieux petit accent, elle fait exploser dans ses papotages, notamment avec le public, des bulles de rire en sauvant les situations qui pourraient être dramatiques, telle une mère qui couve sa progéniture sous ses ailes protectrices.
L’un, Albert, plongé dans son monde scientifique, qui va rarement dans les salles obscures, portant particulièrement un intérêt à la poussière qui traverse le faisceau de lumière du projecteur, et l’autre, Charlie, qui a gardé ses yeux d’enfant pour montrer aux adultes la réalité du monde qu’ils traversent.
Des rencontres qui vagabondent sur trois périodes clés, trois cycles de vie au bouleversement de l’ordre mondial : 1938 avec la montée du nazisme et son dictateur, 1947 avec la bombe atomique d’Hiroshima, et 1952 avec le maccarthysme dans sa chasse aux sorcières dont Charlie en fera les frais jusqu’à son exil en Suisse.
Une réflexion sous-jacente, une vision effrayante de notre société où l’on s’aperçoit que malheureusement rien ne change…
Des épisodes qui fourmillent d’anecdotes « éducatives », créant une atmosphère émotionnelle, réconfortante, où le combat de chacun dans leurs différences et leurs domaines de prédilection contribue à améliorer notre qualité de vie.
Comme celle d’Albert qui sous couvert d’un refus de la discipline ne porte pas de chaussettes ou celle de Charlie qui dans une preuve d’amour épouse les actrices de ses films, l’une chassant l’autre…
Un Albert qui déplore l’anéantissement de la pensée pendant que Charlie défend bec et ongles son film du dictateur, son acte de résistance, devant un Einstein farouchement opposé, le tout dans un émerveillement partagé.
A la question de la pertinence de l’utilisation de la bombe atomique, Albert répond : on ne pourrait plus écouter Mozart. La folie des hommes est sans limite !
Mais aussi de la légèreté avec cette complicité dans la musique de jazz qui les réunit dans un moment où la pensée s’évade vers la Suisse, l’oasis de l’Europe.
Une partie de verre de vodka russe viendra aussi libérer les esprits en trinquant au FBI, marqueur de la propagation de rumeurs non fondées qui détruisent les vies d’honnêtes citoyens.
Une conclusion pragmatique d’Albert, qui porte à réflexion : Quand je travaille, je me demande comment Dieu a créé le monde. Je veux connaître ses pensées…Tout le reste n’est que détails.
Une mention particulière pour les costumes et perruque de Chouchane Abello Tcherpachian qui ont transformé Daniel Russo dans le rôle d’Albert. Une sobriété de jeu, loin de ses rôles dans ses comédies loufoques, qui nous livre une autre facette surprenante de ce comédien à la renommée indiscutable.
Une écoute et une présence magnifiques rehaussées par un humour corrosif face à Charlie, interprété par Jean-Pierre Lorit à l’œil pétillant et malicieux. Son sourire éclatant donne de la lumière à cette histoire qui fera date dans les annales.
Christophe Lidon habitué à mettre en scène des personnages historiques comme par exemple Mazarin, Clémenceau, Monet ou encore Jeanne d’Arc, a pris un certain plaisir à mettre en scène la confrontation de deux hommes à la forte personnalité, en exposant devant un public conquis la vision humoristique proposée par Olivier Dutaillis.
Une vision intime de deux célèbres cerveaux opposés dans leur vision du monde, sous l’aspect d’une comédie qui donne à réfléchir sur le sens de la vie, et livre moult anecdotes qui rendent encore plus attachants ces deux génies qui chacun dans leur domaine nous ont fascinés : Albert Einstein et Charlie Chaplin dit Charlot.
Deux êtres d’exception à l’humour totalement différent mais joliment complémentaire.
Le très beau décor de Catherine Bluwal, éclairé à bon escient par Cyril Manetta, agrémenté des précieuses vidéos de Léonard, contribue largement à nous plonger dans cette atmosphère à la fois scientifique, avec les murs recouverts de formules mathématiques du bureau d’Albert à Princeton, et la poésie d’un acteur-réalisateur avec ce globe terrestre qui nous évoque tant de souvenirs, en passant par un piano attaché à la partition de Schubert, la tête à l’envers, sur des musiques de Cyril Giroux.
Olivier Dutaillis a su vulgariser cette « confrontation » en y ajoutant un personnage qui d’un premier abord pourrait sembler secondaire mais qui au contraire à une place de choix, celui d’Hélène, la gouvernante, secrétaire, infirmière et bien d’autres qualificatifs, du professor Albert, qui tel un feu follet apporte une gaîté, un brin de folie, exploités à merveille par Christophe Lidon, assisté de Mia Kumpan, et interprété d’une façon magistrale par Elisa Benizio. Avec son délicieux petit accent, elle fait exploser dans ses papotages, notamment avec le public, des bulles de rire en sauvant les situations qui pourraient être dramatiques, telle une mère qui couve sa progéniture sous ses ailes protectrices.
L’un, Albert, plongé dans son monde scientifique, qui va rarement dans les salles obscures, portant particulièrement un intérêt à la poussière qui traverse le faisceau de lumière du projecteur, et l’autre, Charlie, qui a gardé ses yeux d’enfant pour montrer aux adultes la réalité du monde qu’ils traversent.
Des rencontres qui vagabondent sur trois périodes clés, trois cycles de vie au bouleversement de l’ordre mondial : 1938 avec la montée du nazisme et son dictateur, 1947 avec la bombe atomique d’Hiroshima, et 1952 avec le maccarthysme dans sa chasse aux sorcières dont Charlie en fera les frais jusqu’à son exil en Suisse.
Une réflexion sous-jacente, une vision effrayante de notre société où l’on s’aperçoit que malheureusement rien ne change…
Des épisodes qui fourmillent d’anecdotes « éducatives », créant une atmosphère émotionnelle, réconfortante, où le combat de chacun dans leurs différences et leurs domaines de prédilection contribue à améliorer notre qualité de vie.
Comme celle d’Albert qui sous couvert d’un refus de la discipline ne porte pas de chaussettes ou celle de Charlie qui dans une preuve d’amour épouse les actrices de ses films, l’une chassant l’autre…
Un Albert qui déplore l’anéantissement de la pensée pendant que Charlie défend bec et ongles son film du dictateur, son acte de résistance, devant un Einstein farouchement opposé, le tout dans un émerveillement partagé.
A la question de la pertinence de l’utilisation de la bombe atomique, Albert répond : on ne pourrait plus écouter Mozart. La folie des hommes est sans limite !
Mais aussi de la légèreté avec cette complicité dans la musique de jazz qui les réunit dans un moment où la pensée s’évade vers la Suisse, l’oasis de l’Europe.
Une partie de verre de vodka russe viendra aussi libérer les esprits en trinquant au FBI, marqueur de la propagation de rumeurs non fondées qui détruisent les vies d’honnêtes citoyens.
Une conclusion pragmatique d’Albert, qui porte à réflexion : Quand je travaille, je me demande comment Dieu a créé le monde. Je veux connaître ses pensées…Tout le reste n’est que détails.
Une mention particulière pour les costumes et perruque de Chouchane Abello Tcherpachian qui ont transformé Daniel Russo dans le rôle d’Albert. Une sobriété de jeu, loin de ses rôles dans ses comédies loufoques, qui nous livre une autre facette surprenante de ce comédien à la renommée indiscutable.
Une écoute et une présence magnifiques rehaussées par un humour corrosif face à Charlie, interprété par Jean-Pierre Lorit à l’œil pétillant et malicieux. Son sourire éclatant donne de la lumière à cette histoire qui fera date dans les annales.