La Douleur

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La Douleur fait le récit des jours qui suivirent la libération des camps de concentration, au printemps 1945. Marguerite Duras y raconte l’insupportable attente de son compagnon, Robert L., arrêté en 1944.

Est-il vivant ? Est-il mort ? Entre les allées et venues à la gare d’Orsay dans l’espoir tenace de le voir réapparaître, la publication du journal Libre et les conversations avec D., ce journal retranscrit le cheminement sinueux, sombre et terrible d’une femme qui met tout en œuvre pour surmonter l’angoisse. 

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30 nov. 2022
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Pourquoi j’ai cette impression d’avoir assisté à quelque chose d’unique, d’irrévocable et de mémorable ? L’interprétation de Dominique Blanc, sans aucun doute bien sûr. Sa pureté, sa densité, sa fulgurance. Et certainement aussi cette terrible force d’évocation du récit, la puissance cathartique d’une douleur dévoilée surgie de l’intime et la dénonciation de ses causes criée pour expurger et faire savoir, pour ne pas oublier.

« Écrit autobiographique d’un parcours insupportable miné par l’attente. À Paris, en 1945, seule, Marguerite Duras cherche à savoir ce qu’est devenu son mari, l’écrivain et résistant Robert Antelme, alias « Robert L. », déporté politique en juin 1944 en Allemagne. Par-delà la description du chaos de l’époque ou de celle des soldats retrouvant leur foyer, le texte interroge l’incassable fragilité de l’espoir et les modulations du sentiment amoureux. Marguerite retrouvera-t-elle son mari ? Dans quel état ? Quel amour après l’absence ? Après la résurrection ? »

Le texte de Duras décrit le cheminement labyrinthique de la douleur de l’attente et des dégâts causés par le doute qui s’en empare. Le désespoir mêlé à l’entêtement, l’incertitude rejointe par la résignation, le combat à livrer ou la mort à attendre. Mais pas que... Il y a l’histoire dans l’Histoire. Dites et exprimées avec netteté. Implacables, crues et cruelles. Il y a comme une transmission nécessaire et lucide qui conduit vers une transposition étonnamment juste qui vient nous parler de nous et d’aujourd’hui, aussi.

La mise en scène de Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang est lipide et fluide. Pas d’inutile ni de trop. Juste l’interprétation habitée d’un récit terrible et captivant grâce à la maitrise de la voix et du corps, à une expressivité envoutante d’une comédienne éblouissante de talent.

Dominique Blanc nous cueille aussitôt qu’elle parle et nous tient en haleine tout le long. Chaque mot, chaque geste, chaque déplacement, semble pesé et posé à sa bonne place. Tout est vrai, tout est signifiant. Intensité et profondeur du sentiment vécu, restitué telle une évidence et ressenti tel qu’il est, dans une flagrante et spectaculaire simplicité.

Quelle performance !

Un texte sombre et prégnant, un moment magique comme le théâtre sait nous en faire vivre. Une leçon. La mise en vie de Dominique Blanc relève de l’exceptionnel. À ne surtout pas manquer !
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Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor