Critiques pour l'événement Grisélidis
Après avoir donné quelques représentations au Studio-Théâtre dans le cadre des Singulis de la Comédie-Française, Coraly Zahonero a pris ses quartiers d’été au Petit-Louvre d’Avignon, petite chapelle intimiste, pour faire entendre à nouveau la parole de Grisélidis Réal, célèbre prostituée des années 60-70 qui a lutté pour les droits des « professionnelles du sexe », véritables princesses de l’amour.
C’est dans une salle comble que nous sommes partis à la découverte de cette figure emblématique de la prostitution, Grisélidis Réal, qui, bien plus que de contenter uniquement la satisfaction sexuelle des hommes, témoignait d’une compréhension infinie, tentant de soulager leurs souffrances. Celle qui est bouleversée par l’humanité de ses clients qu’elle voit comme des patients se met dans la peau des autres et aime les gens même si ce n’est pas toujours aussi simple. « Je suis passée de l’autre côté, celui dont on ne revient pas » dit-elle avant d’ajouter « si vous avez le courage de m’écoutez, vous prenez des risques ».
Des risques, nous n’avons pas eu l’impression d’en prendre en venant ce soir-là nous confronter à une féministe engagée. Sur le plateau, la métamorphose est bluffante. Coraly Zahonero nous offre bien plus qu’une incarnation : elle fait revivre la prostituée au grand cœur, la putain absolue. Elle exerce sur nous une sorte de fascination doublée d’une compassion qui nous la rend empathique d’entrée de jeu. Regard doux, diction irréprochable, parole crue pour traduire un profond désir d’amour, elle se raconte elle-même, se livrant sans retenue dans un portrait à la fois sensible et sincère. Le texte, documenté et parfaitement dosé, possède une force incroyable. Les mots, nécessaires, résonnent dans la salle et nos esprits. L’artiste-prostituée renaît grâce à la performance scénique d’une grande actrice, toute en pudeur, sincérité et générosité. L’émotion nous effleure, nous touche, nous emporte. L’humour s’invite pour alléger par petites touches un thème grave et une réalité forte mais cela se fait toujours avec bienveillance. Les silences, nécessaires, sont distillés à bon escient tandis qu’Hélène Arntzen au saxophone et Floriane Bonnani au violon nous envoûtent avec des airs jazzy aux saveurs gitanes qui contribuent à l’intériorisation et l’identification des paroles données avec une gouaille impressionnante mais surtout une passion intacte, au sens antique que l’on donnait à ce mot. .
Côté scénographie, un intérieur douillet et chaleureux, plein de vie et d’humanité, à l’image de sa propriétaire. Tout se construit avec amour et tendresse, aussi bien dans les déplacements que les regards, les mots, les gestes. Par instant, une douce mélancolie nous étreint mais cela ne dure pas. Ce seul-en-scène n’est pas conçu pour sombrer dans le pathos. Alors l’énergie se fait triomphante au fur et à mesure que la description d’un quotidien pas tout rose se fait. Un sublime écrin pour une parole nécessaire où « tout est inéluctable : la vie, la mort, la maladie, les fêtes, le théâtre… rien n’est définitif ».
Quand la beauté s’allie à la révolte, cela donne un regard plein d’humanité qui se pose sur la société, celle de l’époque, mais la nôtre également, à travers les putains que Grisélidis représente, elle qui a lutté toute sa vie pour que ses semblables accèdent au respect. Grisélidis c’est un texte, une actrice, une incarnation mais aussi et surtout un coup de cœur. « Le bonheur se gagne, se cultive et se rêve aussi ». Quelle magnifique découverte que ce monologue qui rend sur scène une parole oubliée, celle de la liberté humaine revendiquée par Grisélidis Réal dans un combat féroce afin de faire reconnaître, à sa juste valeur, l’utilité sociale d’une telle profession face à la souffrance des êtres. Il faudra guetter la reprise à Paris ou en province de ce bijou scénique empli d’humilité. En attendant, appliquons tous à la lettre le dernier conseil donné : « Je vous souhaite d’être vous-mêmes en vous foutant du reste ». Sage parole d’une femme qui avait tout compris de l’humanité et de sa complexité.
C’est dans une salle comble que nous sommes partis à la découverte de cette figure emblématique de la prostitution, Grisélidis Réal, qui, bien plus que de contenter uniquement la satisfaction sexuelle des hommes, témoignait d’une compréhension infinie, tentant de soulager leurs souffrances. Celle qui est bouleversée par l’humanité de ses clients qu’elle voit comme des patients se met dans la peau des autres et aime les gens même si ce n’est pas toujours aussi simple. « Je suis passée de l’autre côté, celui dont on ne revient pas » dit-elle avant d’ajouter « si vous avez le courage de m’écoutez, vous prenez des risques ».
Des risques, nous n’avons pas eu l’impression d’en prendre en venant ce soir-là nous confronter à une féministe engagée. Sur le plateau, la métamorphose est bluffante. Coraly Zahonero nous offre bien plus qu’une incarnation : elle fait revivre la prostituée au grand cœur, la putain absolue. Elle exerce sur nous une sorte de fascination doublée d’une compassion qui nous la rend empathique d’entrée de jeu. Regard doux, diction irréprochable, parole crue pour traduire un profond désir d’amour, elle se raconte elle-même, se livrant sans retenue dans un portrait à la fois sensible et sincère. Le texte, documenté et parfaitement dosé, possède une force incroyable. Les mots, nécessaires, résonnent dans la salle et nos esprits. L’artiste-prostituée renaît grâce à la performance scénique d’une grande actrice, toute en pudeur, sincérité et générosité. L’émotion nous effleure, nous touche, nous emporte. L’humour s’invite pour alléger par petites touches un thème grave et une réalité forte mais cela se fait toujours avec bienveillance. Les silences, nécessaires, sont distillés à bon escient tandis qu’Hélène Arntzen au saxophone et Floriane Bonnani au violon nous envoûtent avec des airs jazzy aux saveurs gitanes qui contribuent à l’intériorisation et l’identification des paroles données avec une gouaille impressionnante mais surtout une passion intacte, au sens antique que l’on donnait à ce mot. .
Côté scénographie, un intérieur douillet et chaleureux, plein de vie et d’humanité, à l’image de sa propriétaire. Tout se construit avec amour et tendresse, aussi bien dans les déplacements que les regards, les mots, les gestes. Par instant, une douce mélancolie nous étreint mais cela ne dure pas. Ce seul-en-scène n’est pas conçu pour sombrer dans le pathos. Alors l’énergie se fait triomphante au fur et à mesure que la description d’un quotidien pas tout rose se fait. Un sublime écrin pour une parole nécessaire où « tout est inéluctable : la vie, la mort, la maladie, les fêtes, le théâtre… rien n’est définitif ».
Quand la beauté s’allie à la révolte, cela donne un regard plein d’humanité qui se pose sur la société, celle de l’époque, mais la nôtre également, à travers les putains que Grisélidis représente, elle qui a lutté toute sa vie pour que ses semblables accèdent au respect. Grisélidis c’est un texte, une actrice, une incarnation mais aussi et surtout un coup de cœur. « Le bonheur se gagne, se cultive et se rêve aussi ». Quelle magnifique découverte que ce monologue qui rend sur scène une parole oubliée, celle de la liberté humaine revendiquée par Grisélidis Réal dans un combat féroce afin de faire reconnaître, à sa juste valeur, l’utilité sociale d’une telle profession face à la souffrance des êtres. Il faudra guetter la reprise à Paris ou en province de ce bijou scénique empli d’humilité. En attendant, appliquons tous à la lettre le dernier conseil donné : « Je vous souhaite d’être vous-mêmes en vous foutant du reste ». Sage parole d’une femme qui avait tout compris de l’humanité et de sa complexité.
Coraly Zahonero, deux musiciennes, un beau texte, un personnage fort. Un très bon moment de théâtre.
C'est cash, cru, fort, émouvant, sensuel.
La série des Singulis se clot sur un carton plein !
Réussite totale.
Hâte de voir les suivantes.
C'est cash, cru, fort, émouvant, sensuel.
La série des Singulis se clot sur un carton plein !
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