Critiques pour l'événement Expo Rouge, Art et utopie au pays des Soviets
Il faut bien le dire, des artistes soviétiques circulaient dans les méandres de ma mémoire dans la plus grande confusion : Malevitch, Maïakovski, Rodtchenko.
Cette exposition permet d'un point de vue historique de mieux resituer ces artistes. Ceux, inspirés par le Futurisme, se sont engagés dans le Constructivisme après la Révolution d'Octobre, affichant un art pour le peuple. Un art qui devait quitter les palais et les musées pour investir les rues. Maïakovski rédigera en mars 1918 le décret 1 sur la démocratisation des arts.
Tatline a été le fondateur du Constructivisme « ni vers le nouveau, ni vers l'ancien mais vers le nécessaire ».
Les fenêtres Rostra (comme celle de Vladimir Maïakovski) participeront à la mobilisation du peuple en faveur de la nouvelle et jeune République soviétique. Il s'agit d'affiches/pochoirs collés sur les vitrines des magasins.
« La mort de l'art » est proclamée en septembre 1921 par des artistes comme Alexandre Rodtchenko avec ses monochromes, Liolov Popova ou Varvara Stepanova qui excelle dans l'innovation de nouveaux imprimés textiles comme les belles « rameuses ».
Malevitch suivra une voie parallèle avec son Suprématisme, mouvement qui se réduit en fait essentiellement à lui-même.
Le théâtre va prendre une place importante dans cette première période très féconde sur le plan artistique. On y voit l'inventivité de cette forme d'expression. Ici s'expérimentent de nouvelles expériences théâtrales de vie sociale avec Meyerhold qui signe le premier Manifeste Théâtral avec « le Cocu magnifique ». La scène se transforme en machine à jouer avec une grande innovation dans les décors. Les acteurs se familiarisent avec « la biomécanique », nouvelle méthode de maîtrise corporelle.
L'architecture n'est pas en reste avec l'apparition de nouveaux concepts « les condensateurs sociaux » de Ginzbourg : bâtiments (clubs, maisons communautaires par exemple) au service de cet Homme Nouveau issu de la Révolution d'Octobre.
Et puis, survient la rupture radicale à partir de 1929 qui va s'intensifier avec l'arrivée de Staline au pouvoir. Le « réalisme soviétique » va figer cette créativité en imposant aux artistes un monde codifié, sclérosé tout en se voulant idéal et « radieux » . Tout cela aboutira à un « kitsch d'état » comme le dit si bien le commissaire de l'exposition. Et plusieurs artistes considérés comme ennemis du peuple seront exécutés comme Klucis célèbre pour ses photomontages, Meyerhold ou Sergueï Tretiakov, auteur de pièces de théâtre, proche de Brecht. Rodtchenko s'en sortira mieux en prenant prétexte de recherches formelles sur le thème imposé du sport et de l'athlète, stéréotype de l'art soviétique : cela donnera la magnifique affiche du « plongeon ».
Cette exposition permet d'historiciser de manière plus claire les différents courants artistiques de la République Soviétique socialiste.
Je la recommande aux curieux, même si ce n'est pas évident pour tout un chacun.
Cette exposition permet d'un point de vue historique de mieux resituer ces artistes. Ceux, inspirés par le Futurisme, se sont engagés dans le Constructivisme après la Révolution d'Octobre, affichant un art pour le peuple. Un art qui devait quitter les palais et les musées pour investir les rues. Maïakovski rédigera en mars 1918 le décret 1 sur la démocratisation des arts.
Tatline a été le fondateur du Constructivisme « ni vers le nouveau, ni vers l'ancien mais vers le nécessaire ».
Les fenêtres Rostra (comme celle de Vladimir Maïakovski) participeront à la mobilisation du peuple en faveur de la nouvelle et jeune République soviétique. Il s'agit d'affiches/pochoirs collés sur les vitrines des magasins.
« La mort de l'art » est proclamée en septembre 1921 par des artistes comme Alexandre Rodtchenko avec ses monochromes, Liolov Popova ou Varvara Stepanova qui excelle dans l'innovation de nouveaux imprimés textiles comme les belles « rameuses ».
Malevitch suivra une voie parallèle avec son Suprématisme, mouvement qui se réduit en fait essentiellement à lui-même.
Le théâtre va prendre une place importante dans cette première période très féconde sur le plan artistique. On y voit l'inventivité de cette forme d'expression. Ici s'expérimentent de nouvelles expériences théâtrales de vie sociale avec Meyerhold qui signe le premier Manifeste Théâtral avec « le Cocu magnifique ». La scène se transforme en machine à jouer avec une grande innovation dans les décors. Les acteurs se familiarisent avec « la biomécanique », nouvelle méthode de maîtrise corporelle.
L'architecture n'est pas en reste avec l'apparition de nouveaux concepts « les condensateurs sociaux » de Ginzbourg : bâtiments (clubs, maisons communautaires par exemple) au service de cet Homme Nouveau issu de la Révolution d'Octobre.
Et puis, survient la rupture radicale à partir de 1929 qui va s'intensifier avec l'arrivée de Staline au pouvoir. Le « réalisme soviétique » va figer cette créativité en imposant aux artistes un monde codifié, sclérosé tout en se voulant idéal et « radieux » . Tout cela aboutira à un « kitsch d'état » comme le dit si bien le commissaire de l'exposition. Et plusieurs artistes considérés comme ennemis du peuple seront exécutés comme Klucis célèbre pour ses photomontages, Meyerhold ou Sergueï Tretiakov, auteur de pièces de théâtre, proche de Brecht. Rodtchenko s'en sortira mieux en prenant prétexte de recherches formelles sur le thème imposé du sport et de l'athlète, stéréotype de l'art soviétique : cela donnera la magnifique affiche du « plongeon ».
Cette exposition permet d'historiciser de manière plus claire les différents courants artistiques de la République Soviétique socialiste.
Je la recommande aux curieux, même si ce n'est pas évident pour tout un chacun.
Expo intéressante qui parle de l'idéal soviétique par et pour les arts, de la révolution (1917) à la mort de Staline (1953).
L'adhésion au projet communiste prend des formats variés et touchent tous les arts : peinture, théâtre, cinéma, haute couture, architecture...
Les arts pour mobiliser les masses, promouvoir la révolution, raconter le quotidien des travailleurs, etc.
Le photomontage sert l'agit-prop, l'architecture sert à transformer le mode de vie, forger l'homme nouveau...
Mais le stalinisme fourvoie l'idéalisme originel. Certains artistes sont déclarés ennemis de classe et du peuple. La terreur et la militarisation des masses s'imposent à l'art. L'injonction au réalisme soviétique se répand.
L'art sert à la propagande antifasciste, dans une lutte idéologique contre l'impérialisme. Ainsi, divers organismes sont créés pour promouvoir, encadrer les artistes révolutionnaires.
Une exposition tres bien agencée, dans le cadre parfait du Grand Palais. Mais peut-être un peu elitiste car il faut aimer la période, le thème abordé. A conseiller néanmoins.
14 euros plein tarif pour 2h sur place.
L'adhésion au projet communiste prend des formats variés et touchent tous les arts : peinture, théâtre, cinéma, haute couture, architecture...
Les arts pour mobiliser les masses, promouvoir la révolution, raconter le quotidien des travailleurs, etc.
Le photomontage sert l'agit-prop, l'architecture sert à transformer le mode de vie, forger l'homme nouveau...
Mais le stalinisme fourvoie l'idéalisme originel. Certains artistes sont déclarés ennemis de classe et du peuple. La terreur et la militarisation des masses s'imposent à l'art. L'injonction au réalisme soviétique se répand.
L'art sert à la propagande antifasciste, dans une lutte idéologique contre l'impérialisme. Ainsi, divers organismes sont créés pour promouvoir, encadrer les artistes révolutionnaires.
Une exposition tres bien agencée, dans le cadre parfait du Grand Palais. Mais peut-être un peu elitiste car il faut aimer la période, le thème abordé. A conseiller néanmoins.
14 euros plein tarif pour 2h sur place.
Les avis de la rédaction