Critiques pour l'événement Couple
2 oct. 2016
1,5/10
122
Rien à sauver : un texte qui hésite entre Bergman et Ionesco, le talent en moins, une mise en scène indigente, et des acteurs médiocres.

La seule qualité de cette pièce ? Elle dure 1h10 mais c'est quand même long.
14 févr. 2016
3/10
250
On fondait beaucoup d’espoir sur Couple. Anne Benoit et Gilles Gaston-Dreyfus s’étaient montrés épatants dans leur joute verbale cochonne lors de la présentation de saison du Rond-Point.

Promesses de réparties piquantes et vachardes, rythme de folie… Douche froide à l’issue de la totalité du spectacle… On nous avait caché que le meilleur s’était déroulé lors de cet amuse-bouche ! Une heure seulement et son lot de décrochage de mâchoire. Souffrant d’un sérieux problème d’écriture, Couple patine dès les premières minutes sans jamais réussir à décoller. La démesure monstrueusement drôle d’Anne Benoît ne change rien à l’histoire : on s’ennuie ferme.

Jean et Clémence, la cinquantaine, n’ont plus grand chose à se dire. Les faits divers à la télévision ou les crimes atroces masquent la vacuité de leur vie conjugale. D’ailleurs, tout commence par un bavardage autour d’un meurtre affreux commis dans leur appartement. Tandis que Monsieur est passionné par l’affaire ; Madame rêve d’un ailleurs tranquille. Le premier tableau, plutôt réussi, creuse d’emblée les brèches entre le couple. Hélas, Gaston-Dreyfus a sans doute cru rigolo de redoubler cette séquence quatre fois en la modifiant légèrement par à coup. La déréalisation fonctionne dans l’idée mais concrètement, le public souffre.

L’auteur/acteur/metteur en scène se permet en outre ensuite de commenter effrontément cet effet de répétition ! Il ne faudrait pas pousser le bouchon non plus.

Écriture bradée
Passé ce running gag poussif, la matière textuelle s’effrite comme peau de chagrin. Pour dire la vérité, on n’a pas retenu grand chose de ce Couple : la banalité des dialogues et leur inconsistance peinent à capter l’attention. Le seul réel moment de délectation explose lors du coït verbal : dans ce feu d’artifesse gourmand, on retiendra surtout cette formule magique : « Mets ta chantilly dans mon gâteau à la crème. » La chantilly vire cependant vite à l’aigre…

Quelle vision du couple Gaston-Drefus propose-t-il ici ? Des restes d’amour entassés dans un recoin après tant de vie commune ? La violence prête à s’abattre sur l’autre mais contenue sur le fil du rasoir ? Rien de bien neuf en fait. Si l’on souhaite se prendre une claque à ce sujet autant aller voir du Rambert et pour rire un bon coup, direction Woody Allen. Pour rattraper un minimum la désillusion, Anne Benoit est comme toujours absolument à tomber par terre en ogresse faussement effarouchée. On frétille devant ses emportements de femme frustrée.

En bref, l’impression tenace de s’être fait tromper sur la marchandise prédomine en sortant de la petite salle Roland Topor. Ce Couple ne tient pas ses promesses, faute d’une écriture aboutie et resserrée. Dommage.