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Andorra, Autopsie d'une haine ordinaire

Andorra, Autopsie d'une haine ordinaire
De Max Frisch
Mis en scène par Fabian Chappuis
  • En tournée dans toute la France
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A la fois cruelle, drôle et bouleversante, Andorra est une mise en lumière des mécanismes sournois de la haine et de l'exclusion.

Un portrait acide et sans concession de ces petites gens qui les attisent et les propagent mais aussi de ceux qui en deviennent les victimes expiatoires. Ecrite en 1965, la pièce est un formidable appel à la vigilance, à la résistance, au refus de l'obéissance aveugle et résonne encore aujourd'hui de toute sa vérité.

 

Pour cette nouvelle pièce Fabian Chappuis a parlé de deux pans de murs noirs mobiles, qui dès le début de la représentation seront peints en blanc. Ils deviendront une rue, une place, l'intérieur d'une maison, un chemin de fuite. D'un écran, de vidéo et aussi d'une pointe de théâtre documentaire...

 

La critique de la rédaction : 6/10. Une histoire très forte, troublante, étouffée par de nombreuses longueurs.

Andorra illustre avec beaucoup de justesse la bêtise humaine, la lâcheté des comportements de groupe et soulève des questions d'une perpétuelle actualité. Sans être moralisatrice ni justicière, elle dénonce ceux qui n'ont rien "contre les étrangers, mais s'en méfie un peu quand même", ceux qui leur rappelle sans cesse leur différence en créant des frustrations, de la haine.

Le personnage principal subit des discriminations parce qu’il est juif, ses tentatives d’avoir une vie normale sont toutes vaines et agacent encore plus les intolérants.

Les acteurs sont talentueux mais s'expriment trop lentement. Des scènes s'éternisent par des dialogues qui tournent en rond. J'ai eu le temps de m'ennuyer plusieurs fois. À cause du peu de lumière sur scène, je me suis même surpris à piquer du nez à plusieurs reprises.   

Heureusement des passages très réussis comme la bagarre, les témoignages vidéo à la fois choquants et naïfs redonnent de l'intérêt à l'histoire.

Un petit sentiment de gâchis donc pour cette pièce qui aurait pu être mémorable mais se contente d'être moyenne.

 

Note rapide
Toutes les critiques
27 févr. 2016
8/10
51
Fabian Chappuis signe l'adaptation, la mise en scène et une scénographie assez originale mais très fonctionnelle. Trois pans de murs mobiles, qui dès le début de la représentation sont badigeonnés dans un camaïeu de blanc-Terre de Sienne-gris bleuté. D'abord support pour des courtes vidéos, un peu à la manière de ce qu'avait tourné Andy Warhol, avec ses portraits de célébrités censées ne pas bouger.

Les visages sont muets, devant l’objectif, mais expressifs, fixant le spectateur avec gravité. Une certaine gêne s'infiltre parmi le public qui s'installe alors que les films s'enchaînent sans qu'un mot soit prononcé.
Ces panneaux deviendront plus tard une rue, une place, l'intérieur d'une maison, un chemin de fuite. Une chorégraphie muette d’entrées et de sorties annonce le réel commencement de la pièce. Barbeline (Elisabeth Ventura) remet du blanc sur la maison de son père. La peur d'une attaque est bien présente.

À la fois cruelle et bouleversante, parfois drôle aussi, Andorra dénonce les mécanismes sournois de la haine et de l’exclusion. C'est un portrait acide et sans concession de ces "petites gens" qui les attisent et les propagent mais aussi de ceux qui en deviennent les victimes expiatoires.

Écrite en 1961, la pièce est un formidable appel à la vigilance, à la résistance, au refus de l’obéissance aveugle et résonne encore aujourd’hui de toute sa vérité.
Andorra est un petit pays imaginaire "pays pauvre et inoffensif, tranquille, où on sert Dieu" qui attend avec angoisse l’invasion des Casaques Noires, les redoutables soldats de la dictature voisine. Jusqu’ici, il s’agissait d’un îlot de tranquillité, autoproclamé pur et "vierge de toute culpabilité" par ses habitants. Les façades de leurs maisons ne sont-elles pas blanches comme neige ? Ne tolèrent-ils pas justement chez eux la présence d’un Juif, preuve irréfutable qu’ils ne sont pas comme les "barbares" d’à côté ?
Ce Juif, c’est Andri (Romain Dutheil) un jeune homme que le maître d’école (Laurent d’Olce) aurait, selon la version officielle, courageusement enlevé des griffes du pays des Casaques Noires. Un acte magnifique dont se gargarise la population d’Andorra. Les mêmes vont changer d'avis au moment où une menace d’invasion se précise… grandioses de mauvaise foi et affligeants de lâcheté, estimant qu'il vaut peut-être mieux se débarrasser de cet encombrant réfugié.

Le venin de l’antisémitisme s’insinue doucement mais inexorablement : le menuisier ne veut pas d’Andri comme apprenti, le soldat le provoque continuellement, le médecin rechigne à le soigner, l’aubergiste à le servir. Le drame paraît désormais inéluctable.
Le maître d’école finit par dévoiler la vérité : Andri n’est pas juif mais le fruit d’une relation extraconjugale qu’il eut jadis avec une femme du pays des Casaques Noires, la Senora (Anne Coutureau). L’enseignant, n’ayant pas eu le courage d’assumer sa liaison, inventa de toute pièce la belle histoire du Juif sauvé d’une mort certaine.

Malheureusement il est trop tard pour arrêter les loups. Andri, à force de subir la vindicte populaire, endosse fermement et fatalement une identité qui n’est pas la sienne. Le sacrifice ne pourra pas être évité. Toute la question est de juger de son utilité.
On ne peut que saluer le travail de troupe choral, précis et exigent, qui porte cette histoire, en lui donnant un souffle émouvant et un rythme toujours soutenu. Le texte dénonce les comportements des villageois en décortiquant le mécanisme :

La haine m’a fait pousser des ailes. La haine rend patient et dur.

Malgré tout la dernière réplique est déconcertante : Un jour ou l’autre faut savoir oublier, c’est mon humble avis.
20 févr. 2016
4/10
80
Un sujet fort et en outre d'actualité mais gâché par des longueurs. Les acteurs sont parfois ... souvent caricaturaux dans leur jeu.

Dommage !
10 janv. 2016
7/10
73
Ecrite en 1961 par Max Frisch, écrivain suisse de langue allemande, cette pièce a la particularité de dévoiler très rapidement aux spectateurs l'intrigue et l'issue tragique à laquelle est destiné le jeune héros Andri.

Andri, officiellement sauvé par son père adoptif dans un pays voisin, devient la victime des habitants d'Andorra qui estiment qu'en tant qu'étranger, il est l'origine de leurs problèmes. Entre bêtise, haine et lâcheté ces « petites gens » se liguent petit à petit contre lui. Ils ne découvriront que trop tard que cet « étranger » est en fait l'un des leurs. Écrite à l'époque des procès Nazis par les allemands eux-mêmes, cette tragédie est un bel appel au refus de l’obéissance aveugle.

Les acteurs sont crédibles et la scénographie minimaliste s'articule autour de trois panneaux mobiles qui suggèrent les décors. Ce sont sur ces mêmes panneaux que sont projetés les témoignages des habitants quelques années après le drame : hélas, ils n'ont pas de remords, ne se sentent pas fautifs encore moins coupables...

J'ai bien aimé mais quel dommage que la pièce n'ait pas la même force que les vidéos qui y sont projetées. Depuis, j'ai songé à ces paroles de Georges Brassens extraites de « La ballades des gens qui sont nés quelque part » :

[...]Mon dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on n'y rencontrait cette race incongrue,
Cette race importune et qui partout foisonne :
La race des gens du terroir, des gens du cru.[...]
8 janv. 2016
3/10
57
Si dans cette pièce on vous donnait un euro pour le nombre de fois qu'on entend le mot -juif- vous seriez millionnaire...

Vraiment rien à sauver, une mise en scène des années 80, une tête articulée à qui mieux mieux et surtout on a aucune empathie pour les personnages. On s'ennuie... On s'ennuie.

Si l'intention est bonne l'ensemble est mauvais ! Désolé pour le travail de chacun mais je me suis ennuyé !
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor