- Théâtre contemporain
- Théâtre national de la Colline
- Paris 20ème
Une Femme

- Laurent Poitrenaux
- Raoul Fernandez
- Catherine Hiegel
- Marc Bertin
- Helena Noguerra
- Théâtre national de la Colline
- 15, rue Malte-Brun
- 75020 Paris
- Gambetta (l.3)
“On ne peut affronter le monde sans une voix amie.”
Philippe Minyana s’est toujours intéressé aux lieux de l’intimité, non comme des espaces clos, séparés, mais comme caisses de résonance du monde. Dans cette pièce écrite pour Catherine Hiegel et Marcial Di Fonzo Bo, une femme, Élisabeth, est malade dans une chambre, peut-être tout près de la mort.
Sa mémoire voyage, vagabonde dans les labyrinthes du passé, et cette chambre où une veilleuse vient la soulager, l’aimer, se démultiplie en une infinité d’autres chambres où sa vie s’est vécue. Au dehors, un étrange climat d’apocalypse, des boules de feu traversent le fleuve, une fête s’organise de l’autre côté de la rive. Les rumeurs du monde entrent, soutiennent de leurs accents le dialogue des deux amies, bribes infimes, tenace fil de vie. Claires ou sourdes, triviales ou naïves, les voix du passé s’y mêlent. Le temps se disloque, et Élisabeth finit par arriver dans une forêt où les souvenirs l’assaillent comme des fantômes.
C’est par l’univers de fantaisie théâtrale qui est le sien, par la musique, par le chant, que Marcial Di Fonzo Bo fera résonner les harmoniques funèbres et grotesques de cette épopée intime, où la vie ordinaire est rendue à sa poésie.
Cette fable sombre s’inscrit dans une poétique du souvenir et du deuil métaphorisée par l’image de la forêt. Une femme ordinaire, à la fois épouse, fille, amante et mère, fait ses adieux à ses proches avant de mourir et de trouver la paix dans un ailleurs alternatif.
Magnifiquement transcendée par la fantastique mise en scène de Marcial di Fonzo Bo, Une Femme ne parvient pas vraiment à décoller du fait d’une écriture facile et qui manque de mordant. Cependant, les cinq acteurs jouent leur partition avec surréalisme et émotion sans jamais ciller. Bilan mitigé donc pour cette pièce dont on en attendait peut être un peu trop…