- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Odéon
- Paris 6ème
Todo el cielo sobre la tierra

- Angélica Liddell
- Zhang Qiwen
- Maxime Trousset
- Sindo Puche
- Jenny Kaatz
- Lola Jiménez
- Fabián Augusto Gómez Bohórquez
- Xie Guinü
- Xue Ying Dong Wu
- Saite Ye
- Théâtre de l'Odéon
- place de l'Odéon
- 75006 Paris
- Odéon (l.4, l.10)
Wendy chante pour Yohei la Valse de toutes les choses que je ferais pour toi, «pour que tu ne me quittes pas»...
Après La Casa de la fuerza, révélation du Festival d'Avignon 2010, revoici Angélica Liddell avec une nouvelle mise en scène/mise à nu de l'abandon, de la peur et de la douleur d'une femme de notre siècle. Liddell s'expose, et beaucoup d'autres avec elle, en portant au théâtre son angoisse, sa rage furieuse, son horreur devant la déréliction au sein de l'abondance moderne, une souffrance qui est chez cette écorchée vive comme un sixième sens perçant à jour les masques du monde. Le syndrome de Peter Pan est déjà célèbre.
Aux yeux des psychologues, le héros de J. M. Barrie symbolise un ensemble d'attitudes qui ne cesse de gagner du terrain dans les sociétés occidentales. Il consiste, chez les individus qui en sont affectés (souvent des hommes), à éviter ou retarder l'entrée dans l'âge adulte en prolongeant indéfiniment les comportements et les incertitudes de l'adolescence.
Dans le syndrome de Wendy, qui est le pendant du syndrome de Peter Pan, le sujet (généralement féminin) lutte contre sa crainte de la solitude en maternant jusqu'à l'étouffer son partenaire : pris au piège du confort, incapable de s'assumer, celui-ci n'a plus l'autonomie nécessaire pour provoquer une rupture. Qu'estce donc que l'amour, que deviennent le dialogue et le sens de l'autre, sur quelle île peut espérer échouer une existence ainsi ballottée entre l'excès et le défaut de toute responsabilité ?
Autour de ces questions et de ses intuitions d'artiste, Angélica Liddell a tenu un journal, observé, voyagé. Au cours de ses promenades à travers Shanghaï, elle est tombée sous le charme de couples de valseurs chinois. à Séoul, elle est allée rencontrer le plus grand compositeur de tous les temps de valses pour le cinéma. à Utøya, en la personne d'Anders Behring Breivik, elle a situé le Peter Pan le plus nihiliste qu'on puisse concevoir, débordant de haine jalouse envers tout ce qui est plus jeune que lui.
Et pour conclure, elle a trouvé à Vienne les musiciens et l'atmosphère qu'il lui fallait pour tirer de ces matériaux une œuvre d'art – pleine de valses, d'amour et d'armes à feu.