- Théâtre contemporain
- Théâtre national de la Colline
- Paris 20ème
Savoir enfin qui nous buvons, Sébastien Barrier

- Sébastien Barrier
- Jean-Marie Puzelat
- Thierry
- Moses Gadouche
- Pascal Potaire
- René Mosse
- Agnès
- Jérôme Lenoir
- Jacques Carroget
- Agnès
- Marc Pesnot
- Noëlla Morantin
- Théâtre national de la Colline
- 15, rue Malte-Brun
- 75020 Paris
- Gambetta (l.3)
Célébration du présent. À travers sept vins naturels du Val-de-Loire, entre muscadets et touraines, tous affluents de la dive bouteille – celle qui parle et fait parler Sébastien Barrier sans modération.
En camelot, clown, performeur, bonimenteur, prêcheur, acteur, chanteur, slameur, chansonnier, conférencier, il fait de la technicité de l’œnologue, de ses codes, de ses énoncés stéréotypés, de ce qu’affiche une étiquette. Il chante moins le terroir que ceux qui l’habitent et cultivent sans produits ajoutés ce qu’ils versent au vivre ensemble.
La seule authentique appellation d’origine est celle d’une personne. Qui buvons-nous ? Répondre à cette question, c’est s’exposer à la rencontre. À manifester sa fraternité.
À venir, depuis la table, parcourir le domaine de vignerons exigeants, devenus les proches du conteur. Ils visitent les spectateurs dans les photos de Yohanne Lamoulère projetées dans un dispositif mi-bistrot, mi-salle de spectacle, et nous invitent à déguster leurs crus, tandis que Sébastien Barrier dispense ses commentaires à ras bord. Dans les accords de sa Fender Telecaster, c’est aussi sa propre vie qu’il sert, ses observations, ses récoltes et ses maturations.
Son addiction au vin autant qu’au verbe trouve écho dans le Journal d’un morphinomane, texte écrit par un médecin au XIXe siècle. Ses expériences de l’ivresse – histoires d’amour comprises – scandent ses souvenirs d’égotisme, un art de la digression bien concerté sous son apparence improvisée, l’expérience de ce qu’il nomme une "écriture orale", ce qui s’appelle un style. Comédien, artiste d’actions, jongleur, Sébastien Barrier pratique aussi la musique et le fouet, le tout sans dissocier la parole du corps. Après de nombreuses expériences en compagnie, notamment le Phun, il vient au théâtre à travers la mise en scène de la vie quotidienne, qu’il éprouve dans la rue et en salle, avec des spectacles phénoménologiques au cours des tournées de Ronan Tablantec, personnage lucide oscillant entre la fiction et la réalité, qu’il a créé il y a quelques années.
Il est aussi l’un des membres du GdRA. Enfin, c’est un fidèle compagnon de route du Grand T : pendant Le Grand Bazar des Savoirs, Sébastien Barrier, bonimenteur dans l’âme, a joué avec les arts de la parole dite, portée, formalisée, improvisée et débridée.