- Théâtre contemporain
- Théâtre 14 Jean-Marie Serreau
- Paris 14ème
Mon ami La Fontaine

- Théâtre 14 Jean-Marie Serreau
- 20, Avenue Marc Sangnier
- 75014 Paris
- Porte de Vanves (l.13)
Nicolas Fouquet, grand mécène, initiateur et soutien des plus brillants talents du XVII siècle, Surintendant des finances de Mazarin puis de Louis XIV, est condamné au bannissement par un tribunal d’exception, après un procès inique, instruit à charge par Jean Baptiste Colbert.
Le roi commue la peine en emprisonnement à vie en la redoutable forteresse de Pignerol. Après sept ans d’enfermement, en 1668, un ami de Nicolas parvient à lui faire passer le premier volume des Fables que La Fontaine vient de faire publier. Sa joie est grande de découvrir un chef d’œuvre qu’il a initié quelques années plus tôt.
Ces merveilleux personnages, mis en scène par le poète et se faisant quelquefois l’écho de son sort, ainsi que des airs de Lully et Marin Marais, joués à la viole de gambe par Champagne, son fidèle valet, vont apaiser quelque temps son chagrin et peupler son isolement.
Celui qui fut tout, n’est plus rien. Passant les murs ocre de la prison, le spectateur se retrouve dans la geôle du condamné. La magnificence de Vaux est bien loin. Ici, tout est sombre, froid, sinistre.
Ainsi s’installe l’ambiance intimiste de cette pièce. Une cellule, légèrement éclairée par deux bougies, et le silence. Accablé par sa détention, Fouquet s’anime à nouveau lorsqu’il reçoit un exemplaire des fables de La Fontaine.
Ainsi, prend place l’histoire de cette pièce. A travers, c’est toute une époque qu’elle veut faire revivre : les salons, le faste de la cour, les musiques de Lully et Marin Marais délicatement interprétées à la viole de gambe par Jean-Louis Charbonnier. A la poésie musicale, vient s’ajouter celle des vers.
Ainsi, se crée le fil de cette pièce. Un fil que malheureusement j’ai parfois eu un peu de mal à suivre. La vie de Fouquet est ainsi revue, commentée, détaillée à la lumière des fables de La Fontaine. Belle idée, mais je n’en ressors pas totalement convaincu …
La pièce de Philippe Murgier, qui incarne un splendide Fouquet, se déroule dans la cellule de prison. Il est accompagné par son valet musicien Champagne (très agréable Jean-Louis Charbonnier) jusqu’au jour où lui parvient subrepticement un exemplaire Fables de La Fontaine en 1668. Sa vie en prison va changer grâce à l'ouvrage. La lecture des vers est magnifique et pointe parfaitement les façons de la Cour de l'époque. Ils sont accompagnés par des airs de viole de gambe qui souligne l'ambiance avec douceur.
Il faut dire que le bestiaire de La Fontaine a de quoi illuminer les sombres journées de l'enfermement:de Fouquet qui se délecte d'y reconnaitre le Roi, des courtisans et des histoires qu'il a vécues.
J'ai bien aimé la mise en scène de Christophe Gand et les lumières d'Alexandre Icovic qui joue sur les ombres de la cellule.
L'histoire est l'écrin qui met en valeur une dizaine de fables choisies avec soin car la pièce est courte (1h05), sans doute que Fouquet aurait pu philosopher plus encore autour de chacune des fables mais la genèse de la pièce c'est bien de trouver un moyen moins convenu que de déclamer des vers seuls de La Fontaine. Et là on peut dire que c'est bien agréable de les écouter.
Ce prologue pose un cadre à la fois historique et fictionnel qui fonctionne bien. Emprisonné, Nicolas Fouquet trouve son seul soutien en son valet musicien Champagne jusqu’au jour où lui parvient clandestinement l’œuvre des Fables de La Fontaine. Au fil des évocations de sa propre situation, le personnage déclame les vers de La Fontaine. On se prend peu à peu d’amitié pour ce personnage condamné pour avoir fait de l’ombre au monarque. Malgré tout, plusieurs éléments ralentissent la pièce. Les interludes musicaux coupent un peu le rythme et le choix des poésies parmi les plus connues enlève la joie de la découverte de nouveaux poèmes. Dommage !
Bien qu'un peu conventionnel, cela reste un spectacle agréable à recommander pour écouter des vers bien dits.
Fouquet dans sa cellule de Pignerol n’a d’autre soutien que son ami La Fontaine, celui-ci est bien le seul à défendre son ami devant le Roi Soleil. Il lui fait parvenir en cachette son premier volume des fables. Son valet Champagne partage le sort de son maître mais pour combien de temps ?
Le prisonnier se remémore les temps heureux, les salons littéraires où il côtoyait les plus grands esprits de son siècle.
La Fontaine, par ses fables fustige le Pouvoir, les médisants, les médiocres, et Fouquet se délecte en lisant quelques fables. Champagne par sa musique et sa viole de gambe, tente de lui faire oublier son sort.