- Théâtre contemporain
- Théâtre Montmartre Galabru
- Paris 18ème
Mascarades

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- Théâtre Montmartre Galabru
- 4, rue de l'Armée d'Orient
- 75018 Paris
- Blanche (l.2)
Itinéraire
Billets de 12,00 à 38,00 €
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Une retraitée souffrant de sa solitude et n'ayant comme compagnie que la douceur de sa jeune voisine; va demander à celle-ci une faveur des plus surprenantes...
Qui risque de chambouler toute une soirée et bien plus encore.
Toutes les critiques
Suzanne est une retraitée qui souffre d’une infinie solitude, enfermée à longueur de journée dans son petit appartement bourgeois, à l’intérieur figé par le temps, et occupant ses heures entre la couture, ses pensées, sa fiole d’alcool et les souvenirs d’un passé révolu qui la hante.
Elle n’a pour seule compagnie que Lucie, altruiste et lumineuse voisine, une jeune femme très gentille qui lui apporte son courrier et passe chaque jour prendre de ses nouvelles. Un soir, alors que la vieille dame vient de renouer avec Elise, une amie d’enfance, elle demande une faveur à Lucie : être sa fille le temps d’un dîner de retrouvailles qui risque bien de chambouler la vie fragile de chaque convive.
Dans ce huis-clos passionnant où les personnages tentent de survivre bien plus que de vivre, ce qui surprend au premier abord c’est la qualité et la maturité de l’écriture du texte de la jeune Marina Gauthier. L’intrigue progresse de manière particulièrement fluide et bien menée tout en laissant poindre l’émotion à travers le portrait caractéristique de chaque protagoniste. La distribution de Mascarades renforce le sentiment que l’on a d’assister à une pépite théâtrale qui risque bien de faire parler d’elle rapidement. Roselyne Geslot est fabuleuse dans la peau de Suzanne. Plutôt antipathique au début de la pièce, avec ses airs de Tatie Danielle mal lunée, elle se révèle véritablement au fil du temps, laissant apparaître les fêlures de son personnage et emportant notre empathie. Elle nous touche lorsqu’elle laisse un message sur le répondeur de sa fille qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans : « J’ai fait beaucoup d’efforts… Beaucoup de choses ont changé… » ou bien lorsqu’elle exprime ce qu’elle garde en elle depuis bien longtemps : « Quand je dors, j’ai plus de rêves. L’alcool tue les rêves, et ça c’est bien ». Elle fait preuve d’une grande justesse de jeu tout comme Lydie Rigaud, incroyable Elise qui nous fera passer par les montagnes russes émotionnelles. Aux antipodes de son ancienne amie, Elise s’enivre et fait éclater des vérités. Entre cachotteries, mensonges et atténuations, les secrets du passé ressurgissent et le regard d’adulte prend le pas sur des situations et des mots d’enfants. Lydie Rigaud donne beaucoup de relief à la peste qu’elle incarne avec brio. Elle est convaincante et nous prenons plaisir à la détester dans un registre qui lui va à ravir. L’auteur de la pièce, Marine Gauthier complète le trio féminin. A la fois drôle et sensible, elle déploie une large palette de jeu. La dernière scène qu’elle partage avec Roselyne Geslot, pleine de tendresse et d’émotion, parvient à faire couler nos larmes sans que l’on s’y attende. Du côté masculin, Kévin Métayer est excellent dans le rôle de Karim, l’ami de Lucie qui évoluera d’une belle façon au cours du dîner et Didier Levy Haussmann est Michel, le mari d’Elise, effacé qui prendra cependant de la consistance au fur et à mesure que les masques tomberont.
La mise en scène de Coralie Miguel, maîtrisée et pertinente, permet de mettre en valeur le texte et d’alterner avec dextérité entre rires et larmes. L’accent est placé sur le décalage entre le regard de soi et celui d’autrui, dans une existence où l’apparence et ce que l’on pense de nous prime sur la sincérité de l’être. Sous la houlette de Juliette Moltes, Mascarades a remporté quatre prix à la clôture du Festival dont celui de la meilleure pièce puis trois autres pour l’interprétation de Roselyne Geslot, Lydie Rigaud et Kévin Métayer.
Souhaitons de pouvoir retrouver ce bijou d’écriture la saison prochaine sur les planches afin de partager cette belle découverte avec le plus grand nombre.
Elle n’a pour seule compagnie que Lucie, altruiste et lumineuse voisine, une jeune femme très gentille qui lui apporte son courrier et passe chaque jour prendre de ses nouvelles. Un soir, alors que la vieille dame vient de renouer avec Elise, une amie d’enfance, elle demande une faveur à Lucie : être sa fille le temps d’un dîner de retrouvailles qui risque bien de chambouler la vie fragile de chaque convive.
Dans ce huis-clos passionnant où les personnages tentent de survivre bien plus que de vivre, ce qui surprend au premier abord c’est la qualité et la maturité de l’écriture du texte de la jeune Marina Gauthier. L’intrigue progresse de manière particulièrement fluide et bien menée tout en laissant poindre l’émotion à travers le portrait caractéristique de chaque protagoniste. La distribution de Mascarades renforce le sentiment que l’on a d’assister à une pépite théâtrale qui risque bien de faire parler d’elle rapidement. Roselyne Geslot est fabuleuse dans la peau de Suzanne. Plutôt antipathique au début de la pièce, avec ses airs de Tatie Danielle mal lunée, elle se révèle véritablement au fil du temps, laissant apparaître les fêlures de son personnage et emportant notre empathie. Elle nous touche lorsqu’elle laisse un message sur le répondeur de sa fille qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans : « J’ai fait beaucoup d’efforts… Beaucoup de choses ont changé… » ou bien lorsqu’elle exprime ce qu’elle garde en elle depuis bien longtemps : « Quand je dors, j’ai plus de rêves. L’alcool tue les rêves, et ça c’est bien ». Elle fait preuve d’une grande justesse de jeu tout comme Lydie Rigaud, incroyable Elise qui nous fera passer par les montagnes russes émotionnelles. Aux antipodes de son ancienne amie, Elise s’enivre et fait éclater des vérités. Entre cachotteries, mensonges et atténuations, les secrets du passé ressurgissent et le regard d’adulte prend le pas sur des situations et des mots d’enfants. Lydie Rigaud donne beaucoup de relief à la peste qu’elle incarne avec brio. Elle est convaincante et nous prenons plaisir à la détester dans un registre qui lui va à ravir. L’auteur de la pièce, Marine Gauthier complète le trio féminin. A la fois drôle et sensible, elle déploie une large palette de jeu. La dernière scène qu’elle partage avec Roselyne Geslot, pleine de tendresse et d’émotion, parvient à faire couler nos larmes sans que l’on s’y attende. Du côté masculin, Kévin Métayer est excellent dans le rôle de Karim, l’ami de Lucie qui évoluera d’une belle façon au cours du dîner et Didier Levy Haussmann est Michel, le mari d’Elise, effacé qui prendra cependant de la consistance au fur et à mesure que les masques tomberont.
La mise en scène de Coralie Miguel, maîtrisée et pertinente, permet de mettre en valeur le texte et d’alterner avec dextérité entre rires et larmes. L’accent est placé sur le décalage entre le regard de soi et celui d’autrui, dans une existence où l’apparence et ce que l’on pense de nous prime sur la sincérité de l’être. Sous la houlette de Juliette Moltes, Mascarades a remporté quatre prix à la clôture du Festival dont celui de la meilleure pièce puis trois autres pour l’interprétation de Roselyne Geslot, Lydie Rigaud et Kévin Métayer.
Souhaitons de pouvoir retrouver ce bijou d’écriture la saison prochaine sur les planches afin de partager cette belle découverte avec le plus grand nombre.
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