- Théâtre contemporain
- Studio Hébertot
- Paris 17ème
L'oiseau bleu

- Studio Hébertot
- 78bis, boulevard des Batignolles
- 75017 Paris
- Rome (l.2)
"L'OISEAU BLEU, voyage poétique dans l'univers de Prévert et Kosma" est un spectacle en hommage au couple mythique Jacques Prévert / Joseph Kosma à travers les textes, les poèmes et les chansons qui ont marqué des générations de rêveurs, d'enfants et de cancres. L'Oiseau Lyre, Immense et Rouge, la Chanson de l'Oiseleur, En Sortant de l'Ecole ou encore les éternelles Feuilles Mortes, seront évoquées, chantées par le Narrateur, être lunaire interprété par Gaël GIRAUDEAU et accompagné au piano par Fabrice BIBAS (pianiste officiel des éditions Enoch).
Le spectacle a été créé au Studio Hébertot en juin 2016 pendant un mois. Une belle alternance poétique à la coupe d'Europe de football ! Je suis depuis tout petit un admirateur de Prévert, depuis qu'une institutrice a eu la bonne idée de faire apprendre "Dans la nuit de l'Hiver" à sa classe de CP il y a bien longtemps...
Puis ce furent "Les Enfants du Paradis", "les Visiteurs du Soir", "Le Roi et l'Oiseau", etc... Jusqu'au jour où j'ai rencontré Catherine Morrisson qui m'a fait lire ce magnifique texte autour de Prévert et Kosma, préfigurant le 40e anniversaire de la mort de Prévert en 2017.
Et pourtant, je n'ai pas le coup de foudre facile (hormis pour Sébastien Castro en assistant parlementaire). Il semble habité par les magnifiques textes de Prévert et Kosma, en plus il est accompagné avec une belle complicité par un brillant pianiste : Fabrice Bibas. Ces deux là ressemblent à des copains d'enfance quand une mélodie répond à un vers avec bonheur.
Mais revenons à Gaël Giraudeau : il est fabuleux dans sa façon de restituer ces textes et la mise en scène permet une occupation de la scène dynamique. J'ai beaucoup aimé l'introduction.
C'est un chouette moment de douceur et de gaité hors du temps, loin du monde de brute qui nous entoure, qui est proposé par le Studio Hébertot et je vous encourage à y aller.
Le personnage incarné par Gaël Giraudeau distribue des plaisirs comme un vendeur des pommes d’amour, charmeur et souriant. Ce jeune comédien fait un parfait narrateur, conteur et chanteur dans cette farandole de poésies et de chansons dont Prévert et Kosma se régaleraient, assis parmi nous, laissant sourire leurs émotions, jouissant des surprises cachées qui surgissent en abondance.
Gaël Giraudeau, accompagné du pianiste Fabrice Bibas ressemblent à deux copains sortant de l’école, complices et réjouis, courant sur les chemins de traverse pour voir ce qu’ils trouveront derrière le bonhomme de neige assis au coin du feu, avec son chapeau et sa pipe en bois ou à la chasse à l’oiseau rouge et immense.
Comme un respectueux et bel hommage au réalisme poétique de Prévert, l’écriture du spectacle réalisée par Catherine Morrisson est finement élaborée à partir de chansons et de poèmes. Elle relève du travail d’orfèvre. Tout est précis, la mécanique fonctionne, la magie prend et le plaisir est là, traversant et prégnant. Un régal.
Nous nous surprenons à attendre les propos rieurs, chaleureux et bienveillants de ce magnifique saltimbanque pour savoir si c’est pour rire ou pour pleurer, pour jouer ou pour rêver qu’il va nous entreprendre.
Comme l’enfant qui raconte une bêtise avec les couleurs du rire dans les yeux. Comme l’amoureux ému, déçu ou heureux, qui chante une ritournelle. Comme un personnage lunaire aux allures de Jean-Baptiste ou de Garance qui s’empare d’une poésie comme d’autres cueillent une fleur, pour nous la donner, pour nous plaire ou nous consoler, pour rechercher nos sourires avant que des larmes viennent.
Car c’est beau ce qu’il dit ou chante. Car ils sont émouvants ces textes et ces partitions qui ruissellent d’amours accomplis, rêvés ou attendus, d’images folles ou tristes, souvent joyeuses. Ici, la vie fait la nique à la mort, l’instant est bonheur, il ne nous échappe pas.
Un très beau spectacle, plein de gaité et de poésie, de mélancolie et de plaisir. Incontournable, je recommande vivement.
Les souvenirs et les regrets aussi... »
Qui n'a jamais fredonné « Les feuilles mortes », cette merveilleuse chanson co-écrite par Jacques Prévert et Joseph Kosma ?
Certainement pas Gaël Giraudeau accompagné de Fabrice Bibas, au piano.
Les deux compères rendent en effet un bien bel hommage au célèbre et mythique duo, en interprétant le spectacle « L'oiseau bleu », écrit et mis en scène par Catherine Morrisson.
Pour autant, sous les doigts du talentueux pianiste Fabrice Bibas, c'est Debussy qui ouvre le bal.
Debussy et les notes cristallines de son « Clair de lune » vont donner le ton de la poésie, du merveilleux et de l'humour, aussi.
C'est en contre-jour que va apparaître Gaël Giraudeau, seul en scène pendant un peu plus d'une heure.
Derrière une grande voile blanche hissée sur le plateau du studio Hébertot, le comédien interprète un premier poème, tel un genre de Quasimodo géant dû à l'éclairage en contre.
La voile... Le symbole du voyage, de l'évasion vers un autre ailleurs, de la destination vers des contrées éloignées...
Mais qu'on ne s'y trompe pas.
Ce spectacle ne sera pas un « simple » récital de poésies et de chansons.
Non. Ce sera beaucoup plus que cela.
Gaël Giraudeau, par le biais des mots de Catherine Morrisson, s'adresse à nous.
Tel un Pierrot un peu lunaire, (il en a pratiquement la tenue immaculée), il va nous renvoyer à notre enfance, par le statut d'homme-enfant que son personnage revendique haut et fort.
Cet homme-enfant qui nous interpelle et nous apostrophe, nous fait comprendre bien vite combien il est important de ne pas oublier celui ou celle que nous étions, tout petits...
Le comédien et le pianiste, dans une totale complicité non feinte et palpable, nous emmènent alors au pays « du Jacquot et du Jojo ».
Ce pays fait de poésie, de musique et de rêve, un pays que nous avons tendance à trop ignorer.
Gaël Giraudeau ne ménage pas sa peine.
Sa partition est très physique : il va, vient, arpente le plateau, court, bondit, virevolte, danse (fort gracieusement) et se transforme parfois en vrai magicien.
Le comédien joue en finesse, avec une vraie délicatesse.
Tout ceci est une jolie dentelle poétique. Il sait vraiment nous embarquer dans le monde de Prévert et Kosma.
De sa voix claire, il interprétera d'inoubliables poèmes et d'intemporelles chansons.
Sans chercher à imiter qui que ce soit, sans chercher des effets de voix superfétatoires, il les chantera telles qu'il les ressent, telles qu'il les comprend.
Et bien souvent de façon très touchante, grâce également aux somptueux arrangements de Fabrice Bibas.
Ces chansons appartiennent désormais au patrimoine culturel universel, ce sont par exemple « Les enfants qui s'aiment », « la chasse à l'enfant », et bien entendu, les fameuses « feuilles mortes ».
Il faut noter que nous entendrons une magnifique version gitane de cette dernière, produite spécialement pour ce spectacle.
J'ai assisté à un spectacle très original, à mi-chemin entre un conte de fées et un récital intimiste.
Cet itinéraire poétique, cette immersion au pays du merveilleux, ce voyage intérieur, aussi, passeront beaucoup trop vite.
« C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais, moi je t'aimais...