- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Épée de Bois
- Paris 12ème
Lili

8,8/10
- Théâtre de l'Épée de Bois
- route du Champ-de-Manœuvre
- 75012 Paris
Itinéraire
Billets de 13,00 à 25,00 €
Evénement plus programmé pour le moment
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Lili, une idiote de village, est à la fois l'ultime enfant de sa famille et le témoin de tous leurs secrets, leurs adultères et leurs mensonges.
Elle les restitue dans son langage violent, partagée entre la grâce et les douleurs que lui inflige son corps difforme.
À force de voir en elle leur reflet monstrueux, ses proches vont devoir se débarrasser d'elle.
"Lili" est une oeuvre d'imagination, une oeuvre "poétique", et ce n'est qu'indirectement, c'est-à-dire dans ses seules retombées, qu'elle prétend aussi témoigner, à sa manière, d'un état de fait, hélas bien réel, lui : la place si piètre laissée le plus souvent aux handicapés dans la société.
Toutes les critiques
Lili est une petite fille, c'est-à-dire qu’elle est et restera petite fille toute sa vie...
Elle est « idiote » ou on pourrait plutôt dire comme dans le Midi, « innocente », elle est pure, drôle aussi, n’a aucune méchanceté. Habillée d’une robe chasuble bleue, de bottines, on la croirait sortie d’une série télé, elle aime regarder les feuilletons à la télé.
Lili aime le soleil, la rivière aussi, elle plonge les mains dans l’eau fraiche et « fait l’orage », ça l’a fait rire, pourtant elle souffre aussi, sans comprendre, elle a des « clous » dans la tête, elle ne reçoit aucune affection, pas de tendresse, elle écoute, elle prend les paroles des uns et des autres au premier degré, sans malice.
Elle s’est fait gronder pour son manque de chagrin à la mort de son père, elle riait de le voir dans une boite capitonnée ! Elle comprend bien qu’il ne sera plus à table avec les autres. Elle voit tout, entend tout, Luce est la seule personne qu’elle aime et pourtant, elle la fera souffrir sans le vouloir, en évoquant les secrets lourds de cette famille. Puis, Luce disparait et on la retrouve au fond du puits, pourquoi ?
Les adultes ont honte d’elle, de sa difformité, sa mère la frappe souvent, les autres la regardent avec gêne et font des réflexions idiotes.
Le miroir est très présent, au fond de la scène, une psyché sans tain, nous fera découvrir les pensées de Lili, son avenir aussi... Ce n’est pas anodin d’avoir choisi cet objet, au double sens.
Catherine Berriane est une remarquable comédienne, elle est Lili avec tendresse et fantaisie, et son « double miroir » Flore Zanni n’est pas en reste et l’accompagne parfaitement.
Quel avenir pour les handicapés, ont-ils seulement leur place dans notre monde, on ne pense à eux qu’aux travers des émissions télé de fin d’année. Pour se donner bonne conscience ?
Elle est « idiote » ou on pourrait plutôt dire comme dans le Midi, « innocente », elle est pure, drôle aussi, n’a aucune méchanceté. Habillée d’une robe chasuble bleue, de bottines, on la croirait sortie d’une série télé, elle aime regarder les feuilletons à la télé.
Lili aime le soleil, la rivière aussi, elle plonge les mains dans l’eau fraiche et « fait l’orage », ça l’a fait rire, pourtant elle souffre aussi, sans comprendre, elle a des « clous » dans la tête, elle ne reçoit aucune affection, pas de tendresse, elle écoute, elle prend les paroles des uns et des autres au premier degré, sans malice.
Elle s’est fait gronder pour son manque de chagrin à la mort de son père, elle riait de le voir dans une boite capitonnée ! Elle comprend bien qu’il ne sera plus à table avec les autres. Elle voit tout, entend tout, Luce est la seule personne qu’elle aime et pourtant, elle la fera souffrir sans le vouloir, en évoquant les secrets lourds de cette famille. Puis, Luce disparait et on la retrouve au fond du puits, pourquoi ?
Les adultes ont honte d’elle, de sa difformité, sa mère la frappe souvent, les autres la regardent avec gêne et font des réflexions idiotes.
Le miroir est très présent, au fond de la scène, une psyché sans tain, nous fera découvrir les pensées de Lili, son avenir aussi... Ce n’est pas anodin d’avoir choisi cet objet, au double sens.
Catherine Berriane est une remarquable comédienne, elle est Lili avec tendresse et fantaisie, et son « double miroir » Flore Zanni n’est pas en reste et l’accompagne parfaitement.
Quel avenir pour les handicapés, ont-ils seulement leur place dans notre monde, on ne pense à eux qu’aux travers des émissions télé de fin d’année. Pour se donner bonne conscience ?
Tirée du roman de Clarisse Nicoïdski « Le désespoir tout blanc », publié en 2000, LILI en est l’adaptation théâtrale de Daniel Mesguich. Une pièce qui saisit, intrigue et envoute.
Nous sommes touchés dès le début par l’intensité crue et véritable de ce personnage d’abord étrange plus vite familier. Lili n’est pas comme tout le monde, Lili n’est pas normale. Une idiote de village, une simple d’esprit, une enfant pour toujours.
Elle vit sa douce folie dans une quiétude béate et curieuse, parfois perturbée par des agitations fortes aux accents violents. Elle ne maitrise rien Lili, elle vit. Elle vit avec la simplicité de l’innocence et la résignation de la faiblesse dans ce monde qu’elle commente comme elle le voit. Un manège qui tourne sans fin où elle reconnait ses proches mais où elle n’a pas de place.
Elle s’éblouit d’un rien qui bouge, d’un contact involontaire qu’elle ressent comme une caresse. Les coups lui font mal, les paroles du bien. Elle comprend tout au premier degré sans que la pensée l’aide à interpréter la réalité.
Son handicap mental et moteur la prive. Son insuffisance cognitive réduit son rapport au réel à l’immédiat. Son ultra sensibilité sensorielle et affective imprime des souvenirs-réflexes et créé des attentes de plaisirs où frustrations et désirs se mélangent. Son inadaptation sociale est telle qu’elle devra poursuivre son histoire de vie dans un désespoir qui l’inonde de plus en plus et qui la conduira hors de la maison familiale, dans un ailleurs plus loin encore que le sien.
Un magnifique personnage, riche de ses différences.
La mise en scène de Daniel Mesguich, finement élaborée, rend Lili plus belle que sa souffrance. Illuminant de poésie ses hallucinations, ses joies et ses douleurs. Sur le plateau, le personnage de Lili n’est pas tout seul, un deuxième personnage l’accompagne et précède, double ou prolonge sa narration. Les propos dits ou joués, les murmures, les airs chantés, les cris et les crises de nerf, de pleurs ou de rires donnent au spectacle des reliefs lumineux et fantasmagoriques. L’envoutement est réussi, nous sommes pris.
Quelle étonnante et belle rencontre avec cette grande petite fille, ne soyons pas surpris de nous prendre d’affection pour elle.
Un très beau spectacle, une magistrale interprétation toute en nuances de Lili par Catherine Berriane et de son double par Flore Zanni.
Voici une petite perle théâtrale à voir sans attendre.
Nous sommes touchés dès le début par l’intensité crue et véritable de ce personnage d’abord étrange plus vite familier. Lili n’est pas comme tout le monde, Lili n’est pas normale. Une idiote de village, une simple d’esprit, une enfant pour toujours.
Elle vit sa douce folie dans une quiétude béate et curieuse, parfois perturbée par des agitations fortes aux accents violents. Elle ne maitrise rien Lili, elle vit. Elle vit avec la simplicité de l’innocence et la résignation de la faiblesse dans ce monde qu’elle commente comme elle le voit. Un manège qui tourne sans fin où elle reconnait ses proches mais où elle n’a pas de place.
Elle s’éblouit d’un rien qui bouge, d’un contact involontaire qu’elle ressent comme une caresse. Les coups lui font mal, les paroles du bien. Elle comprend tout au premier degré sans que la pensée l’aide à interpréter la réalité.
Son handicap mental et moteur la prive. Son insuffisance cognitive réduit son rapport au réel à l’immédiat. Son ultra sensibilité sensorielle et affective imprime des souvenirs-réflexes et créé des attentes de plaisirs où frustrations et désirs se mélangent. Son inadaptation sociale est telle qu’elle devra poursuivre son histoire de vie dans un désespoir qui l’inonde de plus en plus et qui la conduira hors de la maison familiale, dans un ailleurs plus loin encore que le sien.
Un magnifique personnage, riche de ses différences.
La mise en scène de Daniel Mesguich, finement élaborée, rend Lili plus belle que sa souffrance. Illuminant de poésie ses hallucinations, ses joies et ses douleurs. Sur le plateau, le personnage de Lili n’est pas tout seul, un deuxième personnage l’accompagne et précède, double ou prolonge sa narration. Les propos dits ou joués, les murmures, les airs chantés, les cris et les crises de nerf, de pleurs ou de rires donnent au spectacle des reliefs lumineux et fantasmagoriques. L’envoutement est réussi, nous sommes pris.
Quelle étonnante et belle rencontre avec cette grande petite fille, ne soyons pas surpris de nous prendre d’affection pour elle.
Un très beau spectacle, une magistrale interprétation toute en nuances de Lili par Catherine Berriane et de son double par Flore Zanni.
Voici une petite perle théâtrale à voir sans attendre.
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