Liberté à Brême

Liberté à Brême
  • Théâtre de Gennevilliers
  • 41, avenue des Grésillons
  • 92230 Gennevilliers
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Geesche Gottfried, femme issue de la petite bourgeoisie allemande du 19è siècle, semble connaître une étrange malédiction : ses proches, qui la font tant souffrir, meurent tous les uns après les autres.

Tirée d’une histoire vraie, en dix-sept courts tableaux qui s’enchaînent, Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder raconte l’histoire de la lutte de cette femme exceptionnelle pour son impossible émancipation.

Pour donner corps de façon précise et cinglante aux rapports exposés de façon souvent crue et violente, Cédric Gourmelon s’est entouré d’un groupe d’actrices et d’acteurs de grand talent, qui ensemble donnent vie et corps au texte selon toutes ses dimensions : thriller, tragédie mais aussi farce macabre. En respectant chacune de ces orientations le spectacle, par sa rigueur et son intensité, nous fait entendre la singularité de cette œuvre radicale du grand dramaturge et cinéaste allemand.

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12 mars 2022
9,5/10
1
Captivant, Émouvant, Puissant
Rainer Werner Fassbinder 1945-1982 représentant majeurs du nouveau cinéma allemand 1960 -1970. Acteur, auteur et metteur en scène de théâtre, Fassbinder c’est inspiré d’un fait réel qui eu lieu au XVIII -ème siècle dans une Allemagne conservatrice pour créer Liberté à Brême.
Dans un milieu de petite bourgeoisie catholique, l’entourage d’une jeune femme Geesche décède tour à tour. Tout d’abord surnommée « L’ange de Brême » pour sa malchance et son dévouement pour atténuer les souffrances des futurs défunts, elle fut soupçonnée et condamnée pour les avoir tous empoisonnés.
Fassbinder nous conte l’histoire d’une femme sous le joug des hommes prête à tout pour se libérer et vivre sa vie.
Geesche ira jusqu’à l’extrême en éliminant tous les êtres obstruant son chemin : mari, amant, père, mère, amie, enfants….
En fond de plateau, très belle scénographie de Mathieu Lorry Dupuy, une immense toile représentant en son centre le christ sur la croix entouré de figures bibliques dont la vierge et l’enfant. Geesche viendra s’agenouiller devant après chaque assassinat en psalmodiant.
Valerie Dréville ( Geesche) est fabuleuse , elle nous entraine dans cette aventure avec grand brio, elle nous émeut, nous bouleverse et nous passionne. Quel Talent.
Tout commence par une scène d’une violence machiste. Son premier époux nous fait frémir, sa voix forte et terrible nous transperce en plein cœur.
Les ordres fusent « Va chercher du Schnaps » « du café »
Geesche lui demande avec timidité « je veux coucher avec toi » comme toute réponse, elle se fera tabasser puis humilier devant ses amis……
Tu ne peux comparer ton cerveau à celui d’un homme

Après la disparition du premier, son deuxième compagnon joué avec talent lui apporte calme et réconfort, elle est très amoureuse mais malheureusement elle n’est pas à la fin de ses déceptions :
Il ne supporte pas ses enfants pleurnichards.
Désire faire sa vie avec une femme jeune et soumise…….
Tu penses trop pour une femme ça donne des cheveux gris
Quelle vie !
N’oublions point son père autoritaire, dominateur qui veut lui impose un mari …
Un jour où je désirerai un homme je m’en trouverai un toute seule
Sa mère ‘Nathalie Kousnetzof’ géniale en « grenouille de bénitier » moraliste qui préfère bannir sa fille que de la comprendre.
Sans parler de son frère sûr de lui et de sa supériorité masculine qui revient pour reprendre l’affaire familiale mais…
La femme ne trouvera jamais plaisir à travailler.

Et oui, bien que ce soit une serial-killer, Geesche de Fassbinder est une femme révoltée qui se bat contre le monde patriarcal où la femme est vouée aux travaux ménagers et à servir son époux, Geesche ne recule devant aucun obstacle moral ou religieux pour vivre sa vie et être libre.
Mais trouvera-t-elle sa liberté ?

La mise en scène de Cédric Gourmelon est merveilleusement orchestrée, les variations d’ombres et de lumières de Marie Christine Soma ainsi que le son d’Antoine Pinçon amplifient les émotions.
La pénombre et la musique stridente évoquant la mort des enfants criards nous bouleversent, nous sommes au royaume des morts.
Malgré tous ces crimes perpétués, c’est très vivant, poignant parfois ironique et jouer avec grande justesse par des comédiens talentueux.
Magnifique moment de théâtre, un vrai régal.
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Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor