- Classique
- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- Paris 10ème
Les fausses confidences

- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 18, boulevard Saint-Martin
- 75010 Paris
- Strasbourg-Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
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Araminte, riche veuve, est encouragée à épouser le comte Dorimont par sa vieille mère. Rien de plus normal dans la bourgeoisie du 18e siècle que dépeint Marivaux. Mais c'est Dorante, un jeune avocat qui tombe fou d'amour pour elle. Et pour l'approcher, il se fait embaucher chez elle comme intendant.
De petits arrangements en fausses confidences, la manipulation fonctionne à plein. Et pour une fois, c'est le personnage le plus désargenté qui dissimule sa condition sociale.
Alain Françon se glisse à nouveau avec gourmandise dans l'œuvre de cet auteur qu'il avait monté au début des années 80 (La Double inconstance). Comme avec La Seconde Surprise de l'amour en 2019, il cherche à savoir ce que disent les personnages et non ce qu'ils font. Et tout s'éclaire.
Sans académisme mais avec simplicité, il déleste les interprètes, notamment Gilles Privat, Georgia Scalliet, Pierre-François Garel et Dominique Valadié de toute psychologisation. Pour ne garder que l'essentiel : leur ressenti au détriment de la raison. Alain Françon rend ainsi à l'auteur des Lumières la liberté et le désir qui guident ses célébrissimes pièces. Et célèbre le « mariage des rivaux » comme le dit joliment de Marivaux l'essayiste Michel Deguy.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Reprenant les thèmes chers à Marivaux, la pièce dépeint les sentiments amoureux contrariés par des questions d'intérêt financier et de conventions sociales.
Au premier abord, chacun des personnages dissimule sa vérité, puis après moult rebondissements, supercheries et fausses confidences, comme dans toute comédie du XVIIIe qui se respecte, celle-ci va finir par triompher.
Alain Françon est aux commandes de cette réjouissante "galanterie" formidablement bien interprétée. Utilisant à merveille les ressorts de la comédie, il nous montre aussi l'humanité des personnages, qui nous touchent autant qu'ils nous réjouissent.
Dans un décor somptueux, Georgia Scalliet, superbe Amarinte en robe de soie blanche, apporte une vraie modernité à cette femme qui tente de s'émanciper des diktats de sa mère - géniale Dominique Valadié - et de la société de son époque.
Pierre-François Garel est Dorante, l'amoureux transi et désespéré.
Il est tout à la fois drôle et touchant, et réussit à nous émouvoir autant qu'à nous faire rire.
Quant à Gilles Privat - dont le talent nous avait éblouis dans "En attendant Godot", - il est l'indispensable valet de cette comédie, celui par lequel tout arrive. Vif, intelligent et astucieux, génial manipulateur, il arrivera à ses fins grâce à des stratagèmes désopilants et diablement efficaces. Et nous prouve que le mérite n'est pas lié au statut social.
C'est un théâtre d'une autre époque qui pourtant nous parle d'aujourd'hui, avec une élégance qui fait un bien fou et que l'on appelle de nos jours marivaudage.
Sylvie Tuffier
Reprenant les thèmes chers à Marivaux, la pièce dépeint les sentiments amoureux contrariés par des questions d'intérêt financier et de conventions sociales.
Au premier abord, chacun des personnages dissimule sa vérité, puis après moult rebondissements, supercheries et fausses confidences, comme dans toute comédie du XVIIIe qui se respecte, celle-ci va finir par triompher.
Alain Françon est aux commandes de cette réjouissante "galanterie" formidablement bien interprétée. Utilisant à merveille les ressorts de la comédie, il nous montre aussi l'humanité des personnages, qui nous touchent autant qu'ils nous réjouissent.
Dans un décor somptueux, Georgia Scalliet, superbe Amarinte en robe de soie blanche, apporte une vraie modernité à cette femme qui tente de s'émanciper des diktats de sa mère - géniale Dominique Valadié - et de la société de son époque.
Pierre-François Garel est Dorante, l'amoureux transi et désespéré.
Il est tout à la fois drôle et touchant, et réussit à nous émouvoir autant qu'à nous faire rire.
Quant à Gilles Privat - dont le talent nous avait éblouis dans "En attendant Godot", - il est l'indispensable valet de cette comédie, celui par lequel tout arrive. Vif, intelligent et astucieux, génial manipulateur, il arrivera à ses fins grâce à des stratagèmes désopilants et diablement efficaces. Et nous prouve que le mérite n'est pas lié au statut social.
C'est un théâtre d'une autre époque qui pourtant nous parle d'aujourd'hui, avec une élégance qui fait un bien fou et que l'on appelle de nos jours marivaudage.