- Théâtre contemporain
- Manufacture des Abbesses
- Paris 18ème
Les Combats d'une Reine
- Judith Magre
- Françoise Courvoisier
- Elodie Bordas
- Manufacture des Abbesses
- 7, rue Véron
- 75018 Paris
- Blanche (l.2)
Trois actes de la vie et de l'oeuvre de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre et prostituée suisse légendaire.
Le spectacle est conçu pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant de cette éperdue de liberté.
Les trois combats de Grisélidis ou les trois étapes du spectacle
Grisélidis a trente ans lorsqu'elle se bat pour la liberté dans une prison en Allemagne elle est arrêtée à Munich pour trafic de marijuana et reste enfermée plus de neuf mois, privée de ses enfants et abandonnée par son amant. Pour ne pas sombrer, elle écrit et elle peint toute la journée dans sa cellule.
Grisélidis a cinquante lorsqu'elle fait le trottoir à Genève et défend la cause des travailleurs du sexe du monde entier elle est devenue la fameuse "catin révolutionnaire" et entre deux clients, participe à des meetings. Elle exerce le plus vieux métier du monde avec un humanisme déconcertant, déclinant avec humour et tendresse les étranges manies de ses hommes.
Grisélidis a soixante-dix ans lorsqu'elle se bat contre le cancer, ou plutôt pour la vie. Malgré ses réticences, elle affronte d'innombrables chimiothérapies et cherche tous les moyens pour reculer l'inéluctable. Plus irrésistible que jamais, et si drôle malgré la souffrance, elle conserve son franc-parler, son goût pour les hommes de la rue et sa capacité d'émerveillement...
A travers les âges, la même voix, la même jeunesse. Un entrelacement des extraits les plus savoureux, empruntés à l'uvre de "la putain la plus douée de la littérature européenne" (Le Magazine littéraire, 2011). Un spectacle où explosent la révolte, l'anti-conventionnalisme, l'humour, la rage, l'extrême appétit de vivre, la coquetterie et enfin, la pureté bouleversante de Grisélidis.
Trois actrices pour interpréter cette femme au tempérament fort qui a marqué de son empreinte le combat des femmes prostituées. C'est souvent cru mais les moments que j'ai préféré sont ceux interprétés par Judith Magre ; C'est elle qui interprète Griselidis Real au seuil de sa vie, alors qu'elle est percluse de douleurs et souffre d'un cancer de l'estomac. Toujours la rage de combattre chevillée au corps, toujours à l'affût d'un plaisir quel qu’il soit (charnel avec un homme plus jeune qu'elle ou simplement un bon verre de vin).
Le travail des trois actrices rend cette femme très touchante et interpelle le spectateur sur plus d'un sujet.
Dommage qu'au niveau de la mise en scène, le fait de passer d'une actrice à l'autre soit un peu perturbant. C'est un peu lent et le texte est long mais le thème mérite que l'on s'y attarde.